Un parfum de fleur...

(On vient de là)

Alors que Missy fit ses premier pas en direction de la forêt, la voix décidée de la Terro raisonna à ses oreilles. Elle entendue le bruit de ses pas rapides sur l’herbe puis vit la fillette apparaître à ses côté. Red semblait bien décidée à l’accompagner et Missy eut un petit sourire mi-amusé mi-étonné. Elle ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de la grande Terro mais apprécia son geste et sa compagnie soudaine. La jeune Red ne rajoutant aucunes paroles, la centauresse brisa le silence rapidement comme elle savait si bien le faire.

« C’est gentille de ta part de m’accompagner. » Fut la première phrase qu’elle lâcha sur un ton calme et posé avant de s’enfoncer plus profondément dans la forêt. Les phrases les plus récurrentes furent ensuite « tu as vu ce joli papillon ? » et « Oh ! Quel joli insecte là bas ! », le reste n'étant que du blabla et une suite de mots habituels que seule Missy parvenait à déverser si bien dans une discusion. Tout en parlant, elle continuait sa marche vers le cœur de la forêt, là où les arbres devenaient de plus en plus denses, emmenant dans son sillage la jeune Red. Missy tourna dans une direction, puis retourna dans une autre, rassurant de temps à autre l’apprentie sorcière qu’elles seraient bientôt arrivées. D’ailleurs, ses pas ralentirent quelques mètres plus loin. L’endroit n’avait rien de particulier, des arbres partout, des rochers et du lierre qui semblait s’étendre un peu partout telle une toile d’araignée comme dans d’autres coins de la forêt qui portait bien son nom.

«Je prends mon sac et ensuite on va cueillir des fleurs, il n’y en a tout près d’ici. Tu peux entrer à l’intérieur si tu veux. » Missy lança un sourire à Red, l’idée d’être deux pour la cueillette la rendait heureuse. Cela faisait toujours plaisir d’avoir un peu de compagnie même si elle savait la jeune fille peu bavarde. La centauresse se dirigea ensuite d’un pas assuré vers le rideau de lierre, qui semblait au premier coup d’œil reposer sur un rocher, et passa au travers sans aucune difficulté, comme on franchit une porte ouverte.

La demeure de Missy donnait l’impression d’être plus vaste vue de l’intérieur, s’étendant sur deux larges pièces qui lui permettaient de se retourner aisément. La première était surprenante surtout par son contenu ; éclairer par deux fenêtres qui se faisait face, Missy avait ancrée dans les murs de la pièce de nombreuses branches qui servaient d’étagères. Tous les objets trouvée par la trop curieuse et conservatrice centauresse pendaient ou étaient déposés sur ces bouts de bois parsemés un peu partout. On pouvait y voir de tout et surtout du n’importe quoi ! Du gant solidaire usé à une écharpe multicolore délavée en passant par des morceaux de parchemins illisible aux cailloux colorés sans oublier quelques bagues fantaisies tordues et des boucles d’oreilles noircies par le temps et souvent sans leurs sœurs jumelles ! Des fleurs tressées en collier ou en bracelet par les mains agiles de Missy, pendaient également par-ci par-là, donnant quelques couleurs à la demeure. Pire que la caverne d’Ali Baba, il n’y avait que peu d’objet de valeur à par les deux trois milh de cuivre encore recouvert de terre. C’était le repaire des objets perdus, un véritable capharnaüm comme on en fait plus !

Enjambant facilement le rocher plat qui lui servait de table basse, Missy se réjouit de ce réflexe réussi car souvent encore, elle choppait dedans ! Sans faire attention à son désordre, elle marcha jusqu’à l’autre bout de la pièce pour pénétrer dans la deuxième. Et bien qu’il n’y ait pas une séparation distincte, on remarquait vite qu’elle n’avait rien en commun avec l’autre pièce. Vide de tous objets incongrus, le sol était uniquement couvert d’herbes, de feuilles et de brindilles sèches. Elles servaient de lit à la jeune centaure quand le vent se faisait trop froid mais également de cachette secrète pour les objets considérés comme précieux par la centaure. Sous les feuilles mortes dormaient divers journaux moldus ou sorciers comme l’on cache un journal intime sous un matelas. Missy y plongea les mains et attrapa la lanière de son fidèle sac usé mais utile pour ramener tous les trésors perdus ou enterrés dans la forêt. Elle s’étonna du poids de l’objet, persuadée de l’avoir vidé lors de sa dernière promenade. *Tiens, qu’est-ce-que j’ai bien pût mettre dedans ?* Missy le retourna et le secoua, provocant la chute de son contenu. Cailloux difformes, fleurs séchées et autres brindilles tordues s’étalèrent sur le sol…

Missy parut assez contente de sa décision et entraina la terro dans la forêt toute proche. Si Red ne parlait toujours pas, Missy comblait le silence. Mais pour une fois, Red ne lui en tint pas rigueur. En fait, très vite, elles étaient sorties du chemin sûr de la forêt et la fillette se demandait jusqu'à quel point l'endroit était sûr. Attentive au moindre bruit bizarre, elle était bien contente d'avoir la bavarde Missy à ses cotés.

Mais autre chose encore se produisit. Red aimait la forêt, elle l'avait toujours aimée. Et bien qu'elle soit assez fouineuse pour s'y être enfoncée parfois, jamais elle ne l'avait pénétrée aussi loin. Elle ressentait comme une espèce de liberté, d'extase de jubilation à se sentir si loin de tout, au centre de tant de mystère... L'exploration lui plaisait de plus en plus...

L'attention parfois attirée par l'exclamation du centaure pour un papillon ou autre, lui faisait envier la vie d'aventures de Missy. Missy, bavarde mais qui savait où elle allait, qui connaissait la forêt comme personne... " - Y a d'autre centaures ? Ici ?" demanda Red à la créature si fabuleuse qui trottait à ses cotés.

Missy disparut alors sous un rideau de lierre qui dissimulait l'entrée de sa maison. Cela plut beaucoup à la petite Mordread qui avait construit tant de cabanes éphémères dans les bois derrière chez elle. * Ça ! C'est la classe !* sourit elle en caressant le rideau naturel avant de passer à travers à son tour.

Et puis elle fut chez Missy. La terro fut de nouveau très impressionnée. Ça devait être marrant de vivre ici... Seule... Red regarda la centaure vider son sac et s'approcha sans oser entrer réellement dans ce qui lui servait de chambre... " - Tu t'ennuies jamais ?" demanda l'enfant par curiosité.

La centauresse laissa par terre ses trouvailles, se disant qu’elle pouvait les ranger plus tard et posa son sac allégé sur son épaule. En entendant la question de la fillette, son geste s’arrêta un instant avant de continuer. « N…non, ça va. J’ai de quoi m’occuper. » Lança-t-elle d’une voix tremblante et rapide. Prise au dépourvue, elle n’avait su préparer une réponse qui sonnait vrai. Missy fit quelques pas puis s’arrêta, mentir n’était pas son point le plus fort aussi, elle se retourna vers la jeune Red.

« En…en faite…si…un peu….parfois. » La centauresse baissa un peu la tête, gênée. « Ce n’est pas facile tous les jours d’être l’unique centaure d’une forêt. C’est exaltant, amusant, passionnant…mais pas toujours facile. Vivre une aventure en forêt, jouer à cache-cache ou partir à la recherche de trésor enfoui, c’est bien…à plusieurs, c’est plus drôle ! Et puis…ma famille me manque par moment.» La voix de la mythique créature se confondit presque en un murmure avant de laisser place au silence. Il y avait des moments comme cela. Des jours où, l’absence des membres de sa famille se faisait parfois un peu plus lourde. Elle l’avait bien sur choisie ; vivre près des humains était une chose qu’elle avait toujours voulue. Parler, faire des connaissances, apprendre…Missy n’était pas la seule centaure à quitter les siens pour s’approcher des Hommes et elle ne serait pas la dernière. Seulement, assumer son choix n’empêchait de ressentir l’absence des autres. Il y avait des jours où la centauresse n’avait que joie en tête, s’amusant et bavardant sans tristesse. Et puis à certains moments, elle se demandait ce que devenait sa famille sans elle. Les premiers jours avaient été faciles, début de la liberté, de la découverte, de nouveaux horizons…tout était merveilleux. Des mois après, c’était par moment plus dur. Mais elle savait qu’un jour elle s'habituerait à ce manque, c’était une question d’habitude.

Missy fit semblant de remettre son sac droit sur ses épaules puis reprit la direction de la sortie. Ce n’était pas la peine de s’attarder sur ce sujet et puis Missy était convaincue que la jeune Red ne pouvait pas comprendre ce genre de chose. Finalement, elle lui fit un large sourire, heureuse malgré tout d’avoir sa compagnie. « Suis-moi ! On va cueillir les fleurs, avec ce soleil, elles doivent être très belles. Je me ferais bien un collier…ou une couronne peut être ? » Finit-elle par dire, presque pour elle-même. Missy était très coquette…comme une grande partie des centauresses. Aimant se parer de fleurs, elle pensa déjà aux fleurs colorées qu’elle rajouterait dans sa coiffure et ses crins tout en marchant…

Missy répondit sans hésitation au début, mais Ethelreda comprit vite que c'était une réponse bateau pour ne pas avoir à s'étendre. C'était comme les grands qui n'allaient pas bien à qui on demandait : " - Ça va ?" et qui répondaient : " - Ça va... " Ça voulait rien dire...

Mais Missy n'était pas du genre à mentir par convention comme faisaient les adultes. Missy n'était même pas humaine. Et effectivement, elle reprit sa réponse pour lui rendre ses teintes de sincérité. Et il lui arrivait de s'ennuyer... Car elle était la seule centaure de la forêt. Et sa famille lui manquait. A ce rappel, Red baissa la tête. Elle savait ce que c'était d'être séparée de sa meute... La fratrie Mordread était composée de 14 enfants, et Red était seule à Elémentia. Red ne brisa pas le silence qu'avait laissé le centaure. Elle se sentait triste à cette minute. Triste d'être loin des siens elle aussi, triste que Missy soit toute seule...

*Il lui faudrait un gentil et fort chéri !* Ethelreda releva la tête et observa la créature magique. Elle se demandait comment faire venir un centaure à Elémentia pour Missy. Peut-être qu'elle pourrait écrire à Faust ? Dans son école, il avait peut-être un centaure ?

Missy a écrit:

« Suis-moi ! On va cueillir les fleurs, avec ce soleil, elles doivent être très belles. Je me ferais bien un collier…ou une couronne peut être ? »

Ethelreda lui rendit son sourire et demanda : " - Tu connais drôlement bien la forêt... Tu pourrais m'apprendre ?" et elle la suivit dehors... Red avait quelque peu oublié la raison qui l'avait poussée à suivre l'animal fabuleux...

[HRP/ *arrache les mauvaises herbes et retire le nid que les oiseaux on fait sur le haut de sa tête^^* On se remotive pour reprendre ce post et désolé pour l'attente ]


(pour écouter le bruit d'une forêt et aider à l'inspiration. Et me faire pardonner de t'avoir laisser seule dans la forêt^^ )


La jeune Terro rendit le sourire de la centauresse, la complimentant sur le faite qu’elle connaissait bien la forêt. Les joues de Missy rougirent légèrement devant ce compliment. C’est vrai qu’elle connaissant bien la forêt, pas dans les moindres recoins, mais assez pour s’y retrouver. La forêt conservait encore quelques secrets, bien à l’abri des regards, sous l’ombre épaisse du feuillage des arbres centenaires. Mais c’était cela qui rendait les ballades agréable…L’idée de percer un mystère ou de découvrir une chose cacher là, depuis des années. Car Missy savait que l’on pouvait retrouver pas mal de chose dans une forêt ; de nombreuses personnes venues se balader perdaient souvent des objets…qu’ils ne retrouveraient parfois jamais. L’un des rêves de Missy - comme de nombreux enfants humains de son âge surement - était de trouver en ces lieux, un trésor oublié…

Ethelreda Mordread a écrit:

" ... Tu pourrais m'apprendre ?"

« Il n’y a pas grand-chose à apprendre » Répondit-elle simplement dans un sourire quelque peu mystérieux, voir même peut être avec une pointe de taquinerie. « Il suffit d’écouter la nature, de la sentir et de la laisser te guider. » La centauresse avança vers la jeune Terro et posa doucement ses mains sur les yeux de l’enfant pour la plonger dans l’obscurité. « Je vais t’apprendre à connaître une forêt. Ferme les yeux et écoute. Écoute et tu sauras ce qui t’entoure… »

Missy se tut et ferma les yeux à son tour, pour écouter le bruit de la forêt. Tous ces bruits infimes, que peu de gens prenaient le temps d’écouter et qui portant était bien présent. Apaisant et rassurant. Les oreilles aguerries et plus fines de Missy lui permettait de mettre plus rapidement un nom sur l’origine des bruits, même les plus lointains ou les plus faibles. Mais nul doute que la jeune Terro, d’un naturel peu bavard, devait entendre le bruissement des feuilles d’arbres lorsque le vent s’y engouffrait. Un subtil mélange entre froissement et crépitement, que seul le vent était capable de reproduire au gré de ses humeurs. Un doux murmure comme si les arbres discutaient entre eux, s’échangeaient des petits secrets ou des rumeurs qui circulaient entre les branches.

Un petit grignotement se fit entendre sur la droite, laissant penser à un petit rongeur. Missy tendit son oreille de centaure pour identifier la créature. Ses petites pattes crissaient sur l’écorce des arbres et les fines branches craquaient légèrement sous ses déplacements rapides. Un seul animal pouvait être si rapide et se déplacer de branches en branches sans finir sur le sol : un écureuil.

Les oiseaux présents étaient également facilement identifiables par leur chant, du moins lorsqu’on les connaissait. Cependant l’on différenciait clairement cinq chants. Celui du Rouge-gorge, doux contrairement à celui des sansonnets, toujours en groupe et prêt à se bagarrer pour un peu de nourriture…même lorsqu’il en a assez pour tout le monde. Celui des mésanges, fragile et discret mais moins timide qui celui de la bergeronnette, toujours occupée à hocher fièrement sa queue en bondissant sur le sol à la recherche de miettes. Il y avait celui du troglodyte, fascinant, fier et inégalable pour un si petit oiseau que l’on apercevait parfois à peine. Il y avait également des bruits plus discrets, presqu’inaudibles, produit par les insectes en volant ou bien tout simplement, lorsque leurs fines pattes crissaient sur les feuilles rugueuses sous leurs lents déplacements.

Missy ouvrir les yeux et aperçu les différentes créatures qu’elle avait reconnu, laissant naître un petit sourire de fierté sur son visage. Elle n’avait pas toujours su les nommés, elle avait due apprendre et passer du temps à écouter et reconnaitre. Cet exercice la ramenait quelques années en arrière, quant elle était une très jeune centaure qui avait tout à apprendre. Elle faisait vivre à la Terro ce que sa mère lui avait elle-même enseignée, il y a longtemps. Missy eut l’impression de sentir à nouveau la pression des douces mains de sa mère sur ses yeux, lorsqu’elle l’avait forcée à regarder ce qui l’entourait avec l’ouïe et non les yeux. Pour ainsi déceler à travers les buissons et les branches touffus, des êtres que le regard ne percevait pas. Mais maintenant, Missy n’avait plus besoin de fermer les yeux pour s’imprégner de la forêt, elle ressentait tout cela naturellement. Penchant la tête vers la Terro, toujours plongé dans l’obscurité à cause des mains de la centauresse, elle lui murmura doucement à l’oreille un nouvelle ordre.

« Maintenant respire, doucement et tu sauras où tout ce trouve… » Missy fit de même, laissant l’odeur de la nature entrée en elle et tapisser les parois de son nez. L’odeur fraiche d’écorce et de sève vint directement lui indiquer la présence d’arbre à proximité. Son nez, plus habitué aux odeurs probablement que la jeune Red, parvenait à différencier les arbres par leurs parfums comme elle distinguait les oiseaux par leurs chants. Le parfum dégagé par le lierre était très fort mais ne parvenait pas, malgré tout, à masquer l’odeur de bois sec que l’on retrouvait dans les chaumières pour se chauffer l’hiver. Cette odeur particulière leur faisait dos, dégagée par la maison caché de la centauresse. C’était une manière de retrouver la maison de Missy, car se mélange de lierre frais et de bois sec ne se laissait sentir qu’ici et nul par ailleurs. Si les yeux ne pouvaient voir la maison, un odorat avertir lui savait. On pouvait tromper les regards avec des déguisements, mais pas un nez qui avait apprit à reconnaître les odeurs.

Il y avait aussi ce parfum reconnaissable de terre humide, mélangé à l’odeur moisie des champignons sauvages. Mais l’odeur douce de la mousse, encore imprégnée de rosée, adoucissait l’odeur de moisissure. Missy habituée à se mélange de milles odeurs, parvenait à identifier et à trouver l’endroit exacte où ce situait les choses ressenties. Même lointaine. Un arôme sucré flottait dans l’air, indiquant que loin par de là les buissons, se cachait un arbuste fruitier aux fruits gonflés de jus et à la chaire juteuse. A l’opposé de cet étrange arôme, sur leur gauche Missy repéra les fragrances émit par les fruits du pommier qui murissaient sous les rayons du soleil. Bientôt, il émanerait des pommes, le goût sucré de leur chaire granuleuse mure et prête à se laissait fondre sur les langues affamées.

Puis, délicat et discret, bercé tendrement par le vent, le parfum doux des fleurs vint taquiner les narines de la centaure et surement un peu, celles de la jeune sorcière. L’odeur était nette et fraiche indiquant que les fleurs qui dégageaient leurs essences, étaient entièrement ouvertes. Il y avait un mélange d’odeur forte et subtile, indiquant plusieurs espèces de plante. Les fleurs que Missy voulaient cueillir ne se trouvait pas loin et droit devant puisque l’odeur venait de là. La centauresse laissa la jeune Terro s’imprégner encore un peu des odeurs qui l’entouraient avant de la libérer de l’obscurité. Retirant délicatement ses mains des yeux de la fillette, elle se pencha une nouvelle fois vers elle.

« D’après toi, où se trouve les fleurs dont tu as senti le parfum ? » Lui demanda-t-elle gentiment avec un doux petit sourire, indiquant qu’elle donnait à Red la possibilité de trouver toute seule le chemin vers les fleurs. Étrangement, Missy habituellement bavarde et connue principalement pour cela, restait silencieuse afin de voir quelle direction prendrait la jeune fille.

(hj : Excellente idée^^ Merci beaucoup ! J'ai adoré !)

La jeune centaure avait apprécié le compliment. Et si Red admirait vraiment le talent de Missy, elle n'en souhaitait pas moins ardemment l'apprendre aussi. Et son vœu fut exaucé : Missy accepta de lui apprendre ce qu'elle savait.

D'abord la terro en fut enchantée. Mais elle se ressaisit bien vite : Pour apprendre, il fallait être calme et attentive. Du coup, Red se concentra et c'est très sérieusement qu'elle écouta les paroles de son nouveau professeur... * Écouter la nature ? La sentir ?* se dit elle perplexe avant que Missy ne lui cache les yeux.

Ethelreda frissonna de plaisir et comme d'une peur un peu superstitieuse en sentant le contact de la créature magique sur sa peau. Plus vigilante qu'attentive, un peu tendue, elle écouta les bruits de la forêt, comme la centauresse lui avait dit de le faire et elle se rendit compte à quel point c'était... bruyant ! Occupée à rêver sur les courbes étranges des troncs d'arbres, à suivre les chemins d'une feuille ou à fouiller les buissons, elle avait toujours occulté le bruit de la vie et c'était toujours extasiée devant le silence d'une forêt à l'abri du fourmillement humain.

Et tout à coup, la forêt emplissait sa tête de chants d'oiseaux qu'elle aurait été bien incapable de reconnaître, de bruissements de feuilles mystérieux, de craquements inquiétants... Et même, peut-être que le bruit froufroutant du fond était l'écho de la rivière Hope qui coulait pas loin...

Et à présent, perdue dans ce brouhaha insoupçonnable la voix de Missy qu'elle avait presque oublié, lui commanda de sentir la forêt. Les odeurs par contre, elle y avait toujours été sensible. En revanche, elle ne différenciait pas les odeurs les unes des autres. La forêt avait une odeur humide qui l'enivrait. A la rigueur, elle savait que dans l'odeur générale, il y avait des champignons tellement reconnaissable par leur odeur riche et suintante... Mais le reste... ça sentait drôlement bon, c'est tout...

Pourtant, les yeux fermés, l'odeur se fit plus présente, comme une présence pleine de nuance. Ça sentait la terre fraichement remuée, l'humus et les champignons. Jusque là, Red s'en sortait. Après, il y avait des odeurs plus subtiles qu'elle n'arrivait pas vraiment à associer à quelque chose : Une odeur de sève... quelque chose de plus sauvage, de plus piquant... quelque chose un peu sucré comme des fleurs ?

Et puis la main de Missy se dégagea. Red devait retrouver les fleurs... Elle regarda Missy ne sachant trop où aller et puis, avec une mimique volontaire, elle referma les yeux d'elle-même pour retrouver l'odeur. Elle tourna plusieurs fois sur elle-même, dans un sens puis dans l'autre pour essayer de retrouver cette fichue odeur... C'était difficile mais au bout du deuxième tour dans l'autre sens, elle finit par la sentir de nouveau une petite seconde.

Elle empli ses narines de l'odeur discrète comme si elle avait put la capturer ainsi, mais elle lui échappa de nouveau. Alors, elle ouvrit les yeux et commença à inspecter le coin, reniflant à tout va dans toutes les directions. Elle ne trouva pas la direction des fleurs... En revanche, elle découvrit l'origine de l'odeur piquante et sauvage qu'elle avait aussi senti : Le lierre !

Elle se tourna vers Missy, penaude, pas très fière d'elle et franchement déçue de ne pas avoir put réussir ce premier exercice... " - Je les sens... Mais j'arrive pas à... " elle déglutit mais ne finit pas sa phrase...

[hj: contente que ça t'aie plu ]

Missy regarda avec calme, la jeune Terro fermer les yeux et tourner sur elle-même pour retrouver les fleurs. La centauresse la laissa faire, se contentant de sourire devant la ténacité et les efforts fournir par la fillette pour percer la cachette des fleurs au parfum chatouillant. Missy eut un petit rire, qu’elle étouffa derrière ses mains, en la voyant renifler dans toutes les directions. Elle ne se moquait pas de la jeune fille, mais bien de ses propres souvenirs que Red réveillait en elle.

La centauresse se souvenait de ses premiers pas et de ses premières leçons dans sa forêt natale. Elle aussi avait eut beaucoup de mal, tous ses bruits, toutes ses odeurs, qui allaient et venaient, se mélangeant au rythme du vent. Elle aussi avait tournée et retournée entre les arbres, se perdant parfois sans avoir put mettre la main sur les choses demandées par sa mère. Mais après des efforts et de l’entraînement, elle y était parvenue…et quelle joie à ce moment là !

Red fixa la centaure avec un air si penaud que cette fois-ci, Missy ne put masquer son fou rire. Avait-elle cette tête là, lorsque sa mère lui apprenait à sentir ce qui l’entourait ? Probablement. Elle aussi avait était déçue de ne pas trouver du premier coup….ce demandant même si elle ferait un jour une bonne centauresse.

« Hihihi…excuse-moi…mais si tu voyais ta tête ! Hihihi » Lança-t-elle entre deux rires, puis récupérant son sérieux, posa une main amicale sur l’épaule de la fillette déçue. « Allons, ne t’en fait pas ! Ce n’est pas si grave. Et puis, je vais te confier un secret »

Se penchant vers elle et s’assurant que nul autre que la fillette ne pouvait l’entendre ; comme si elle allait révéler la cachette d’un trésor de pirate. Elle lui murmura « je n’y suis pas parvenue du premier coup moi aussi. Pire ! J’ai tournée en rond pendant une heure et je me suis perdue sans jamais trouvé ses satanées fleurs. Il te suffit te t’entraîner et avec le temps tu y arriveras, et puis, si tu veux on s’entraînera à deux…à moins que tu préfère essayer seule, à ton aise. C’est toi qui choisi. Les fleurs sont droit devant, après le gros chêne couvert de champignon.» Et Missy laissa passer Red devant, pour qu’elle puisse elle-même découvrit l’objet de leur recherche.

Missy se moquait d'elle ! Si si ! Elle en était sûre ! Et ça, c'était vraiment pas une chose à faire que de se moquer d'Ethelreda Mordread. La fière terro n'aimait pas ça du tout ! Mais il y avait une telle franchise dans le rire de Missy que Red en restait interdite... Et puis, finalement, Missy lui expliqua qu'elle non plus n'avait pas réussi la première fois ! Alors tout espoir n'était pas perdu...

En plus, Missy lui avait confié cette confidence peu glorieuse avec une confiance que Red ne put que recevoir honorée. Alors, finalement, l'amertume de la grande fillette s'envola... Missy lui dit aussi qu'elle pouvait s'entrainer seule... ou avec elle. Ethelreda répondit du tac au tac : " - Avec toi !"

Elle aurait besoin de motivation pour s'entrainer et la présence de la très mystérieuse créature était une motivation de premier ordre. Ce serait très amusant...

Ainsi, les fleurs étaient droit devant ! Ethelreda se fichait bien des fleurs en fin de compte, mais elle se sentait à nouveau bien, entourée de la forêt... Elle s'engagea vers le parterre fleuri et ses yeux découvrirent un des trésors cachés de la forêt : Devant elles, des dizaine de petites fleurs blanches ouvraient leur corolles sous les rayons du soleil qui passaient par intermittence entre les branches. La lumière donnait à l'endroit une atmosphère féérique accentuée encore par les gouttes de rosée qui décomposaient les rayons en de petits arc-en-ciel un peu partout.

Red en resta épatée, là, juste devant, n'osant plus bouger...

La réponse de la fillette ne se fit pas attendre ; elle acceptait de s’entrainer et en présence de Missy. Cette dernière ne cacha pas sa joie. Il était rare que des élèves trainent avec elle dans le but d’apprendre des choses. Et se transformer en un pseudo professeur pour apprendre à mieux connaitre une forêt, n’était franchement pas pour lui déplaire. Missy avait des choses à apprendre, à faire partager, un savoir détenu par les centaures…il suffisait juste de supporter ses maladresses, sa naïveté et surtout faire le tri dans ses bavardages.

« C’est vrai ? Tu veux…avec moi ? Oh, c’est super ça ! Tu verras les forêts c’est rempli de surprise ! On est vite étonné parce que peut nous réserver une forêt. On ne dirait pas comme cela, mais c’est un monde rempli de beauté, de mystère et de danger. C’est très étonnant, d’autant plus lorsqu’on se trouve dans une forêt magique et surprenante tel que celle d’Elementia ! »

La petite troupe arriva aux fleurs ressentie quelques instants auparavant et si Red s’arrêta devant ce spectacle étonnant, la centaure elle, avança. Elle traversa les fleurs aux couleurs étincelantes, projetant en les frôlant de ses longues jambes, des minuscules gouttes de rosées multicolores. Missy donna, par son apparence étrange, une allure féerique aux champs de fleurs humides et fit virevolter dans les airs quelques fragiles pétales, en balançant ses longs crins sombres.

« Oh ! Une coccinelle à point noir. » S’exclama-t-elle en se penchant pour faire grimper l’insecte sur son doigt. Elle la regarda quelques instants, comptant avec concentration le nombre de points sur ses élytres avant de se retourner vers la jeune fille. « 14 points ! J’ai de la chance » Lança-t-elle simplement en laissant l’insecte s’envoler sur une fleur située un peu plus loin. Missy aimait comptait les points que possédaient les coccinelles, elle ne savait pas d’où lui était venue cette habitude mais c’était devenue son petit tic bien à elle. Cela l’amusait, tout simplement.

Elle jugea les fleurs d’un simple regard puis se baissa légèrement, écartant ses longues jambes de devant, pour que ses bras puisses cueillir les fleurs aux pétales immaculées. Vu la finesse et par conséquence, la fragilité des plantes, Missy opta pour le tressage simple d’un bracelet. La centauresse avait, malgré sa carrure imposante, les fins poignets d’une adolescente et il lui fallait peu de fleur pour confectionner un bracelet des plus basiques appris durant son enfance. Nouant les petites tiges et les fleurs entre elles, Missy eut vite fait un cercle à la taille de son poignet. Elle piqua alors dans chaque nœud, une fleur accompagnée de deux fines feuilles à la couleur verte chatoyante. Le travail fut vite fait, l’habitude et la simplicité de l’objet créé aidant beaucoup. Missy passa le bracelet à son poignet avant de tendre son bras devant elle pour contempler sa création, comme une femme jugerait un bijou fièrement acheté à prix d’or.

« Il me va très bien et les fleurs sont vraiment jolies…et elles sentent si bon » Tout en parlant, elle tendit son poignet fleurir vers Red, comme si elle attendait son avis. Un peu comme deux amies se concertent avant d’acheter une futilité. Elle posa son nez au dessus du bracelet et en renifla les fleurs, s’imprégnant du parfum délicat des plantes. C’était dans ces moments là, que Missy appréciait sa vie de centauresse solitaire. Le plaisir simple de sentir le parfum des fleurs, de ce qui l’entourait et d’entendre en bruit de fond, le chant mélodieux des oiseaux ainsi que le bruissement des feuilles et des arbres. La forêt avait un côté relaxant et calme mais il ne fallait jamais oublier…toujours se méfier de l’eau qui dort ! La forêt avait ses propres torrents et ses propres colères ; Missy était bien placée pour savoir qu’il fallait apprécier le repos que l’on pouvait trouver prés des arbres. Car ce n’était pas toujours comme cela.

Missy, bavardant comme à son habitude ne fit pas tant de chichis et entra directement dans le parterre de fleurs les faisant voler autour d'elle sous ses lourds et puissants sabots ou d'un coup de queue fouettant l'air. Red la regarda faire et, guidée par l'exemple de la centaure entra à son tour au milieu des fleurs...

Missy avait trouvé une coccinelle. Red continuait de l'observer bien plus intéressée par ses mouvements gracieux et pourtant imposant que par la minuscule et ô combien commune créature à pois noirs... Pourtant la terro ouvrit quand même la bouche. Les coccinelles avaient bonne réputation chez les moldus comme chez les sorciers et la voir sur le doigt de la créature magique c'était tout de même pas mal !

" - On dit que le nombre de points, c'est leur âge... " dit Red au bout d'un moment. " - Un point... un an... Six points... six ans... quatorze points ? Quatorse ans... Et si elle en avait vingt cinq ?" demanda t-elle à Missy tandis que la bête à bon Dieu s'envolait.

C'était une devinette... Un bon mot, une blague qu'elle avait recueillit auprès d'Honorine, sa petite soeur... Elle attendit que Missy réponde puis elle lui dit : " - Mais non... Elle a la varicelle !" Et cela la fit sourire. La centauresse cueillait à présent les fleurs. Red n'aimait pas trop cela. Pour elle la place d'une fleur était au bout de sa tige, elle même plantée en terre avec ses racines...

Mais elle ne dit rien. Elle préféra essayer de comprendre en les observant de plus près, comment toutes ces couleurs pouvaient apparaitre sur leur délicats pétales blancs. Missy lui montra son oeuvre, lui demandant son avis. C'était vrai qu'elle était douée de ses doigts. Le bracelet délicat et fragile posé sur son poignet frêle lui allait très bien. Red hocha la tête d'approbation, retournant à ses observations...

C'est à ce moment là qu'elle vit les fleurs de l'autre extrémités du parterre frémir comme sous l'effet d'un petit vent. Red releva la tête et ses yeux essayèrent de percer ce qui avait bien put provoquer ce remous... Elle en plissait ses paupières mais un autre mouvement se fit voir sur leur droite... " - Missy... " chuchota Red pour attirer son attention sur le phénomène sans quitter des yeux elle-même l'origine de la perturbation...

Missy écouta la jeune fille lui expliquer que les points sur les coccinelles correspondaient à leurs âges. Du moins, c’était ce que l’on disait, semblait il. Red l’interrogea ensuite, et si elle en avait vingt cinq ? La centauresse qui avait suivit avec un petit sourire cette légende urbaine, se prit au jeu et lui répondit tout naturellement.

« Elle aurait vingt cinq ans, je suppose » Répondit-elle dans un fin sourire. Mais la question était un piège, une blague humaine que Missy prit quelques secondes pour comprendre.

« La varicelle ? Oh ! Oui, je vois. Hihihi très marrant. Je ne m’y attendais pas à celle là. » La centauresse aurait bien expliqué à la jeune sorcière que les points sur les coccinelles n’indiquaient pas leur âge mais, dépendaient bien de l’espèce à laquelle elles appartenaient. Les coccinelles n’appartenaient pas toutes à la même famille et c’étaient leur nombre de point qui les différenciaient, seulement Missy préféra laissait l’élémentienne tranquille. Ce n’était pas la peine de lui donner un cours de zoologie sur la signification des points de la coccinelle et puis, l’idée des points qui donnaient l’âge ou la varicelle avait un côté plutôt amusant. Elle avait encore tout le temps nécessaire pour apprendre ces choses là.

La centauresse admirait toujours le bracelet qu’elle avait confectionné lorsque l’appel de Red attira son attention. Elle fut surprise par ce murmure soudain et tourna la tête vers la fillette. Missy n’avait rien vue d’anormal et ce demandait bien ce que la jeune sorcière avait pu observer. Cela l’inquiéta et la troubla quelque peu. En temps normal, on disait "qu’est-ce-que c’est ?" Lorsqu’on apercevait quelque chose d’étrange et que l’on ne savait pas le nommer. Aussi, curieuse et inquiéte à la fois, elle s’approcha lentement de Red afin de connaître la raison de cet appel.

« Qui a-t-il ? » Demanda-t-elle sur un ton léger, presque murmurer de la même manière que l’appel de Red.

Red fixait le bord du parterre, inquiète... Elle entendit et vit le centaure s'approcher d'elle et lui chuchoter quelque chose. Pour toute réponse, la terro pointa son long doigt fin vers l'endroit, où quelque chose bougeait à n'en pas douter, remuant les fleurs au passage...

Mais encore, cet indice de vie n'aurait pas inquiéter Red si en plus, un autre mouvement similaire semblait se rapprocher et bouger bien plus lentement sur leur gauche... Et sur leur droite... L'enfant montrait de son doigt silencieux les autres points à Missy... Enfin, elle la regarda et souffla : " - Qu'est ce que c'est ?"

Elle commençait à avoir franchement peur... Une telle technique d'approche n'avait rien de rassurant... Au contraire... Celui de devant qui bougeait le plus ne changeait pas de lieu et attirer trop l'attention... A croire qu'on voulait faire oublier que deux autres s'approchait plus furtivement... Non, ça n'avait rien de rassurant...

A peine sa question posée, le doigt de la jeune sorcière montra à Missy un endroit où les herbes remuaient sous les mouvements d’une chose invisible. Mais ce n’était pas tout, à plusieurs endroit les mêmes mouvements venaient vers eux. Les yeux de la centaure se posa sur ses ombres invisibles mais pourtant présentes, le visage s’inquiétant au fur et à mesure qu’elle les comptaient.

Et puis, il eut la question, l’unique question. Celle qui inquiétait, qui effrayait lorsqu’on ne détenait pas la réponse. Qu’est ce que c’est ? Mais la centauresse ne connaissait pas la réponse et balança sa tête de gauche à droite, en signe de négation. « Je…je ne sais pas…je ne vois pas ce qui pourrait…agir ainsi » Elle n’avait rien vue, ni entendue. Les choses qui avançaient vers eux savaient faire le silence autour d’elles et dans leurs mouvements. Missy ne pu identifier de telle créature capable de cercler leur proie sans que leur odeur ou le bruit de leurs mouvements ne soit portés par le vent. Elles devaient être agiles et rusées, ou du moins, c’était l’impression qu’elles parvenaient à donner. Et si elles étaient issues du règne animal magique ?

Missy avait d’abord pensée à une nichée de serpents vicieux qui avaient envie de mordiller des jambes, mais au fur et à mesure de leurs progressions, le doute s’immisçait en elle. Un serpent magique ? Existait-il des espèces magiques ? Et s’il s’agissait d’autre chose ? Mais serpent ou non, venin ou non, dents crochues ou non, la centauresse n’aimait pas savoir Red en danger avec elle. Elle s’était jurée de protéger les élèves d’Elementia, de les guider à travers la forêt. Son regard suivait toujours les progressions peu rassurantes des créatures cachées, ne sachant que faire. Puis, décidée à protéger d’abord l’apprentie sorcière, Missy fit ce qu’aucun autre centaure n’aurait accepté même sous la menace…

« Monte sur mon dos » Lâcha-t-elle faiblement entre ses dents, fermant les yeux comme pour fuir ses propres paroles. Les centaures n’étaient pas des chevaux, ils n’étaient et ne servaient pas de montures. Jamais, un centaure ne s’abaisserait à porter un humain sur son dos. Cependant la situation était différente, Missy n’acceptait pas Red sur son dos pour faire une ballade ou lui servir de monture, mais bien pour la protéger. La fillette était plus en sécurité en hauteur que sur le sol menaçant. Elle lui aurait bien proposé de mettre en hauteur dans les branches d’un arbre, mais ils n’y en avaient pas à proximité. Et la centauresse ne voulait pas lui faire prendre de risque en lui demandant de courir vers l’arbre le plus proche. Car combien de ces créatures mystérieuses se cachaient dans les herbes ? Et si d’autres se terraient, silencieuses et immobiles ? Ouvrant les yeux, une lueur sauvage s’enflammant dans le fond de ses iris bruns, elle tourna la tête vers la fillette, avec dans la voix cette fois, plus d’autorité et de dureté comme elle n’en avait jamais fait preuve. L’inquiétude de la situation la poussant à être ainsi. «Monte sur mon dos, c’est un ordre. Ne discute pas et accroche toi à ma taille ! Pas question de se laissées encercler sans rien faire » Et la centauresse fit claquer ses sabots sur le sol.

Missy se concentra un instant, jouant le quitte ou double comme au poker. Elle avait l’intention de sauter par-dessus la chose droit devant elle. Il ne restait plus qu’à espère que leurs ennemis ne soient pas rapides au point de les poursuivre ou pire, rester embusqués plus loin. Mais arquer sur ses sabots, Missy hésita quelques instant. Et si ces choses étaient capables de sauter comme les grenouilles et d’atteindre la fillette sur son dos? Cela ne se pouvait pas, pensa-t-elle pour se rassurer. Si elles avaient la possibilité de sauter, ces choses l’auraient déjà fait. C’était des créatures qui avançaient au sol et Red serait en sécurité sur son dos. Et si elles étaient capables de grimper ? Missy imaginait déjà de nombreuses petites pattes grimpant le long de ses jambes, comme des araignées et atteignant les jambes de la fillette. Cette pensée la fit frissonnée, non pas qu’elle ait peur des araignées mais, l’idée que plusieurs créatures s’accroche à elle n’avait rien de plaisant. Et si c’était une blague ? Cette idée là était déjà nettement plus rassurante. Cependant, cela n’avait rien de marrant et puis qui s’amuserait ainsi à le faire peur ? * Avec des si comme cela, je n’ai pas fini d’imaginer des choses ! Il n’y a qu’un seul moyen de savoir ce que c’est !*

« Tiens-toi bien! » Puis, d’un simple saut, Missy s’approcha de leur étrange ennemi qui leur faisait face et d’un geste vif avant qu’il n’ait pu comprendre se qui se passait, le frappa sur le côté. Avec force, elle l’envoya valdinguer à travers les airs pour enfin voir l’identité de ces choses. Elle resta stupéfaite devant la vision, en oubliant même la présence des deux autres….

« Qu’est-ce-que… »

Ethelreda ne bougeait plus, les lèvres pincées, pâle comme un linge... Elle voulait attraper sa baguette, mais elle ne s'en sentait pas la force. Missy à coté d'elle frémissait d'inquiétude, trahissant sa nervosité... Elle chuchota à Red de monter sur son dos et la fillette la regarda bêtement : Lui monter sur le dos ? Elle en avait toujours rêvé mais là, il faudrait que ses jambes acceptent de lui obéir ! Ce qui n'était pas le cas...

Mais Missy insista d'une grosse voix autoritaire ! Aussitôt la terro sursauta comme si elle se réveillait d'un rêve et sans attendre son reste, passa ses deux mains sur le dos du centaure et d'un saut leste, se retrouva à plat ventre, puis passa une jambe tant bien que mal... Enfin, elle prit position à l'arrière du torse de Missy et entoura sa taille de ses longs bras maigre.

Ce qui suivit alla très vite. Cabrée, Missy attaqua leur adversaire en face et le toucha. L'adversaire vola vers les fourres projeté par le sabot de la créature magique, révélant enfin leur identité. Enfin, très vaguement vu à la vitesse qu'il passa.

Red crut voir un serpent assez commun... Sûrement une couleuvre, qui se tortilla dans l'air une seconde. Il était lié d'un espèce de harnais fait en liens clairs et végétal et sur sa nuque, une petite créature à la peau violette comme une prune trop mûre, portant un drôle de chapeau aux larges bords qui s'envola plus loin tandis que le petit être qui portait aussi un espèce de pantalon trop large tenu par une bretelle unique volait vers un tronc d'arbre et s'y écrasait avant de glisser vers le sol et de disparaitre dans les hautes herbes...

Mais alors que Missy restait scotchée de stupeur, d'autres créatures du même genre venaient de lancer l'attaque. Des voix aigües piaillèrent la charge et Missy fut vite submergée de petites créatures au teint violet montés sur des serpents qui sautaient pas bien haut mais suffisamment pour lui mordre cruellement les jarrets et le ventre. " - Sus au centaure ! Sus au centaure !" criaient les petites créatures.

Red hurla, relevant ses jambes et sortant sa baguette. Très vite, elle lança son sort préféré :" - Stupéfix !" vers les méchant lutins, en neutralisant un du premier coup... Parmi une bonne dizaine.

[Des lutins violets à chapeau…mdr]

Missy regarda la minuscule créature s’écrasée contre le tronc d’un arbre, n’en croyant pas ses yeux. Elles s’étaient fait encerclées par des lutins violets montés sur des serpents, tous aussi vicieux et méchants que leurs dompteurs. Il n’y avait que dans un lieu magique que l’on pouvait voir cela. Dans sa forêt natale, jamais sa famille n’aurait subit pareille attaque.

Très vite, la centauresse fut prise d’assaut, entourée par ces étranges lutins qui, semblait-il, n’appréciaient guère leur présence. Les petites créatures les attaquèrent s’encourageant mutuellement avec leurs cris de guerre aigus. Missy sentit des dents s’enfoncer aisément dans sa chair et hurla sous la douleur infligé. Les morsures étaient légères, puisque faite par de petites mâchoires mais la douleur était bien présente. La centauresse sentit son ventre et ses jambes lui brûler là où les dents s’étaient refermées dans sa peau. D’un geste de la main, elle tenta de retirer les créatures qui la martyrisaient pour les jeter plus loin mais parfois, ces bras étaient trop court. L’un des serpents serra sa mâchoire plus fermement et le lutin en profita pour bondir sur le bras de Missy qui tentait de le chasser.

« Hiiiiii, mais laissez moi ! » Cria-t-elle les larmes aux yeux, tandis que le lutin s’accrochait à ses cheveux en lui donnant des petits coups de point sur le visage. Bougeant, gesticulant, les mains balayant les airs, elle finit par attraper le chapeau de la créature qui émit un cri plaintif. « Mon chapeau, mon chapeau, mon chapeau » Voulant à tout prix récupérer son bien, le petit être colérique glissa et tomba sur le sol où Missy l’envoya balader plus loin d’un coup de sabot. Sur son dos, la centauresse entendit la sorcière user de sortilège pour s’en débarrasser, mais ceux-ci venaient en masse comme une colonie de fourmis. De plus, la douleur ressentie par Missy l’empêchait de rester immobile et elle savait qu’à force, non seulement elle risquait d’empêcher Red de viser correctement mais, elle risquait également de la déséquilibrer et de la faire chuter ! Or, en ce moment, il ne faisait pas très bon de se retrouver par terre.

« Essayer de grimper sur l’arbre » lâcha-t-elle simplement entre deux grimaces de douleur. Elle essaya de rester le plus près possible des branches de l’arbre, en espérant que Red parviendrait à s’y hisser. De la haut, elle saurait mieux viser et avec de la chance, les lutins ne parviendrait pas à l’atteindre. La centauresse frappa continuellement le sol de ses lourds sabots dans l’espoir de faire tomber les créatures qui s’accrochaient désespérément à sa robe de cheval. Mais les méchant lutins violets n’avaient absolument pas de regret à la blesser pour ne par être désarçonner de leur prise.

" - Stupéfix !" hurla Red pour la deuxième fois vers l'un des assaillants... Mais Missy bougeait trop ! Elle le rata ! Par contre celui qui venait de grimper dans les beaux cheveux de sa nouvelle amie, elle ne le rata pas, celui là. Au delà de la peur, la fureur la faisait agir ! Elle attrapa la créature par le pantalon et tira de toutes ses forces et violemment. La bestiole s'était accrochée dans les cheveux de Missy et s'y cramponnait... Mais sa force n'avait rien à voir avec celle d'une créature dix fois plus grande qu'elle, dut elle être une fillette un peu frêle.

Un deuxième lutin s'envola donc vers les arbres pour s'écraser à son tour et disparaitre à terre. Missy en envoyait encore un autre d'un coup de sabot. Ethelreda excitée cria :" - Et de 4 !!!" La dizaine diminuait enfin ! Mais il en restait tant. Missy se rapprochait des arbres. Comme reliée par une complicité ignorée jusque là, Red eut la même idée qu'elle quand elle la supplia de monter dans un arbre. Elle attrapa une branche, coinça sa baguette entre ses dents et heureusement qu'elle avait fait aussi vite car la centauresse venait de faire un écart et Red se retrouva les deux jambes dans le vide. " - humph... " souffrait elle, volontaire, pour essayer de grimper tant bien que mal.

Pendant ce temps, au sol, la bataille continuait : Trois lutins encore montés sur leur montures reptiliennes essayaient de faire le tour des pattes arrière de Missy armés d'une corde. *Ils essayent de la faire tomber !* pensa paniquée la terro qui dérapa et tomba au sol à son tour. Mais curieusement, aucun des lutins ne s'intéressèrent à elle. Tous étaient sur Missy : *Un... trois... quatre... Six... sept... huit ! Encore huit !* compta Red qui se relevait avec une violente douleur aux fesses.

Elle visa et en élimina un de plus avec son serpent. " - Stupéfix ! Et de cinq !" Mais son action attira finalement l'attention. *Faut que j'aide Missy !* songeait elle. *Comment ? je risque de la stupéfixer !*

Lorsque Missy sentit le poids de la jeune fille disparaitre de son dos, elle se secoua violemment dans l’espoir de décrocher les indésirables de sa robe. Mais si cette technique fonctionnait très bien pour se sécher, elle ne s’adaptait pas pour des lutins violets. La centauresse ne faisait plus attention à la jeune sorcière, convaincue qu’elle était à l’abri auprès de l’arbre. Mais de toute façon, la colonie de lutin semblait s’être réunie autour d’elle. La centauresse n’avait pourtant rien fait qui puisse expliquer une telle colère et un tel acharnement sur elle. Elle avait toujours respectée la nature comme ses ancêtres l'avaient toujours fait, au fil de génération. Et Missy n’avait pas souvenir d’avoir, un jour, causée un quelconque désagrément involontaire à ces minuscules et insaisissables être. Ces derniers avaient peut être tout simplement une dent contre les centaures en générale.

Gesticulant sur ses lourds sabots, Missy ne parvenait qu’à faire perler un peu de sang hors de ses blessures. Elle tenta une ruade, levant les jambes arrière pour faire valser les lutins mais la secousse sembla trop faible pour les gêner. « Cette fois cela suffit, laissez moi ! » Hurla-t-elle soudain.

Décidée à faire mordre la poussière à ses créatures et leur montrer ainsi la puissance dont pouvait faire preuve un centaure, Missy planta ses longues jambes avant dans le sol. Elle y concentra toute la force et la colère qu’elle détenait puis, leva les jambes arrière dans une deuxième ruade plus puissante que celle d’avant. Se retrouvant pratiquement à la verticale, les sabots touchant presque le ciel bleu ; les lutins se mirent alors à paniquer en émettant des cris aigus. Missy sentit la douleur de ses blessures se réveiller sous l'étirement des muscles, mais elle se retint de céder. Son obsession étant de faire tomber les lutins; le reste lui important finalement très peu à ses yeux. Soudain, les sabots de Missy s’abattirent sur le sol en quelques secondes à peine dans un bruit sourd, comme le tonnerre qui éclate. Un nuage de terre et de poussière se soulevèrent sous l’onde de choc et le sol sembla trembler un instant tandis que les sabots y laissèrent une empreinte profonde. Les lutins s’échouèrent sur le sol telles les cartes d’un fragile château déséquilibrées par un coup de vent.

Cette fois, la centauresse fit claquer plus vigoureusement ses sabots dans l’herbe, s’assurant que l’une de ses créatures ne tente pas une nouvelle escalade sur elle. Quelques uns semblèrent rester à bonne distance des sabots de la centaure, ne voulant pas prendre le risque d’être écrasés comme une simple prune ! Mais le combat étaient inégale, la centauresse ne pouvant surveiller ses quatre pattes en même temps. Elle sentit quelque chose frôler l’une des ses pattes arrière et tourna la tête dans tout les sens pour savoir ce que c’était. « Mais, mais…qu’est-ce-que c'est ? Ils me font quoi ces nabots ! »

(hj : je décide pour toi ? Bon, comme tu veux pour cette fois^^...)

La ruade de Missy venait d'envoyer balader deux des lutins qui tentaient de lui emmêler les pattes arrière. Red aurait bien voulut crier victoire pour elle, mais elle était bien occupée... Missy s'apercevait à peine à quelle machination elle venait d'échapper... Il ne restait plus qu'un lutin pour tenir la corde qui coulait à présent sur son sabot.

Red, elle, se sentait à présent débordée... Il ne restait que cinq de leurs assaillants, les autres étant étourdis au bas des arbres ou perchés dans les branches, mais quatre étaient à présent sur elle... Leur voix piaillaient et reprochaient à la sorcière de se mêler de ce qui ne la regardait pas et qu'elle allait payer... Red pâlit à les voir s'approcher, la cernant de toute part.

Son stupéfix ne serait jamais assez rapide pour dégommer toutes les créatures d'un coup ! " - Missy ?" appela t-elle la voix étranglée. La centaure s'était tellement bien débarrassée des véhémentes créatures qu'à part le cinquième qui s'accrochait de toutes ses forces à la corde nouée autour d'un de ses sabots, elle était à présent libre de ses mouvements...

" - Sale gamine ! Si on peut pas avoir la peau du canasson on aura ton scalp ! ça fera aussi bien l'affaire ! A l'attaque !"


" - Missssssyyyyyyy !" hurla t-elle avant de tendre sa baguette vers un des lutins monté sur son reptile aux dents menaçantes :" - Stupéfix... AAaah !" Red avait jeté son sort mais un des lutins s'était jeté sur son bras et la baguette avait dévié avant d'échapper à la grande terro qui hurlait de douleur sous les dents acérées de la créature, mordue jusqu'au sang...

Missy ne voyait plus grand-chose, c’était un fait. Ses longs cheveux bouclés se perdirent par mèches devant ses yeux, amoindrissant sa vue et rendant difficile l’observation de créatures aussi agiles et minuscules que les lutins agressifs. Sa carrure également l’empêchait de voir clairement les choses mais ses coups de sabots et ses légères ruades permettaient d’éloigner les lutins. Mais celui lié à son sabot arrière ne daigna lâcher prise malgré les secousses de Missy. Elle frappa plusieurs fois la patte au sol, cependant la minuscule créature semblait mettre un point d’honneur à tenir bon. La centauresse ne regardait plus les autres lutins, cherchant plutôt à se débarrasser du parasite attaché à sa jambe. Trop occupée et peu réfléchie, elle ne s’inquiéta pas de l’absence de représailles de la part des camarades du lutins. Elle ne se rendit pas compte qu’ils s’étaient maintenant tournés vers la jeune sorcière qui n’avait cessée de les stupéfixer à coup de baguette magique.

Une voix étranglée l’appela, mais Missy l’entendit à peine ; toute son attention étant portée sur l’encombrante créature, pendouillant négligemment à son sabot. « Tu vas me lâcher oui ? » Lui lança-t-elle en secouant une fois de plus sa patte. Le lutin descendait et montait comme un yoyo, pendu au bout de sa ficelle, faisant preuve de ténacité bien que son teint violet semblait devenir quelque peu verdâtre.

Soudain, la voix plus forte de Red lui fit tournée la tête en sa direction. Missy fit un bond sur le côté tandis qu’une lumière vive l’évita de peu et disparut aussitôt. La centauresse comprit rapidement que le sort lancé par la sorcière ne lui était pas destiné mais avait été déviée à cause des lutins. Ces derniers s’en prenaient à Red et la centauresse n’apprécia guère cela. Déjà énervée de se faire agresser par de si petites et moches créatures, l’agression de Red ne fit que la mettre plus en colère.

« Cette fois ça suffit ! » Cria-t-elle à l’attention des lutins qui avaient maintenant dépassés les limites de la tolérance de Missy. « Le premier qui traine encore dans les parages, j’en fait de la confiture de myrtilles !!! » Pour appuyer ses menaces, la centauresse fonça sur les lutins restant ; oubliant celui toujours pendu à sa patte. « - Aaaaaaaaaaaah, pas…si….viiiiiiteeee…. -»

Arrivée à la hauteur de Red, Missy fit claquer ses sabots sur le sol pour aplatir les lutins mais la plupart fuyaient déjà sur leurs petites jambes. Le lutin qui était parvenu à grimper sur Red et à la blesser, n’hésita guère longtemps. Voyant le regard noir et fâcher de Missy, il préféra s’enfuir en compagnie de ses camarades ; l’idée d’être réduit en confiture ne lui plaisant que très moyennement. Plus téméraire pourtant que les autres, il les insulta en levant son petit point. Quand au lutin attaché à la patte de Missy, il avait lâché la corde lorsqu’elle s’était immobilisée. A présent, il s’éloignait avec les autres titubant une main devant la bouche, l’autre sur son ventre, le teint plus verdâtre que violet. «- Burp, me….sens…pas…bien...beurk…pas du tout, glurp. -»

Missy posa son regard vers la jeune sorcière, le serpent lui se faufilait à présent lentement sur le sol et sans prendre la peine de le regarder, la centauresse lui lança mollement un coup de sabot sur le front pour l’envoyer plus loin, rejoindre ses maitres qui disparaissait déjà à l’horizon. Elle examina la blessure de Red, sachant la douleur infligée par une telle morsure, ayant elle-même due en subir quelques unes. La jeune centauresse hésita sur la manière de soigner la fillette. Aller jusqu’au château voir si quelqu’un pouvait lui apporter des soins ou chercher dans la forêt les plantes qui apaiseraient et soigneraient la blessure ? Mais la jeune centauresse s’était épuisée à claquer les sabots sans cesse et à remuer dans tous les sens ; de plus ses blessures continuaient de la piquer par endroit à cause des mouvements brusques effectués lors des ruades. L’envie de chercher les plantes médicinales n’était pas là, elle aspirait désormais au calme et au repos. Missy n’était toujours qu’une adolescente, pas un adulte. Elle avait le droit d’être épuisée après de tels événements malgré son imposante carrure. « Viens, on retourne au château. Tu connais quelqu’un qui soigne les blessures là bas ? » Demanda-t-elle, ne sachant si, en dehors ses professeurs, l’on pouvait trouver un spécialiste des blessures.

Red avait vu avec soulagement la charge de Missy faire fuir les petites créatures. Celle qui l'avait mordu s'était détachée d'elle même et les avait suivies. Elle s'était laissée tomber alors sur le sol, se tenant le bras, les yeux fixés sur la minuscule blessure qui lui cuisait tant. Elle saignait... Son sang s'échappait par les petits trous faits par les petites dents...

Ça lui rappelait un autre sang qu'elle avait vu couler... Levant les yeux sur Missy, sa sauveuse, elle vit sa robe tachée de sang elle aussi, et même une peu de la belle peau pendait en un petit lambeau sous son ventre. Elle regarda la centaure qui lui parlait. Elle l'encourageait à aller au château.

Red était toute blanche, pire qu'à son habitude. Elle hocha la tête simplement à la question de Missy et se souvint d'un autre guérisseur... Se pouvait il que les deux affaires soient liées ? Celle de la licorne qui avait perdu sa corne, sauvagement coupée et celle de Missy agressée par ces petites créatures virulentes ?

Red se leva et suivit la créature. Au bout de quelques minutes, elle parla enfin. A son bras, la minuscule blessure avait finit par arrêter de saigner. " - Missy... On va aller voir Monsieur Lejeune... " Ethelreda regarda son amie et tenta de s'expliquer. Quelque chose dans cette annonce risquait de blesser le centaure. Il fallait qu'elle lui explique.

" - Madame Poivron saurait te guérir aussi, je suis sûre... Madame Poivron c'est l'infirmière. Mais faut que je vois monsieur Lejeune... Et il sait guérir... les créatures magiques... Parce qu'il y a quelques temps, y a une licorne qui s'est fait voler sa corne et je suis sûre que c'était à cause de ces lutins... Et je veux lui dire... tu es d'accord ?"

La jeune fille hocha la tête simplement, donnant l’impression d’être ailleurs mais Missy ne s’en inquiéta guère. Red la suivit silencieusement, le visage plus blanc que d’habitude…comme la centauresse d'ailleurs. Sa peau était blanche et ses cheveux ébouriffés à la manière d’une sauvageonne, lui donnait un air las peu élégant. Une petite auréole rouge ornait sa joue gauche, unique couleur sur son visage devenu pâle, provoqué par un coup de pied reçu. Missy passa sa main dessus et sentit sous ses doigts, sa peau légèrement enflée et douloureuse lorsqu’elle appuyait. Finalement, elle caressa sa joue du dos de sa main comme pour chasser le souvenir de l’attaque. La centauresse ne s’arrêta de frotter que lorsqu’elle entendit la voix de Red.

Elle lui parla d’un certain monsieur Lejeune, expliquant qu’il y avait bien une infirmière mais qu’elle préférait aller le voir lui. Et qu’il savait guérir les créatures magiques. La centauresse était prête à affirmer qu’elle n’avait pas vraiment besoin de soin et que ses blessures se guériraient bien d’elles même mais se tut en entendant la suite. Missy écouta le passage sur la licorne et elle s’étonna de cette histoire de vol de corne. Un frison la parcouru lorsque la jeune sorcière raconta la possible liaison entre les deux attaques et leurs agresseurs; les lutins.

« Tu…es…sé…sé..rieuse, là ? » Bafouilla-t-elle en imaginant ce qui aurait put se passer si la jeune Red n’avait pas été là pour stupéfixer certaines de ces créatures. Ces dernières attaquaient en groupe et toutes en même temps, ce qui rendait difficile la défense contre de tels agresseurs. Les lutins avaient une technique d’attaque dévastatrice qui consistait à entourer discrètement leurs victimes avant de leur bondir dessus dans un même élan, dent en avant. Bien qu’elle n’ose guère l’avouer, Missy savait qu’elle n’aurait put se débarrasser seule de ces lutins hargneux. Missy regarda derrière elle l’endroit où les lutins avaient disparut, se demandant s’ils étaient réellement responsable de la perte de la corne d’une somptueuse licorne. Elle espéra alors leur avoir fait assez peur pour qu’ils ne reviennent pas.

« Tu as…raison, il faut lui en parler. Tu sais où le trouver? » Lui demanda-t-elle

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