Red cherche une baguette

(Retour à l'allée pietonne)

Red et Marc se précipitèrent sous la petite porte moyenageuse, inquiets du temps qui peu à peu se dégradait. En fait, quand ils eurent passé la porte, un premier éclair au loin illumina la campagne. Dans la boutique, la luminosité orageuse rendait l'endroit encore plus sombre... et inquiétant. Derrière un comptoir de bois massif, sur lequel tronnait une sonette, la place était vide. Il n'y avait personne. Dans le lointain, le tonerre résonna en réponse du premier éclair.

Red s'approcha du banc. Elle l'examina, puis ayant décidée que la couche de poussière n'était pas trop importante, s'y assit. "Est ce que tous les commerçants sont comme les vieilles filles frustrées de la banque ?" demanda t-elle en lui faisant une petite place.

Milady apparue sur son épaule. Elle commença à descendre le long du bras de Red, mais celle ci lui barra le passage de son autre main. "Ouh là... où vas tu toi ?". Elle la repoussa vers son cou, mais l'araignée claquait des mandibules d'un air mécontent. "Je crois qu'elle a cru être au club med pour les araignées !" dit elle à Marc. "Peut etre pensait elle se faire des amies ici ?!" rajouta t-elle en souriant...

*gna gna gna* pensa l'araignée. Dehors, les premières gouttes de pluie vinrent frapper contre les vitres de la boutique.


Bourse : 200 MA

Sous les éclairs et le tonnerre qui commençaient déjà à apparaître au loin, Marc et Red entrèrent dans le magasin de Mr Selestin, qui paraissait plutôt lugubre. Le commerçant n'était pas derrière son comptoir, aussi les deux Terros décidèrent-ils de s'asseoir sur le canapé qui se trouvait à leur disposition dans la pièce. Red lui demanda si tous les commerçants étaient comme le méchant Golby de la banque, très grognon.

"Oh non ne t'en fais pas, c'est plus ou moins le seul qui est d'autant mauvais caractère, les autres sont pour la plupart, très agréables."

Il repensa à Gaston Bouchtrou, ce si gentil commerçant, toujours si souriant, si agréable, si accueillant. Vraiment, c'était un commerçant pas comme les autres.
Milady, l'araignée de Red, sortit de sa "maisonnette" pour aller se promener un peu sur sa maîtresse, mais celle-ci ne voulait pas qu'elle ne s'échappe. Marc les regardait toutes deux tranquillement, souriant un peu à leurs actions.

*J'aimerais trop avoir un animal de compagnie ! Par exemple une tortue ou bien un lézard... Faut que j'y pense, je devrais aller dans l'animalerie un de ces quatre...*

"Bon, le commerçant ne devrait plus trop tarder dès à présent. Alors, dis-moi, comment tu te sens, maintenant que tu es prête à avoir une baguette magique?"

Après avoir convaincu l'araignée de rester là, Red, les jambes se balançant sous le banc, se tourna vers Marc qui lui demandait comment elle se sentait. Elle baissa les yeux vers ses chaussures, les regarda se balancer, et dit lentement : "Je crois... je crois que je n'y crois pas ! C'est complètement dingue !" rajouta t'elle en relevant la tête. Ses yeux étaient réveurs, à cent million d'années. "Je... je suis une sorcière !" dit elle comme si tout à coup elle réalisait. Elle fit un grand sourire à Marc.

Elle était soulagée. Soulagée de constater qu'elle n'était pas folle! Elle sortait d'une famille qui ignorait volontairement ou non la magie. Non pas qu'ils étaient contre, mais celle ci avait disparue au cours des dernières générations. Du coup, on en parlait plus et Red n'en savait rien. Le jour où son pouvoir s'était réveillé, elle avait eu un choc. Elle avait cherché le "truc", parce qu'elle vivait dans un monde prévisible, où la magie n'avait de place que dans sa tête... Et puis l'oncle Frédéric était arrivé, toutes les histoires qu'il lui racontait petite, se transformèrent en récits scolaires du vieil oncle à Durmstrang, un école de magie dans le nord. Marrant... Mais complètement suréaliste ! Et puis il était à moitié sénile l'oncle Frédéric. Et puis les lettres d'Elémentia, l'impression de vivre un rêve... Jusqu'ici, cette boutique de... Baguettes magiques de qualité ! Alors tout ça c'était sérieux ! Et ce petit monstre aux répliques de marâtre derrière son comptoir à la banque, était un vrai petit monstre aux répliques de marâtre et pas un acteur de ce gigantesque canular !

Elle se sentait fébrile. Et cette attente exacerbait son impatience... Ses yeux firent le tour de la boutique, et se posa soudain sur la sonnette du comptoir. Red fronça les sourcils, et ses jambes s'immobilisèrent. "Il faut peut-être sonner..." dit elle en se levant. Elle se dirigea de son pas souple vers le comptoir, et avec délectation elle laissa tomber sa main sur le bouton et un joli "Diiliing" retentit dans la boutique.


Bourse : 200 MA

Au son du Diing de Red, un homme apparut des rayons qui longeait l'arrière de la boutique, derrière le comptoir.

Un éclair fusa au moment où il arriva, et son visage était souriant. Une lumière douce et chaleureuse emplit la pièce, rendant l'orage plus amical.

"Bonjour jeunes gens. Bonjour à vous M.Passinola, c'est un plaisir que de vous revoir. Bonjour mademoiselle Mordread. Bienvenue parmi nous. J'espère que vous vous plairez à Elementia. Avancez vous un instant s'il vous plait".

Il posa une boite oblongue sur son comptoir et fit signe aux jeunes gens d'approcher.

Il attendit ensuite que Ethelreda soit devant lui.

Red semblait vraiment vivre un rêve qui devenait réalité, depuis le moment où elle était arrivée dans sa nouvelle maison. A vrai dire, Marc comprenait tout à fait cela, toute sa famille était Moldue, elle n'avait jamais été confrontée à la magie auparavant. Donc, cela devait être un choc d'entrer dans ce monde.

La jeune Terro alla sonner à l'aide de la petit clochette qui se trouvait sur le comptoir, et presque instantanément, le commerçant arriva depuis l'arrière-boutique. Il était content de le revoir, et Marc fut surpris de réaliser qu'il se souvenait de son nom de famille.

"Merci M. Selestin, cela me fait aussi très plaisir de vous revoir."

Marc se leva à son tour, et se dirigea près du commerçant qui n'avait presque pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Toujours avec son air un peu étrange, mystérieux... Ses façons de dire bonjour, de marcher, de se tenir, de fixer les élèves de son regard perçant, saisissant, et pourtant si doux. Vraiment, il n'avait pas changé. Et c'était tant mieux, car cet homme si honorable, si respectable, était l'un des commerçants que Marc préférait à Mivia Town.

Red avait tout juste eu le temps de rejoindre Marc, que le marchand de baguettes été apparut. La boutique s'illumina joyeusement au seul fait de sa présence. Red leva les yeux au plafond croyant qu'une ampoule avait été allumé, et se retourna vers le commerçant qui saluait Marc. Apparement, ils se connaissaient bien tous les deux... Du moins, c'est ce qu'elle crut jusqu'à ce que l'homme au visage sympathique la salue à son tour en l'appelant par son nom. *Comment...?*

Pour la énième fois de la journée ses yeux exprimèrent la surprise et sa bouche s'ouvrit sous l'étonnement. En fait, sa peau parut même encore plus pâle que de coutume... *Ressaisis toi !* se pressa t-elle *Marc a dut lui parler de ta venue, pauvre idiote ! Que tu peux être naïve !* se réprimanda t-elle sévèrement.

Pourtant, Marc avait l'air étonné lui aussi... Que devait elle en penser ? Sentant sa tension au niveau des muscles de son cou, Milady avait changé de place. Elle s'était branchée sur les sens de sa maîtresse, et observait la situation prête à intervenir si l'homme faisait un quelconque mouvement suspect. Marc pendant ce temps discutait avec M. Sélestin.

Red, tendue, méfiante s'approcha sans un mot du comptoir. "Bonjour..." finit elle par dire tout doucement au commerçant, comme si elle ne voulait pas géner la conversation entre son ami et le marchand de baguettes. Ses yeux se fixèrent sur la jolie boite en bois poli. *Qu'est ce qu'il y a là dedans ? Une baguette ? Eh ! patate, qu'est ce que tu veux que ce soit d'autre ? C'est un marchand de baguettes !*


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Endymion attendit que la jeune fille atteigne son comptoir pour ouvrir la boite.

Il en sortit une baguette, évidemment, de belle forme, qu'il tendit à Ethelreda.

La fillette semblait perturbée, et un peu stressée. Endymion sentait tout el trouble qui montait, un mélange de peur et d'excitation, très fréquent chez les enfants qui découvraient le monde de la magie.

"Prenez cette baguette et concentrez vous. Vous devez vous batir une sensation de bien être, de réconfort. La baguette doit se sentir en sécurité avec vous. Pensez à un évenement agréable, ou un désir profond."

Il lui sourit, attendant qu'elle s'essaie à cet exercice nouveau pour elle.

Red écouta très sérieusement les paroles du commerçant, pinça ses lèvres, fronça ses sourcils dans une attitude de grande concentration. Ses doigts blancs et longs éfleurèrent la baguette dans son étui de manière un peu tremblante, puis de façon assez maladroite, la saisit.

Elle la tenait devant elle sans trop savoir ce qu'elle devait en faire, mais guidée par les paroles d'Endymion, ferma les yeux et essaya de se détendre... *Se détendre... facile à dire... réfléchis ! Un moment agréable ! ou alors, il a dit à un désir profond... Voyons, l'école de magie ! ça c'était incroyable! Savoir que je faisais partie d'une sorte d'élite mystérieuse... oui c'était agréable... Mais est ce que ça suffit ?*

Ses paupières se crispèrent sous l'effort qu'elle faisait. * Ou alors un moment que j'aime beaucoup ! ...euh... * Ses pensées, rapides comme le vent l'entrainèrent vers le plaisir qu'elle ressentit quand l'Oncle Frédéric lui avait offert son livre sur les mythes Egyptiens. Elle se revoyait la lampe torche coincée sous sa poitrine plate d'enfant, le drap relevé sur la tête, en train de le lire alors qu'elle aurait dut dormir... Son passage préféré qui décrivait le chemin que prennent les âmes guidées par Anubis... *Est ce que les Egyptiens ont raison ? Est ce que nos âmes suivent ce chemin ? Un désir profond, en voilà un ! Comme j'aimerais explorer la vie après la mort... Savoir ce qu'il y a après... Je voudrais explorer des terres inconnues, et la mort en est une ! Tu entends baguette ? Voilà ce que je te propose ! Un voyage fascinant sur des territoires inconnus ! Mmh ?*



Bourse : 200 MA

La fillette prit la baguette, avec un air à la fois excitée et apeurée. On sentait toute le tiraillement de la fillette qui avançait vers une destination totalement inconnue mais tellement attirante. Endymion trouvait qu'elle lui rappelait cet explorateur de ruines égyptiennes si connu...

C'est alors que la baguette se mit à briller d'une douce couleur orange. C'était une couleur chaude et rassurante, et pourtant mystérieuse. Et la jeune fille sentit tout à coup comme un souffle chaud l'envelopper.

Elle n'était plus dans la boutique de baguettes mais au milieu.....du désert.

Le sable louvoyait à ses pieds, mais aucune tempete ne soufflait. Devant elle, un imposant édifice se dressait, projetant son ombre sur la fillette esseulée, sa baguette à la main. Celle ci pouvait fixer la haute pyramide qui se trouvait, comme par magie devant elle.

Totu à coup, une ouverture se créa à la base de la pyramide, porjettant un faisceau très lumineux, comme une porte s'ouvrant sur une salle très éclairée.

Alors que la fillette semblait vouloir s'approcher, une silhouette apparut, drapée d'une longue cape et de mystère qui leva la main vers elle et lui annonça:

"Non pas encore. Un jour tu sauras!"

La pyramide se referma, le désert disparut et Ethelreda se retrouva dans la boutique d'Endymion.

Celui-ci s'adressa à elle:

"Vous avez réussi. Du premier coup, c'est bien. Cette baguette, faite d'un roseau d'égypte, contient également une plume d'ibis. LA baguette a été enchantée pour être résistante, par l'intermédiaire d'une concoction de sable du désert et d'eau du nil. Une baguette profondément ancrée dans les mystères de l'égypte. Ce que vous avez vu est certainement la volonté de la baguette de vous guider vers votre plus grand désir. A vous de voir si vous serez capable d'y arriver ou non, car c'est une tache immense."

Il reprit la baguette qu'il rangea dans sa boite et saisit un pot de terre qu'il posa sur le comptoir.

"Voici un onguent de traitement. Une onction par semaine, pendant dix minutes à chaque fois. Celà vous permettra de la conserver en parfait état toute votre vie. L'onguent est un cadeau, la baguette vous coutera 25 MA. Vous fat il encore autre chose?"

Il lui sourit, ravi d'avoir pu lui désigner sa baguette.

Ethelreda rouvrit les yeux. Elle regarda un instant autour d'elle, inconsciemment tapa de la pointe du pied pour en faire tomber un sable imaginaire. Endymion lui expliquait déjà les propriétés de sa baguette, mais elle ne l'écoutait qu'à moitié... Qui était donc cet.. homme (?) qui lui avait ravi son plaisir en la ramenant ici, en lui disant qu'il n'était pas encore temps ? Que devait elle apprendre par la suite ? Qu'est ce que c'était tous ces mystères ? Elle se sentait déboussolée, bien que peu à peu elle réalisait qu'elle était revenue dans la boutique, frustrée de n'en avoir pas vu d'avantage, énervée qu'on ne lui ait rien dit, et terriblement excitée, à l'idée que quelque chose se cachait en Égypte...

Et puis les mots "roseau d'Égypte", "plume d'Ibis", "sable du désert" "eau du Nil" devinrent réel et elle regarda intensément sa baguette. C'était une longue baguette, très claire et parfaitement lisse. Une vraie beauté. Endymion lui prit des mains sans qu'elle y opposa la moindre résistance, et la rangea dans son étui.

Il parlait de son entretien, et Red pour bien s'en souvenir, répéta après lui "une fois par semaine... dix minutes... " Elle prit l'onguent qu'il lui tendait et l'étui, puis lui donna 25 MA en lui rendant son sourire. Elle se sentait si légère. Elle tourna ses yeux vers Marc, comme pour se raccrocher à la réalité. Elle lui sourit aussi, et regarda à nouveau le commerçant "Merci" dit elle avec chaleur. Ses yeux pétillaient de joie. "Merci" répéta t-elle encore...

"Mais comment vous avez su ? Je veux dire... Elle est parfaite... En roseau d'Egypte, avec une plume d'ibis et tout... comment vous avez su que j'aimais beaucoup ces histoires là ? Enfin, les histoires d'Egypte..." Red s'embrouillait, s'empourprait légèrement devant ce commerçant qui avait sut toucher son coeur.

Endymion souriait de manière bienveillante à la fillette. Comme la plupart de ses jeunes clients elle était ravie de sa baguette et il sentit qu'un lien profond s'était ancré entre elles.

Elle lui posa alors la question du comment il savait quelle était la baguette qu'il lui fallait.

Il accentua son sourire.

"Vous savez, il n'est pas difficile de percevoir certaines choses chez les gens. Quand j'ai su que vous intégriez l'école j'ai tout de suite chercher quelle baguette correspondait à votre profil, et il s'est avéré que celle-ci semblait convenir. Je suis ravi de voir que je ne me suis pas trompé. L'expérience joue beaucoup là dedans."

Il inclina la tête d'un geste de respect, ravi de l'avoir servi et effectivement d'avoir su exactement ce qu'il lui fallait.

La fillette écouta attentivement et resta perplexe quant à la façon de procéder d'Endymion Sélestin, mais ne dit rien. Elle se dit que l'homme, tout bienveillant soit il, devait garder ses petits secrets pour lui... Décidément, cet homme lui plaisait. Il était tout à fait dans l'idée qu'elle se faisait d'un grand sorcier : Gentil et mystérieux. Elle lui rendit son sourire.

"Et euh... vous pensez que c'est une bonne baguette ?" lui demanda t-elle encore, curieuse, avide d'en savoir plus.

Elle espérait que Marc, à coté d'elle ne s'impatientait pas trop, mais c'était important, une baguette... Le plus important peut-être pour un sorcier. Alors, elle voulait en savoir le plus possible. Elle se promit d'aller plus vite dans les autres magazins, bien qu'elle ait envie de tous les visiter.

Endymion eut un rictus amusé devant la question de la fillette.

Il aurait pu répondre que bien spur que c'était une bonne baguette puisque lui même l'avait fait et que jamais il ne pourrait accepter de vendre un mauvais produit.

Mais Endymion n'avait pas ce genre de répartis et répondit plutôt.

"Oui c'est certainement une bonne baguette car c'est celle qui vous a accepté et qui vous convient nécessairement. Il n'existe pas réellement de bonnes ou de mauvaises baguettes. Si vous restez en harmonie avec elle, ce sera pour vous la meilleure des baguettes. Dans les mains d'une personne autre, elle pourra s'avérer totalement quelconque. "

Il lui sourit, espérant avoir malgré tout répondu à ses attentes.

Red rosit un peu... "Merci monsieur Sélestin... " Elle serrait l'étui contre son coeur. "Merci de m'avoir fait cette baguette. J'en prendrais soin."

Elle hésita un instant puis elle se tourna vers Marc qui semblait réver dans son coin et lui dit : "On y va ?"

Puis, ses grands yeux noirs se reposèrent sur le visage bienveillant d'Endymion Sélestin et elle lui souhaita une bonne journée avant de prendre congé.

Dehors, le temps était toujours à l'orage, et la pluie maintenant tombait drue. Red dut élever la voix pour se faire entendre de Marc.

"Là bas !" cria t elle pour se faire entendre. "ce n'est pas une librairie ?" Elle désignait une boutique avec une grande vitrine encadree de bois de rose ouvragé de delicates arabesques dans laquelle se serraient une série de livres de tailles différentes et surplombée d'une enseigne en bois sur laquelle est inscrite "Le Dernier Manuscrit" "Librairie Magique".

"Allons nous mettre à l'abri là bas ! J'ai des livres à acheter... " Elle s'élança sans attendre et courrut jusque là.

(La suite dans la boutique Le dernier Parchemin)