Une arrivée sous une pluie battante

Aelis se tenait droit au bout de la piste. La pluie lui battait le visage. La faible obscurité provoquée par les nuages était la bien venue. Après l’éprouvant voyage qu’il venait de vivre, il se dit qu’il n’aurait au moins pas à affronter les rayons perçants de cette boule d’énergie brûlante qu’est le soleil.
Lorsqu’il avait reçu la lettre lui indiquant qu’il était retenu pour ce post de professeur de défense contre les forces du mal, il ne pensait pas que quand ils disaient dragon qu’ils lui enverrait un dragon de cuivre.
*Les fourbes * pensa-t-il
Il avait du supporter depuis l’atterrissage de ce dernier, dans la forêt qui bordait le petit village du rendez vous, les incessantes blagues et plaisanteries aux goûts douteux du dragon.
Le vol en lui même n’avait pas été désagréable. Voler sur le dos d’un dragon n’est, certes, pas une aventure quotidienne. Aelis ne détestait pas sentir le vent s’engouffrer le long de son corps dans une douce et sensuelle caresse.
La durée du voyage avait cependant été plus longue que prévue. Aelis avait en effet demandé a son transport de ne pas voler au dessus des nuages. Ceci eu pour conséquence de baisser la vitesse de croisière de la bête ailée. Cela lui permit aussi d’admirer le paysage durant le vol et d’avoir ainsi une autre distraction que les interminables histoires « drôles » de ce lézard géant.
La vue du célèbre dragoport battu par les éléments fut une agréable vision. Le dragon était exténué mais il négocia l’atterrissage avec aisance. Aelis descendit de sa monture qui regagna sa tanière et on apporta les bagages.
« Bon maintenant qu’est ce que je fais ? Où est ce maudit guide ? » dit Aelis à lui même…

(Je viens de LA)

La pluie battait, glaciale. Elle se montrait sous son pire aspect, du moins pour une aussi vieille personne que Violette Pierafout. Emmitouflée dans une cape doublée de fourrure sombre, cachée sous un grand parapluie moldu écossais, elle descendait le chemin vers le dragoport de son pas energique mais quelque peu raidit par l'âge. Elle avait beau s'être fait poussé une épaisse fourrure directement sur sa peau sauf au niveau de la tête et des mains, l'humidité la faisait frissonner.

Un professeur devait arriver ! Et pas n'importe lequel ! Un professeur de défense contre les forces du mal ! *C'est Darius qui va être déçu...*

Elle distingua sous le rideau de pluie, le grand portail en fer forgé qui annonçait officiellement le dragoport. Les foyers que les elfes gardaient allumés sous tous les temps faisaient de gros nuages noirs, éclaboussés par la pluie. Au loin, un dragon venait de prendre son vol. Il se dirigea vers un des nids. *Il a déposé quelqu'un !*

Elle accéléra le pas dans la direction du point de départ du dragon et distingua bientôt une silhouète sombre. Elle s'en approcha. "M. Tannian, je présume." dit elle de sa voix cassante. "Bonjour. Je suis Violette Pierafout, le professeur de duel d'élémentia. Je suis venue vous chercher. Suivez moi, je vous prie." Elle était obligée de forcer un peu la voix, à cause de l'averse qui résonnait dans les innombrable grottes qui s'ouvraient sur les paroies du dragoport.

Elle offrit une place à coté d'elle, sous son grand parapluie écossais, et attendit que le nouveau professeur veuille bien la suivre.

Aelis, un peu intrigué de voir un parapluie s'avancer vers lui, pris son sac et son long fusil enroulé dans un tissu protecteur. Il réajusta son chapeau trempé, coulant l'eau et s'agita un peu. Au fur et à mesure que le parapluie avançait, il vit qu'une femme d'un âge mur se pelotonnait dessous.
*Bon voilà mon guide! Sûrement un professeur....Tant mieux elle pourra me donner les diverses petits renseignements dont j'ai besoin..enfin j'espère...*
La dame lui adressa la parole et déclina son identité, c'était bien son guide.
Aelis la suivi donc. Voyant qu'elle lui offrait un place sous son abri, il accepta galamment et pris le manche du parapluie pour l'élevé a sa hauteur. cependant l'être sombre faisait une bonne tête de plus qu'elle. La fourrure du professeur de duel ce retrouva vite presque aussi trempée que lui.
Tannian le vit et lui rendit donc son parapluie en s'excusant humblement. Il remit son arme bien en place en bandoulière sur son épaule et avança à coté d'elle sur le chemin de sa futur, l'ésperait-il, école.

Malgré sa haute taille pour une femme, l'homme s'avéra bien plus grand qu'elle, et la courtoisie qu'elle mit à vouloir lui faire une place sous son instrument moldu se retourna contre elle. L'eau dégoulinant dans son col, la vieille femme se sentit quelque peu ennuyée, elle n'allait sûrement pas lui demander, finalement de lui rendre son parapluie...?!

Mais finalement, il le fit de lui même. Elle prit cependant l'incident comme un mauvais présage : Une gentillesse qui se retourne vers elle était toujours un mauvais présage. Et elle fronça légèrement les sourcils.

De plus le nouveau professeur ne se montrait pas très bavard, et elle qui ne l'était pas non plus, se sentit obligée par bienséance de lancer la conversation.... *Ah, ces jeunes...! Aucune éducation !*soupira t-elle pour elle.

"Vous avez fait bon voyage ?" demanda t-elle au bout d'un moment, alors que la forêt s'annonçait devant eux. *Ah mais voilà un sujet de conversation !* Ils arrivaient en effet à l'intersection des chemins proposés aux nouveaux arrivants. "Je vous propose de passer par la forêt, nous serons un peu à l'abri de cette calamité... Vous connaissez un peu Elémentia ?" Elle désignait le chemin qui partait tout droit vers l'obscurité un peu triste de la forêt prise dans les torpeurs de l'hiver.

Aelis ne pensait à rien et suivait son guide tel un automate. Le vol du dragon l'avait épuisé et la pluie a toujours eu un effet apaisant sur lui.
La créature des ténèbres était en train de contempler le reflet des rares rayons de soleils qui arrivaient à pénétrer l'épaisse couche de nuage que formait la tempête. Quoique trempé Aelis ne pouvait s'empêcher de s'attendrir devant le spectacle qui s'étendait devant lui. La nostalgie le faisait errer à travers son sombre passé à la vue de ce bois baignait de brumes battues par la pluie .
Tandis qu'il pourchassait ses souvenirs, le professeur, dont il avait presque oublié la présence, entrepris d'entamer la discussion. Noble tache qui le rappelait à ses devoirs.
"Hem.... Pardon! Mon voyage? eh bien je dois dire que mon dragon à été très loquace...enfin on ne pouvait attendre moins d'un cuivre! Vous ne pouvez imaginer le nombre de phrases que peut débiter un tel lézard lorsqu'il a trouvé un parti intéressé! J'ai eu le malheur de répondre à une de ses nombreuses interrogations dont il vous inonde tout au long du vol! Enfin...!! Euh pour répondre à votre deuxième question, je dois dire que non je ne suis pas très au fait de l'école! Je me suis certes un peu documenté mais je dois dire qu'il reste encore beaucoup d'interrogations en suspend!"
Aelis marqua une courte pause et repris:
"Par exemple: qu'elles créatures abritent ses bois où nous rentrons?"
et ils s'engouffrèrent sous les frondaisons....