Rencontre au sommet... :P [clos]

Ses pas n'avaient pas trahi Edward Elminster, postulant à la place de professeur de Magie Noire. Ils l'avaient mené tout droit au bureau dans lequel en son temps lord Eidos l'avait si souvent admonesté. Malgré cela il avait toujours voué un profond respect à son directeur, qu'il considérait comme un homme juste. Après tout, il n'avait jamais reçu de punition qu'il n'avait pleinement mérité... Après tout, il avait toujours franchi les limites sciemment, et donc récolté bien logiquement les conséquences de ses actes en toute connaissance de cause.

Le fait de se retrouver dix ans après son départ de l'école devant cette porte, cette fois pour une tout autre raison, lui faisait tout drôle. Une sorte de voile recouvrait le lieu. Edward avait été peiné d'apprendre que lord Eidos avait été assassiné par ses propres fils, trahi dans sa propre chair, et se demandait depuis ce moment ce que Lizbeth, devenue à ce moment-là Elizabeth, avait pu, et pouvait encore, ressentir à ce sujet.

Il toqua à la porte, et une voix douce, qu'il reconnut, lui dit d'entrer. Il ouvrit alors la porte, découvrant une pièce présentant un étrange dualisme, entre les drapés sombres d'un côté, et les plantes de toutes les teintes de l'autre. Mais ce qui illuminait littéralement la pièce, en tout cas pour Edward, c'était la présence, féminine, accueillante, d'Eli. Il retrouvait une partie de la jeune fille qu'il avait connu, mais les événements et le temps avaient laissés leurs marques, sans qu'il lui soit possible de le définir clairement. Il entra avec une certaine raideur, refemant en silence la porte derrière lui. Puis se tournant à nouveau vers son ancienne amie, il lui adressa un sourire.

"Bonjour, Eli... Cela fait si longtemps... Tu te rappelles de moi, n'est-ce pas ? Enfin, je suppose que le moment est mal venu pour ressasser le passé. Comme je le dis dans ma lettre, je suis intéressé pour enseigner ici même, et dès que cela sera nécessaire, demain s'il le faut. J'ai en effet entendu dire que tu es à a recherche d'un professeur.

Cela peut te sembler étrange que j'aie une telle envie après avoir passé dix ans sans donner le moindre signe de vie. J'ai beaucoup voyagé, j'ai agrandi mes connaissances, j'ai rencontré des tas de personnes. Puis récemment je me suis consacré à mes études sur le sujet. J'ai alors entendu parler du manque de professeurs de l'école, et je me suis découvert un intérêt pour l'enseignement qui ne m'avait pas frappé par le passé. En réalité je ne m'étais jamais posé pour y réfléchir, cela ne m'avait pas effleuré l'esprit.

Mais à présent je sais que cela m'intéresse, et que j'ai les compétences nécessaires pour enseigner. Le temps également. Je limiterai mes voyages aux périodes de vacances scolaires. Et mes études n'en souffriront pas.

Alors, quel est ton sentiment à ce sujet ?"

(heu... normalement tu n'es pas censé jouer mes réactions! j'aurai pu être hors de mon bureau, ou bien ne pas répondre d'une voix douce, mais stressée...etc etc...

Une partie de moi aimerait te demander de refaire ton poste mais depuis le temps que tu m'attends lol, je ne me permettrais pas mdr)

Elisabeth entendit frapper à la porte de son bureau, elle se tourna vers celle-ci et demanda à ce que l'on entre. Elle était depuis quelques instants installée devant la fenêtre de son bureau, observant au loin les mouvements des élèves de l'école.
Elle sentait l'animation venir, ainsi que les fêtes de fin d'années et elle aimait sentir cette exitation particulière en fin d'année.

Elle vit la porte s'ouvrir sur un homme, et elle sentit ce malaise étrangement agréable et gênant qu'elle ressentait quand elle voyait des anciennes connaissances, et particulièrement celles qui avaient connu également son père.
Elisabeth sourit, bizarrement émue. Pourtant, elle savait qu'il venait, elle l'attendait, même!
Elle reprit un peu de sa constance habituelle et écouta son futur collègue lui parler.

Elle eut un sourire cependant à la fin de son discours et parla enfin à son tour.

"Bonjour Edward..."

Elle sourit de nouveau et un bref instant, quelques images du passé lui revinrent.

"Tout d'abord, bienvenue de nouveau dans ton école."

Elle prit alors ce ton qu'elle employait en général, toujours quand il s'agissait de régler les problèmes "administratifs".

"Tu me parles d'un poste libre de professeur, de ton envie d'enseigner, de ta disponibilité et de tes connaissances.. Tout cela, je n'en doute aucunement et je connais ton parcours..."

Elle sourit et finit sa phrase...

"Mais il faudra quand même préciser le poste que tu convoites, exactement.. nous recherchons plusieurs professeurs en ce moment."

Elle eut un regard complice vers lui, sachant en fait parfaitement quel poste il pouvait convoiter. Elle ne voyait là qu'une façon de le taquiner un peu, en souvenir du passé, et de manière à détendre un peu une atmosphère qui pourrait être un peu tendue...

Elle invita le professeur à s'asseoir, attendant sa réponse, et elle leva sa baguette pour faire chauffer un thé.

(désolé, je ne pensais pas que les restrictions sur les autres personnages allaient jusqu'à ce point ! )

Aux réponses qu'elle donna, Edward retrouva un peu la jeune fille qu'il avait connue jadis dans la jeune femme qui se tenait devant lui, et ne s'offusqua en aucun cas de ses taquineries. Le sourire aux lèvres, il accepta l'invitation d'Eli à s'asseoir. Malgré ses manières avenantes, il décela une certaine tension chez la directrice. Il était vrai qu'elle ne l'avait plus revu depuis la tragédie qui toucha la famille de la jeune femme. Il décida que le moment n'était pas encore venu d'en parler. Afin de détendre encore l'atmosphère il répondit d'un air taquin.

"Ah, tu as bien changé, Eli. Avant tu prenais la peine de lire les lettres qu'on t'envoyait si je me souviens bien... Enfin si tu souhaites que je le dise clairement, je suis à tes ordres. Je viens céans afin de postuler en tant que professeur de Magie Noire."

En disant ces derniers mots il avait pris un air faussement sérieux et théâtral. Qu'il perdit bien vite, il avait du mal à rester complètement sérieux, même pour de faux, en cet instant de retrouvailles avec celle avec qui il avait tant de souvenirs en commun. Il était ému de voir qu'Eli, qui était à présent une jeune femme dans la fine fleur de l'âge, se rappelle encore suffisamment de lui pour le taquiner dès le début.
Il y avait cependant une chose qui rentrait dans le cadre des questions sérieuses qu'il mourrait d'envie de poser... Et le moment était bien choisi...

"Quelque chose me tracasse cependant. J'ai cru comprendre que l'école a un besoin urgent de professeurs. Comment se fait-il qu'il soit si compliqué de trouver un professeur ?"

(t'inquiète pas ^^)

Etrangement, bien que le rang qu'elle occupait maintenant ne devait pas offrir de place aux familiarités, elle ne parvenait pas à demander à Edward de ne pas l'appeler Eli. Elle aimait ce surnom. Il lui rappelait cette époque où elle était l'amie de beaucoup, pas prise par les obligations donc disponibles pour eux, insouciante et animée de joie de vivre. Aujourd'hui, elle était une femme qu'on pouvait dire accomplie, mais finalement si seule. Si elle s'entendait parfaitement avec ses collègues mais elle ne pouvait pas dire fréquenter régulièrement ses amis. Eux étaient loins, occupés par leurs métiers, leurs familles...et certains aussi lui avaient tourné le dos, en apprenant la fin de Lord Eidos, tués par ces propres fils, des hommes du mal...

Elisabeth chassa cette tournure de ses pensées et retrouva la bouffée d'air frais que donnait le venue de son ancien camarade en ces lieux.

Il entra dans son jeu de départ et lui répondit avec espièglerie, mimant le théatre pour conclure. Elisabeth eut un sourire.

"Effectivement, je fais preuve de négligence. Je ne suis pas étonnée cependant du poste que tu convoites."

Elle avisa sa théière dont l'eau frémissait déjà et proposa diverses infusions, dans une coupelle à son invité.

Il avait alors reprit un air plus sérieux et Elisabeth l'y suivit, d'autant que la question qu'il posa n'était guère négligeable.

"Il est effectivement difficile de trouver des professeurs actuellement. Il me semble que la vocation de l'enseignement se tarifie de plus en plus."

C'était une raison mais il y en avait d'autres et en particulier une...

"Il faut avouer également que je déplore les rides et les cheveux blancs d'une directrice habituée et cheveronée...Et certains peine à accorder leur confiance à mes 25 ans..."

Elle eut un sourire amer et se servit une infusion qu'elle laissa prendre longuement...

Puis, elle releva ses yeux vers Edward. Il semblait si sûr de lui. Elle se surprit à trouver chez lui une certaine aura de sécurité.

Elle reprit cependant cours à un entretient en bon et dû forme.

"Je voudrais parler avec toi du programme de tes cours. As-tu déjà une idée précise de ce que tu souhaites aborder avec nos élèves...et de quelle façon? Aurais-tu pour tes cours des demandes particulières sur les lieux, le matériel...?"

Il lui fallait évidement régler ce genre de chose avant de confier un poste à un professeur, même un ami.

Lorsqu'Eli lui proposa diverses tisanes, Edward choisit sa préférée, gingembre et canneberge. A ses propos plus sérieux la jeune femme commença à répondre, et il l'écouta attentivement, concevant de la peine à ce que les enseignants n'accordent point leur confiance à la nouvelle directrice, qui pourtant avait tous les atouts pour gérer au mieux l'école.

"Il est possible que la vague croissante de chahut en cours décourage les aspirants enseignants... J'en sais quelque chose..." ajouta le jeune homme en rougissant violemment. "Qui aurait pu penser que je sois un jour ici, dans ce bureau, à demander un poste, alors que j'en ai tant fait baver aux professeurs qui ont eu le malheur de me rencontrer durant ma scolarité..."

Faisant une courte pause, regardant son amie, il tourna et retourna les mots dans sa tête, essayant de chercher la formulation qui serait la plus réconfortante au coeur de la jeune femme.

"Je pense sincèrement qu'il n'y a pas plus compétent que toi pour assurer la direction de l'école, Eli. Ceux qui peuvent te tourner le dos aujourd'hui viendront manger dans ta main quand ils auront réalisé leur erreur. En attendant, il ne faut pas que tu te laisses décourager. Je ne sais ce qui s'est exactement produit avec ton père et tes frères, j'étais bien loin d'ici quand cela est arrivé, mais je doute que tu aies la moindre responsabilité dans cette affaire. Et si certains fuient loin de toi comme si tu étais porteuse d'une maladie contagieuse c'est qu'ils n'ont rien compris, et qu'ils ne méritent pas de te voir triste pour eux."

La tirade avait essoufflé Edward, qui n'avait marqué aucune pause. Il trouvait injuste qu'Eli doive récolter ce que d'autres avaient semé, et il commençait à voir combien la jeune femme qu'il avait en face de lui avait été marquée par la vie après son départ. Et pour la première fois il s'en voulut un peu d'avoir tout laissé derrière lui pour se plonger dans ses voyages et ses recherches. Il recommença à parler.

"Quant à ta jeunesse pour un tel poste... Le temps passe bien vite, sache profiter de ta jeunesse, c'est une chose précieuse. Ne laisse pas tes obligations engloutir tes années fastes. Pense à vivre toi aussi."

La jeune directrice se recomposa un visage et reprit l'entretien d'un ton plus sûr, exempt de la lassitude qui semblait avoir pris possession d'elle quelques instants plus tard. Elle lui posa des questions sur les cours qu'il comptait donner. Il s'attendait à ce genre de demande, et y répondit aussitôt.

"J'ai en effet une idée assez précise des premiers cours que je compte donner... Il y aurait une présentation complète de ce qu'est la Magie Noire. Puis chaque cours proprement dit sera scindée en une partie théorique et des travaux pratiques, qui pourront prendre diverses formes. Quant au lieu et au matériel... Le mieux serait une salle assez sombre, relativement haute de plafond, et dont le revêtement du sol autorise le traçage de pentacles ou de sceaux. Pas trop petite, certaines expériences demandent de larges espaces libres. Le matériel dont j'aurais besoin se compose surtout de craies de différentes couleurs et compositions, ainsi que de chandelles diverses et de chandeliers portatifs. Le reste est trop spécifique, je me le procurerais moi-même. Ah oui, et je comptais aussi organiser de temps à autre des sorties à l'extérieur du château, cela poserait-il un problème ?"

Il attendit la réponse d'Eli. Malgré tout cet entretien commençait à le stresser quelque peu...

Elisabeth eut un regard doux...

"Heureusement, notre école montre une certaine discipline...enfin, avec ses petits écarts habituels, mais tu connais ça."

Elle avait rebondit sur le constat du professeur qu'il était lui même parmis les élèves qui savaient se faire remarquer pendant les cours!

Alors la conversation se poursuivit et si elle commença pour remettre Elisabeth à l'aise et la rassurer, la petite remarque sur son père et ses frère fit se troubler le regard d'Elisabeth. Même à Edward, elle n'avait pas envie de raconter tout ce qu'il s'était passé. Elle n'avait pas même envie de secouer la tête pour confirmer qu'elle n'avait rien à se repprocher dans cette histoire. Rien qu'à l'idée qu'elle puisse se justifier de ceci, cela la rendait malade.
Elle se contenta de fixer son thé et bientôt versa l'eau dans la tasse d'Edward sans avoir relevé la tête.

Peut-être qu'il la prendrai pour une gamine boudeuse mais le fait est qu'elle n'avait absolument pas le force de répondre à quoi que ce soit de cette tirade. Intérieurement, évidement, elle comprennait ce qu'il avait dit, et elle l'en remerciait...
Alors qu'Edward l'obervait elle releva enfin la tête et plongea son regard dans le sien, dans un message silencieux.
Elle plissa les yeux dans un demi sourire. Il lui parla alors de sa jeunesse et du fait qu'elle devait en profiter.

"Oui, tu as raison. J'ai simplement oublié les loisirs qu'on pouvait avoir à mon âge... Depuis ces dernières années, mon unique loisir est la fête de remise des coupes de maison, et encore, une bonne partie est passée à veiller à ce que tout se passe bien..."

Et puis de toute façon, la seule fois où elle avait songé accepter une invitation à un bal, elle avait été abandonnée lâchement par son cavalier.

Edward heureusement aborda le sujet plus à même d'être présent dans cet entretient. Ses cours. Elisabeth l'écouta, à la fois notant magiquement les diverses demandes du professeur mais aussi profitant de l'idée qu'elle pouvait se faire des futurs cours de magie noir. Edward savait de quoi il parlait, et semblait avoir tout prévu. C'était clair, précis, direct, c'était lui, au fond.
Elle appréciait ce genre de choses et elle ne s'empêcha pas de lui dire.

"Parfait. Pour le lieu, la salle de magie noire te conviendra je pense, à part peut-être sa taille. Elle est plus grande qu'une salle de cours habituelle, mais ce n'est pas la plus grande salle. Il te faudrait la voir par toi-même pour te faire une idée et voir si cela conviendrait..."

Puis, réalisant qu'Edward la connaissait déjà, elle eut un sourire et déclara.

"En fait, tu la connais, c'était notre propre salle de cours. Si tu t'en souviens, tu te fera vite une idée..."

Le professeur parla ensuite d'éventuelles sorties avec ses élèves et Elisabeth l'acquiesca.

"Je ne pense pas qu'il y ait de problèmes mais sache qu'il te faudra à chaque fois faire attention à la sécurité et t'assurer de l'accord des parents. Normalement, tous ont scellé un papier à leur inscription, sachant que les mouvements sur le terrain étaient inévitables..."

Elle songea à tout ce qu'elle devait dire et ajouta juste cette question.

"Prends-tu logement au château ou dans la ville d'à côté?"

Edward remarqua qu'Eli était mal à l'aise lorsqu'il avait parlé de la tragédie qui avait frappé sa famille. La douleur semblait s'être ancrée bien profondément dans son amie...

D'autre part, il espérait qu'il serait à même de lui redonner goût au bonheur que procure un amusement pur et simple, éloigné de toute responsabilité. S'il pouvait alléger le poids qui pesait sur les épaules de la jeune femme il ne s'en gênerait pas ! Il semblait qu'il était arrivé au bon moment, Eli semblait peu à peu tomber dans un état de découragement qui faisait peine à voir.

Il fut ramené à la réalité par la réponse de son amie pour la salle de cours.

"En effet, je me souviens très bien de la vieille salle de Magie Noire. Je pense que sa taille conviendra pour ce que je projette de faire... Ce serait sans doute bizarre de me retrouver de l'autre côté du bureau professoral..."

Pour ce qui était des sorties, c'était ce qu'il pensait, il lui faudrait demander des autorisations aux parents. Puis elle lui demanda où il comptait loger... Il lui répondit ironiquement, un sourire étirant ses lèvres...

"Ai-je raté un épisode ? J'ai dû moi aussi passer à côté d'un courrier hibou postal... Il me semblait que je suis justement là pour savoir si je puis ou non travailler dans cette école... Or il ne me semble pas - à moins que ce ne m'ait échappé ! - que tu m'aies annoncé ton accord pour que je prenne ce poste... Enfin, s'il advient que tu m'acceptes, je ne sais pas... J'habiterais là où ça t'arrangerait, je n'ai pas de préférence..."

(pardon pour le gros retard)

Elisabeth plissa les yeux dans un sourire.

"Oh, effectivement, je parle beaucoup, encore une fois, et j'oublie de dire le principal..."

Elle secoua la tête et regarda Edward d'un air amusé.

"Mais peut-être vais-je trop me précipiter et me conseilles-tu là la méfiance?"

Elle fit mine de se poser dans une réfléxion intense puis, finalement poussa un soupir ironique.
"Bien. Je sais que je devrais encore réfléchir, sûrement, mais voilà, que les choses soient dites: Bienvenue, donc, du côté professoral Edward..."

Elle eut un regard plus formel et rajouta.

"Je suis heureuse de voir que tu vas prendre ce poste. Je ne doute nullement de toi."

De plus, ce lien avec le passé, ce lien amical, ces retrouvailles qu'elle n'attendait pas lui faisaient plaisir, la rassurait légèrement. Elle trouvait un appui nouveau, parmis les professeurs, et une possibilité de complicité qu'elle ne connaissait plus depuis longtemps.

"Ainsi, le plus pratique pour toi serait de loger au château, il me semble. La pluspart des professeurs résident ici, pendant la période scolaire..."

*et moi, depuis toujours...*

La directrice fit durer encore un petit moment le "suspense" - en réalité elle continuait son petit jeu... Apparemment elle était bien contente d'avoir quelqu'un de plus sur qui elle pouvait compter, même si cette personne ne lui avait pas donné de signe de vie depuis des années...

"J'espère que je saurais remplir convenablement mon rôle de professeur... A vrai dire je ne sais pas trop à quoi m'attendre... Les élèves auront-ils changé ou sont-ils toujours les mêmes ? ... Je ne serais pas contre un peu de changement !" ajouta-t-il après une courte pause.

"Si tu me proposes de loger au château, j'accepte avec joie ! Ce n'est pas tous les jours que l'on retrouve son ancienne école ! Dirigée en plus par une très jolie jeune femme sur qui les années ont déposé leur voile de sagesse, sans pour autant en ternir la magnificence..."

Le regard d'Edward s'était fait malicieux. Mais malgré l'air qu'il se donnait, il pensait ses paroles. Eli était devenue une jeune femme très belle, et les responsabilités lui avaient insufflé une nouvelle maturité. Un petit détail cependant chagrinait le jeune homme qu'il était devenu. Le poids de sa charge pesait sur les épaules de son amie, et un voile de tristesse semblait toujours la draper. De cela Edward voulait la dévêtir...

Elisabeth elle aussi était songeuse. Elle ne faisait pas souvent le parallèle entre les étudiants qu'ils étaient, quand son père était à la tête de ce château, et ceux qu'elle encadrait aujourd'hui.
Finalement, en y pensant quelques instants, on s'apercevaient que les choses n'avaient pas énormément changées... D'autant que nombreux enfants étaient les portraits crachés de leurs enfants, donc un certain reflet se faisait entre les générations.

"Je crois, tu sais, que le profil des classes se ressemble d'année après année, et de générations en générations. Attend-toi à reconnaître dans tes élèves l'élève que tu étais toi même, ou celui qu'était un de tes camarades..."

Elle resta songeuse quelques instants, se demandant elle-même de quel élève elle se rapprochait le plus, et constatant le fossé qui s'était creusé dans sa personnalité.
Actuellement, avec Edward, elle semblait retrouver sa légèreté d'aqua, et il liu semblait que ce qui pesait sur ses épaules s'était allégé. Etrange... gênant.
Alors qu'elle notait distraitement qu'Edward logerait au château, celui-ci fit monter le rouge à ses joues.
Il était lointain de temps où elle s'était empourprée sous les propos d'un homme.
Son regard fixa le siens, le voile d'un sourire sur les lèvres, le voile d'une gêne mêlée de plaisir d'entendre ainsi de si doux compliments. Cependant, alors que ses yeux se posèrent une fraction de seconde sur le tableau de son père, Elisabeth recadra son visage dans son aspect neutre et stricte et se redressa sur son siège.

"Je suis sûre que tu te plairas au château. N'hésite pas à m'informer de tout problème de confort ou tout besoin auquel nous n'aurions pas pensé..."

Que c'était banal, que c'était rigoureux.
Pourtant, au fond d'elle même, elle sentait bien brûler cette petite flamme qui aurait dû la faire réagir autrement. Si elle ne s'était pas retranchée derrière ses décisions de ne plus penser à elle, à son simple bonheur, à son plaisir sans se soucier des conséquences, elle aurait eut tout autre réplique.
Elle aurait sans doute continué à rougir et aurait chassé d'un air doucereux mais entendu les propos d'Edward, l'air de ne vouloir les entendre alors qu'elle montrait qu'elle adorait au contraire les avoir entendus...
Elle aurait sans doute fixé son regard plus longtemps, elle même exprimant le plaisir de le revoir, elle-même notant son charme et la malice adorable dans ses yeux.
Mais non, Elisabeth s'était renfermée, ayant à peine retrouvé les joies d'une détente sincère, et sa propre voix scandait dans sa tête, qu'elle n'était pas là pour batifoler, mais diriger son école, engager un nouveau professeur, un collègue...et point.

Elle referma le régistre devant elle, lança sur sa plante un sort élémentaire qui la fit boire une eau pure, essayant maladroitement de retrouver avec des gestes quotidiens et habituels la conviction qu'elle avait une réaction tout à fait logique et bonne.

Ainsi il devait s'attendre à se retrouver devant un mini-Edward... Le tout nouveau professeur allait devoir faire face à des difficultés si de petits malins s'amusaient à fomenter les mêmes coups qu'il avait l'habitude d'apprêter lorsqu'il était lui-même étudiant et qu'il ne trouvait rien de plus amusant de martyriser ses professeurs... Oh pas tous ! Seulement ceux qui ne respectaient pas sa volonté d'apprendre selon ses principes à lui. Qui malheureusement pour ces pauvres professeurs ne cadraient que très rarement avec ceux mis en avant par le programme éducatif...

Lorsqu'il fit son petit numéro, Edward vit que le rose monta aux joues d'Eli. Elle détourna un instant les yeux, et quand elle les reposa sur lui la lueur qu'il avait cru entrevoir avait disparu. Il se demanda s'il n'avait pas rêvé... Les manières de la jeune femme devinrent plus professionnelles à nouveau, et il se dit qu'il avait dû rêver. Sa joie de la retrouver avait sans doute pris le dessus sur ses perceptions, qui lui avaient joué des tours. oui, ce devait être cela...

Avant il était capable de déchiffrer chacune de ses expressions, mais c'était avant, justement. La dure réalité le rattrapa. Les années avaient passé, et chacun de leur côté ils avaient emprunté de voies différentes pour se retrouver ici, dans ce bureau, dans cette même école, presque dix ans après. Comment Eli aurait-elle pu rester la même ? Comment lui avait-il pu croire que tout redeviendrait comme avant dès le départ ?

D'un autre côté, les manières d'Eli avaient changé si rapidement... Elle semblait être en train de se recentrer sur la charge qui pesait sur elle, comme si elle s'en était échappée quelques instants...

*A moins que je n'aie rêvé... J'ai tendance à m'imaginer un peu trop de choses...*

Que faire à présent ? En avoir le coeur net ou laisser Eli seule avec ses pensées ? Le doute, toujours le doute... Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas connu le doute. Depuis longtemps il savait se raisonner et choisir une solution en toute circonstance, laissant agir son cerveau lorsque son coeur était indécis. Mais en cet instant...

Finalement il se décida. Repousser encore et toujours n'amènera jamais à rien ! La voix d'Edward s'éleva, incertaine mais douce malgré tout...

"Eli... Qu'y a-t-il ? J'ai l'impression que des ombres ternissent nos retrouvailles. J'espère que je ne te mets pas mal à l'aise... Je sais que j'ai disparu pendant de nombreuses années sans laisser de trace derrière moi. J'étais jeune quand j'ai entrepris ces voyages, et le secret en était un gage de succès. Mais je n'ai pas oublié. Seulement je vois bien que la petite Lizbeth a changé. Moi aussi j'ai changé. Cependant dans ton cas cela semble différent..."

Relevant les yeux qu'il avait tenus baissés sur le plancher tout le long de son discours, Edward rechercha le regard d'Eli.

"J'ai l'impression que tu t'acquittes de tes tâches, mais que tu en oublies de vivre. Et ça me peine. Je ne veux pas que tu sois malheureuse... Tu n'es pas ton père, et tu ne le seras jamais. Personne ne veut que tu prennes sa place. Personne ne te le demande. Et essayer d'y parvenir ne te rendra pas heureuse. Sois toi-même, c'est tout. C'est déjà bien suffisant. C'est mieux, même..."

La directrice d'Elementia sentait qu'elle perdait un peu le contrôle de cette entrevue et ses gestes se faisaient un peu plus secs et stressés.
Elle aussi baissait les yeux, voulant écourter cet instant où elle doutait, pour une fois, de sa décision.
Il avait pourtant été bien clair pour elle que tout avait changé...ce jour là. Elle avait fait la promesse d'élever cette école, de lui faire concerver sa prestance, son statut, sa qualité. Elle voulait reprendre le flambeau sans faillir et les drames qui l'avaient ammenée à ce poste l'avait endurcie, et lui avait donné la force rageuse de réussir.
Penser à elle, était-ce utile pour son école? Non, sûrement pas.

Le silence s'était installé entre eux et Elisabeth sentit soudain qu'Edward ne se satisferait pas de son discours posé et banal. Il avait donc su percer sa petite faiblesse, qu'elle idiote d'avoir ainsi ouvert une brèche dans sa programmation de vie, d'attitude et de pensées.

Alors il parla, avec douceur, mais les yeux baissés, sûrement conscient qu'il s'affairait sur un chemin sinueux.

Elisabeth l'écouta, aimant la douceur de ses mots et comprennant bien ce qu'il voulait lui dire, jusqu'à ce qu'il dérape sur un mot.

"Plus personne ne me donne ce surnom..." lâcha-t-elle alors qu'il venait de l'appeler "Lizbeth".

Elle avait eut une froideur dans cette phrase qui ne lui ressemblait absolument pas, mais Edward atteignait là des sentiments profonds et toujours à vifs chez son amie.
Son père lui avait donné ce surnom. Elle était petite fille et affectueusement, il l'avait appelée ainsi, jouant sur le "z" ce de petit nom pour l'amuser, zozotant en souriant. Alors, tout le monde connut cette appellation, ce petit plus qui ajoutait à la complicité, à l'amour qui l'unissait à son père.
Mais alors qu'il était...parti, il lui avait bien signifié que maintenant, était un autre temps. Elle ne pouvait plus être Lizbeth, la petite fille enjouée ou l'adolescente insouciante qu'elle avait été. Elle serait Elisabeth Eidos, fille de Lord Eidos, et directrice d'une école qui était sa vie.

Les pensées fusèrent chez l'ancienne Aqua. Elle regretta sa familiarité avec Edward, pensant qu'elle aurait dû réagir en employeur, strictement et banalement, lui servant des "M. Elminster" plutôt que de l'appeler par son prénom... Pourquoi avait-elle oublié son cadre? Son habitude de vie et de contact avec les autres.

Elisabeth serrait les lèvres, et sentait que se mélangeait en elle, la colère, de s'être en quelque sorte laissée aller, la tristesse de repenser à ce passé douloureux...et la tristesse, paradoxalement de ne pouvoir...de ne vouloir partager ceci avec Edward.
Il aurait été si simple de se confier à lui, de lâcher un peu de ses peines et de ses questionnements, lui faisant confiance pour l'en alleger et la rassurer, mais c'était trop difficile de briser ce serment intime qu'elle avait fait. Cela n'arriverait sûrement pas aujourd'hui, même si la brèche était là...

Elle retrouva alors son regard quand il parla une dernière fois et se radoucit légèrement.
Il avait raison, elle le savait mais elle ne voulait l'entendre. C'était trop tôt, étrangement, même après toutes ces années. C'était toujours trop tôt.
Instinctivement, elle avait toujours pensé que son mal être disparaîtrait avec la vérité trouvée concernant la mort de son père. Mais pour le moment, rien n'avait avancé, elle ne vivait qu'avec son deuil... ses deuils...et le constat de plus en plus lourd de la défaillance de sa mère.

"Il me le demande..." souffla-t-elle presque inaudiblement en réponse aux derniers d'Edward.

"Je suis moi-même" mentit-elle enfin...plus fort cette fois.

Elle plongea ses yeux verts dans ceux d'Edward, et alors elle lui lança ce message presque lisible dans chacun de ses traits. Elle lui disait qu'elle comprennait tout ce qu'il disait mais qu'il ne fallait pas qu'il la change, c'était trop tard, il se battait pour une cause perdue, et elle afficha une détresse folle qui signifiait clairement qu'Elisabeth n'allait pas être assez forte pour supporter d'entendre ce qu'Edward avait percé d'elle.
Elle lui demandait, en quelque sorte, un surcis, dans un regard profond et agrémenté d'une certaine tendresse.

Elle ouvrit la bouche, mais la phrase qu'elle voulait dire ne partit pas...dans sa pensée pourtant elle était hurlante.

*aide moi à comprendre ce qu'il c'est passé. Aide moi à réparer mon passé...*

(Pfiiiiouuu ce que c'est dur d'écire tout ça! Je vis à travers Elisabeth un véritable chamboulement. Arf! Merci ^^)

Edward pouvait sentir la tension monter, monter... Les mots qu'il avait prononcés avaient une certaines dureté, il le savait, et ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un certain remord à rouvrir ainsi les vieilles blessures d'Eli. Remord qui ne fit que croître lorsqu'elle s'enfonça dans une attitude distante, froide. Elle levait des barrières, elle revêtait une armure contre les mots qu'il pouvait bien prononcer, elle se servait de son statut comme d'un bouclier contre la vérité des mots du jeune homme.

Cependant son attitude se fissurait par endroit. Pour quelqu'un habitué à noter les moindres détails comme Edward, il était évident qu'elle menait un combat intérieur intense. Et que pour l'instant la lutte était incertaine. L'ancien élève de l'école réfléchit à toute vitesse. Il fallait qu'il l'aide à surmonter cette épreuve, à faire revivre la Eli qui n'avait jamais cessé d'exister au fond de la nouvelle directrice, mais qu'elle tentait encore d'ignorer. Cela se voyait. Ses manières disaient une chose, mais ses yeux disaient l'inverse.

Edward savait que tout se jouait là. S'il échouait, jamais plus elle ne le laisserait détenir une position aussi idéale pour faire levier sur elle. Elle mettrait encore et toujours plus de barrières entre eux, comme s'ils étaient étrangers l'un pour l'autre. Il ne fallait pas la laisser en arriver là. Il devait la sauver malgré elle !
Mais avait-il le droit de choisir pour elle ? Qui était-il en réalité pour lui dicter sa conduite ? Un soi-disant ami qui l'avait abandonnée dix ans plus tôt, et qui revenait comme une fleur en lui indiquant le droit chemin ? Qu'était-il de plus que ça ?
Non, ce n'était pas cela. Il n'y était pas du tout. Il n'était pas question de qui il était. Il ne devait pas le faire parce qu'il avait le droit de le faire. Rien ne pouvait donner le droit de choisir les actes des autres, qui que l'on soit.
Alors pourquoi devait-il le faire ? Pourquoi au fond de lui-même il en ressentait le besoin ?
La réponse éclata en lui comme un coup de fouet, comme un flash aveuglant, comme LE détail qui avait toujours été là sans qu'on ne le remarque avant aujourd'hui. C'était si simple. Si simple en réalité...

Il de vait le faire, oui. Mais pour aucune des raisons citées. Il devait le faire parce qu'il était en mesure de le faire, et que s'il ne s'en chargeait pas, personne ne le ferait. Et Eli avait besoin qu'on s'en charge. Elle avait besoin qu'on l'aide. Ce n'était pas une question d'imposer ses choix à la jeune femme, de lui tracer la route, de choisir la route qu'elle emprunterait pour elle. Non non non ! Tout ce qui comptait, c'était de lui rendre sa joie de vivre, de la sauver de la tristesse sans nom qui s'était emparée d'elle, de l'attirer hors de ce puits de morosité qui l'engloutissait petit à petit. Et pour cela il fallait que sa blessure soit rouverte afin qu'elle puisse cicatriser par la suite...

Tout se jouait là donc... En cet instant... Edward avait conscience du poids qui pesait sur ses épaules. Il en avait même trop conscience. Sa confiance vascilla un instant. Mais la seule image de l'Eli refermée sur elle-même lui rendit l'intégralité de sa volonté.
Il ne devait pas faiblir. Elle n'abaisserait pas sa garde une seconde fois.
Ses yeux, il ne devait pas quitter du regard ses yeux. Tout se jouait dans les yeux. Ne disait-on pas que les yeux étaient le miroir de l'âme ? Yeux dans les yeux, il était prêt à tenter le tout pour le tout...

"Cela ne te ressemble pas, Eli. Tu n'es pas toi-même. Ne te mens pas. Ne me mens pas. Je sais que la vraie Eli n'est pas comme ça. Elle n'attend qu'un mot pour ressurgir, qu'une pensée.

Je sais que c'est dur, que ça te paraît cruel de ma part de te rappeler de telles choses. Mais as-tu besoin de moi pour t'en rappeler ? A quoi penses-tu avant de t'endormir ? Ose me dire que tu te couches sereine et confiante !

Non, tu le sais très bien au fond de toi. Tu n'as pas encore accepté la mort de ton père. Tu portes toujours le deuil. Pire encore, tu tentes de le faire revivre en ta personne ! Et ça ne peut pas être, ça ne doit pas être ! Je m'y oppose !

Tu crois peut-être que je pourrais t'épargner en te laissant telle quelle ? Plutôt que de t'épargner ça t'aurait condamnée ! Tu peux t'en sortir, tu dois t'en sortir ! Je suis prêt à franchir le pas avec toi, le veux-tu ?"

La voix d'Edward vibrait de passion. Et tandis qu'il prononçait ces derniers mots, il tendit à Eli ses deux mains, paumes vers le haut, l'invitant à lui. Son regard n'avait pas quitté celui de la jeune femme un seul instant.


(pour moi non plus c'est pas facile... mais je suis content si ça te fait plaisir !)

Ocki frappa de toutes ses forces à la porte, se sentant trop pressé pour être timide. Et puis, Melle Eidos était toujours gentille avec Ocki et Docki, elle comprendrait sûrement.

L'instant était trop grave, du moins pour l'elfe de maison alors, tant pis, il se punirait comme il faudrait, mais il entra précipitement dans le bureau.

La directrice était là, avec devant son bureau un monsieur qui devait être professeur.

Ocki se frappa la tête contre la porte avant de dire.

"OCKI est désolé Melle Eidos!! Ocki est impoli, Ocki est méchant, mais Ocki a peur pour les élèves de Melle!!!! la soeur de Ocki, Docki a goûté un plat fabriqué par le nouvel elfe de la cuisine, et elle est malade, très malade! très très mal!!!! madame Poivron a parlé de poison à Ocki!!!!!!"

Il faisait de grand signe, non sans se frapper par instants.

"Melle Eidos doit venir voir cet Elfe!! Et le punir pour pas qu'il fasse de mal aux élèves!!!!!!!!!!!"

Tout s'écroula comme un immense chateau de cartes pourtant bien bati et solide, presque atteignant des sommets de stabilité et de beauté...
Elisabeth se redressa brusquement, en faisant tomber son siège à la renverse, qui lui même s'écroula sur un pot de fleur qui se brisa.
Comme les choses, tout se brisait soudainement.

Etait-ce le destin qui avait encore décidé qu'il était trop tôt?

D'une voix cassée, brisée et emue, Elisabeth murmura un:

"Excuse-moi, Edward, je dois..."

Et alors elle fit signe à l'Elfe, et s'échappa, furtivement, courant à corps perdu dans sa dernière échapatoire concrète. Elle ne durerait pas, et elle savait que cet échange avec Edward n'était que l'infime commencement du chemin qu'elle se devrait de prendre, enfin... Elle sentit même à l'instant où elle quittait ce bureau et l'aura si forte et protectrice d'Edward une sensation de peur et de manque.
Mais là, elle ne pouvait pas, ne savait pas comment encore faire, même si le professeur de magie noire n'avait fait aucun faux pas dans sa tentative d'aide.
Le destin...pour le moment.

Elle s'échappa à pas pressés, refixant ses idées sur cette tâche ce problème interne à régler. Son école. Son métier, ses promesses, ses convictions...

(Pardon mais c'était trop tôt pour une "proie" si difficile à atteindre qu'Elisabeth Eidos. ^^ )

(je ne sais pas pourquoi mais je sens que certains ont le bras long... ^^)

Edward vit qu'il était sur le point de l'emporter mais... Un elfe de maison interrompit la scène, réduisant à néant les espoirs du jeune homme de sauver Eli... L'enchantement était rompu. Edward devait s'incliner et revenir à la charge une prochaine fois... Il avait perdu une bataille mais pas la guerre, et il était passé très près de la victoire !

Saluant l'elfe de la tête, il se dirigea vers la porte du bureau de la directrice.

"Je comprends, Eli... A très bientôt je l'espère. Nous en reparlerons..."

Et sur un petit signe de la tête, le nouveau professeur de magie noire sortit...