Le moment crucial est venu

Nous venons de LA

Et Loïc poussa la porte de la vieille boutique. Passant la chambranle, il eut à peine le temps de laisser ses yeux s'habituer à la luminosité moindre qu'il fut assailli par une vision étonnante.

Dans un fouilli indescriptible, ce qui semblait être des milliers d'étuis recouvraient la moindre surface plus ou moins plane. Si le propriétaire des lieux avait un agencement précis de ce qu'il vendait, cela resterait probablement un mystère pour quiconque d'autre que lui. Ce Sélestin n'était en tout état de cause pas un maniaque du rangement et de l'ordre.

** On dirait l'antre d'un dragon ou d'un pirate ! Un vrai capharnaüm ! Et pourtant on dirait que rien n'est laissé au hasard. Est-ce ça qu'on appelle l'ordre par le chaos ? **

Fasciné par ce qu'il voyait, le jeune Terro fit quelques pas en direction d'un comptoir qui semblait aussi vieux que le lieu lui-même. Un instant, il se retourna pour voir si Gwen le suivait...

Gwen suivait effectivement Loïc, elle était dans son dos mais une fois qu'il eut avancé vers le comptoir, la jeune Gwen alla automatiquement s'assoir sur la chaise pour patienter. Elle aimait beaucoup le vieil homme et admirait la façon dont il faisait son travail.

La Terro sortit sa baguette et la caressa du bout des doigt avec une infime douceur par laquelle la baguette répondit par de minuscules étincelles argentées. Ensuite, elle leva les yeux sur Loïc et sourit distraitement, il observait avec attention la disposition de la boutique, la jeune fille avait hâte de savoir quelle serait sa baguette....

Endymion apparut presque comme magiquement derrière son comptoir, tant il avait su se faire discret tandis que les deux jeunes enfants regardaient autour d'eux les murs remplis de baguettes.

"Bonjour M.Aunoclaste, et bonjour à vous aussi mademoiselle Aylenn, heureux de vous revoir!"

Dit il a l'attention de la fillette, ajoutant un sourire amical.

Il prit une boite oblongue sur une étagère, l'ouvrit puis la tendit à Loïc. La boite contenait évidemment une baguette.

"Prenez cette baguette et concentrez vous sur une pensée importante pour vous. Vous devez montrer à la baguette qui vous êtes."

Il dit ceci avec un sourire, espérant que le jeune homme comprendrait.

Gwen avait suivi Loïc, en effet, et s'était assise sur un banc. Quand le jeune garçon posa à nouveau les yeux sur elle, elle avait sorti sa baguette et des étincelles argentées ne sortainet là où elle posait les doigts.

** Ça marche comme ça alors ! C'est étonnant ! **

Gwen le regardait, recevoir sa baguette devait être un événement... Loïc fit un petit sourire à la jeune Terro, plus pour se rassurer lui-même que pour lui dire que tout allait bien se passer.
Lorsqu'il se retourna vers le comptoir cependant, il faillit bien faire un bond en arrière. Un vieil homme, qui devait être M. Sélestin, se trouvait là où l'instant d'avant il n'y avait rien.

** Je suis presque sûr qu'il s'est rendu invisible ! **

Le vieil homme s'adressa à eux, et Loïc se demanda comment il pouvait savoir comment il s'appelait. Sans doute avait-il été mis au courant qu'un nouvel élève venait d'arriver. Loïc répondit d'un "Bonjour M. Sélestin" un peu décontenancé.

Sans autre préambule, le fabricant de baguettes se dirigea vers une étagère, et sans hésitation se saisit d'un étui, l'ouvrit et présenta son contenu au nouveau Terro, lui demandant de montrer à la baguette qui il était.
Il souriait, mais Loïc avait une question avant de faire ce qu'il lui demandait.

- Excusez-moi, M. Sélestin, mais... Je comprends ce que veut dire visualiser une pensée importante. Mais en quoi cela apprendra-t-il qui je suis ? C'est moi qui dois choisir la pensée. Et je ne sais sans doute pas encore qui je suis... ?

Il était encore un peu intimidé par le vieillard qui lui faisait face, et se demanda un instant s'il n'aurait pas mieux fait de se taire. Mais finalement sa curiosité naturelle l'emporta.

** Autant apprendre ce genre de choses maintenant que d'accumuler les lacunes. **

Le jeune homme semblait légèrement stressé, et se sentit un peu perturbé par la demande d'endymion. celui-ci lui répondit avec un sourire affable.

"En fait, il ne s'agit pas vraiment de donner une image de ce que vous êtes, mais de vous concentrer sur une pensée, un évenement, un désir, que vous affectionnait particulièrement. ce sont vos émotions qui disent qui vous etes et la baguette ressentira vos émotions au travers de vos pensées."

Il fit une pause puis reprit.

"Certains parmi les jeunes sorciers se remémorent un instant heureux, la perte d'un proche, ou plus simplement parfois, leur arrivée au chateau, leur première rencontre avec quelqu'un qui leur ait cher. Parfois ce sont plutot leurs désirs: certains revent depuis leur plus chere enfance de devenir ministre de la magie, ou un grand sorcier aux pouvoirs incommensurables...etc. Toutes ces pensées ont un sens plus ou moins caché que la baguette sait traduire. On a tous une pensée qui nous travaille, un désir ou un souvenir auquel on repense régulièrement. C'est cette pensée que l'on choisit généralement"

Endymion espéra que ses explications éclaireraient le jeune homme et il attendit de voir sa réaction.

M. Sélestin répondit très précisément à la question de Loïc, y ajoutant moult exemples. De telle sorte que, submergée par le flot de paroles, la tension du jeune garçon se dissipa peu à peu. Son front légèrement plissé par la concentration se détendit.

- Ah d'accord... Je vais essayer alors.

Loïc ferma les yeux, et afficha une mine concentrée. Quelques instants passèrent sans que rien ne change, puis... Loïc ne pensait plus pouvoir y arriver quand le souvenir s'imposa à lui par lui-même.

** Il y avait de l'herbe verte qui bougeait au gré du vent. Un arbre solitaire, sans doute un vieux chêne. Une petite colline. Le craquement répétitif des sauterelles tout autour. De grosses mains le tenaient fermement. Il pouvait encore se souvenir de la douceur avec laquelle elles le manipulaient...

Puis un imposant bâtiment apparut. Vieux de plusieurs siècles. Tout de pierres ajustées. Une véritable œuvre d'art de maçonnerie. Une activité feutrée règne alentour. Des silhouettes vêtues de bures passent çà et là, gravitent autour des communs. Le soleil disparaît parfois derrière des grappes de nuages.

Le réfectoire et son animation. La cuisinièreet ses petites attentions. Le portier et son strabisme. Ses clins d'œil un peu intimidants. Le jardin botanique. Ses senteurs estivales. Le goût du romarin dans le ragoût. Le mur interdit. Les voix étouffées de l'autre côté, les chuchotements. Les rappels à l'ordre des frères. Les colères des sœurs de l'autre côté. Les sorties dans la campagne. L'odeur des pins. Celle de la terre et de la pluie.

Une autre pluie. Qui crépite. L'obscurité. Des pas précipités. Des mains douces. Une senteur apaisante. Une lumière tremblotante. Jaune. La chaleur qui s'en va. L'odeur des poubelles. Les pas qui s'éloignent. La pluie toujours. Le froid. La faim. Les ombres menaçantes. La peur. Des cris. Des pleurs. Une ombre qui s'approche. De grosses mains. Des poils qui chatouillent. La chaleur qui revient. La peur qui s'apaise. Les yeux qui se ferment.

Endormi. Un rayon de soleil qui pare la tignasse de reflets d'or. Des yeux qui s'ouvrent. Un ouvrage ardu. La fatigue. Un baillement. Le soir déjà. Plus personne alentour. Temps de rejoindre le dortoir. L'immobilité sacrée de la vaste salle. Les rayonnages poussiéreux. Les pierres nues. Un sourire. Une douce langueur. Des pas qui s'éloignent. Un reflet fluet dans une vitre. Des yeux qui sondent. Des yeux qui le regardent. Des yeux qui cherchent. Des yeux... **

...des yeux qui l'observaient avec attention. Les yeux que le jeune homme fixait désormais étaient ceux du vieux marchand de baguettes. Des yeux bienveillants et qui démontraient un certain ....amusement.

"Bon retour parmi nous..."

Dit il non sans humour.

"Votre baguette a bien réagi, elle vivait vos pensées d'une manière peu commune."

Il fit un pause et reprit.

"Cette baguette est faite d'un bois de merisier et contient une plume d'aigle royal. Elle mesure 22 cms et vous remarquerez la finesse du bois. C'est une baguette délicate et très sensible. Comme l'aigle dont elle tient une partie de sa nature, elle est d'une précision exceptionnelle, et manipulée avec soin et dextérité, vous permettra de réaliser des sorts d'une grande justesse. "

Il sortit ensuite un pot d'onguent qu'il posa à coté de la boite de la baguette, sur le comptoir.

"Je vous offre cet onguent d'entretien, astiquez en votre baguette, à raison d'une fois par semaine, pendant dix minutes. Elle conservera ainsi ses pleines facultés. La baguette vous coutera 25 MA."

Ajouta t'il comme si le coeur lui en était déchiré.

Il sourit aimablement.

Sortant de sa rêverie, Loïc fut troublé de se retrouver face au regard pénétrant du vieil homme. Le fabricant de baguettes expliqua au garçon que la baguette avait réagi favorablement à son souvenir, ajoutant qu'elle l'avait fait d'une manière assez rare.

** Comment ça peu commune ? Je demanderai à Gwen, peut-être sauta-t-elle. **

Sélestin enchaîna par les caractéristiques de la baguette. Loïc fut tout heureux de sela voir attribuer. Il avait hâte d'apprendre à s'en servir.
Puis le vieux monsieur lui indiqua le prix, ainsi que l'entretien nécessaire. Loïc attrapa la bourse qui se trouvait dans sa poche, la posa sur le comptoir et entreprit de compter les vingt-cinq Milhs d'argent qui lui étaient demandés.

** Tout de suite le poids de la bourse diminue ! Mais une baguette... **

Ayant fini de compter, il rangea la bourse à présent plus légère, et répondit un peu timidement au sourire du viel homme. Il l'intimidait encore un peu.

- Tenez, la somme doit y être. Je vous remercie pour vos explications. Et pour l'onguent.

Puis Loïc se tourna vers Gwen, guettant sa réaction.

Gwen avait observé la scène avec une sorte de recueillement religieux, assister à l'attribution d'une baguette pour elle était un évènement toujours fascinant. Observer la personne qui se souvient. Les expressions de son visage, son "réveil". C'était magique. Loic reçut donc sa baguette, Gwen lui sourit comme pour le féliciter.

En revanche, elle ne comprit pas pourquoi Endymion avait dit qu'elle avait réagi d'une façon rare. Cela l'intrigua particulièrement. Elle attendit que Loic ai fini de payer, tout heureux et questionna la baguettier avec respect:

"Monsieur Sélestin ? Pourquoi avaez-vous dis que la baguette avait réagi d'une manière peu commune ? Que voulez-vous dire par là ?"

La jeune fille attendit sagement la réponse, le monde sorcier la fascinait, le pouvoir des baguettes aussi. Elles étaient le prolongement du bras du sorcier, pour la jeune fille, elles étaient vivantes. D'ailleurs, la sienne, elle en prenait grand soin.

Le jeune garçon semblait ravi par sa baguette, ce qui était suffisant pour faire plaisir à Endymion.

La jeune Gwen posa alors une question que le jeune garçon aurait pu lui même formulé.

'Pour tout dire, les baguettes réagissent souvent après coup aux pensées des jeunes sorciers, et s'adaptent à leurs pensées. Ici la baguette s'est contenté de suivre la pensée du jeune homme sans finalement intervenir plus que ça. C'est pour cette raison que je dis qu'elle a réagi de façon peu commune. Mais cela arrive parfois."

Il sourit aux jeunes gens, en espérant avoir répondu à leurs questions.

(pour tout dire j'aurais du refuser le post de LOic, les réactions étant de ma composition....mais c'était tellement sympa que j'ai préféré faire une exception...mais c'est bien parce que c'est toi lol)

Gwen sourit au vieil homme avec respect. Elle était, avouons-le, un peu jalouse que sa baguette n'ai pas réagit elle aussi d'una façon peut commune, mais après tout, sa baguette était super, elle en était fière !

"Merci monsieur !"

Elle s'appreta alors à sortir dans la rue piétonne, attendant que Loic se décide. Il semblait content. Mais il était tellement peu cernable côté sentiments....qu'elle ne chercha pas en savoir d'avantage, il faudrait d'abord qu'elle en apprenne plus sur lui. D'ailleurs, elel avait une tonne de questions à lui poser. Mais aucune ne venait formulée convenablement.

*On verra ça plus tard...*

Elle se tourna vers le baguettier et toujours avec le sourire elle lança:

"Au revoir et bonne journée !"

Elle sortit ensuite dans la rue piétonne et attendit que Loic la rejoigne pour continuer leurs achats.

Gwen posa la question qui justement brûlait les lèvres de Loïc. Ils eurent donc tous deux la réponse tant souhaitée. Puis la jeune fille se tourna vers la sortie. Embrassant une dernière fois la scène du regard, le garçon remercia encore M. Sélestin. Puis il rangea dans sa poche l'étui ainsi que le matériel d'entretien.

Sa baguette, il la garda à la main, absorbé dans sa contemplation. Apparemment c'était plus qu'un simple objet, à voir le respect avec lequel les sorciers traitaient la leur. Un peu comme une extension d'eux-même.

"Au revoir, monsieur Sélestin !"

Puis Loïc passa la porte à la suite de Gwen. Il devait consulter ce qui lui restait à acheter. Mais avant tout, il lui fallait un sac pour ranger ses affaires. Ses poches n'étaient pas extensibles !

(HJ : Gwen, à toi dans la rue !
Endymion, je pensais que tu allais décrire la façon de réagir de la baguette à la suite du souvenir, c'était juste ça que j'ai écrit ^^')

( On va làààààààààààààà)

(pas de soucis Loic)

Endymion regarda les deux jeunes enfants sortir de la boutique, visiblement comblé, du moins le garçon.

Le sourire aux lèvres, il regagna alors son atelier.

» Le moment tant attendu...