Messire Phébus arrive...enfin

(Nous venons de la)

Missy écouta l’orfèvre parler de ses exploits d’enfance et s’émerveilla devant tant d’habilité. C’était un sorcier doué, nul doute pour la centauresse. Il ne lui venait pas à l’esprit que l’homme pouvait embellir ses souvenirs pour les rendre à son avantage. Pour la jeune centauresse, elle se trouvait devant un grand sorcier et tombait, à chaque phrase, à peu plus fan de cet homme au large sourire. Rivalisant avec les groupies, Missy admirait Phébus et le félicitait pour son talent avec enthousiasme et sans faux semblant.

« Oh, monsieur Phébus vous êtes aussi fort qu’un centaure. J’aime vos tours de magie, ils sont splendides. J’espère que vous me montrez comme vous faites léviter avec facilité cette armure, j’aimerais bien voir cela. » Dit-elle avec cœur et motivation, bien qu’elle savait que l’orfèvre n’avait pas le temps de lui montrer ce magnifique tour pour le moment. Mais elle espérait qu’un jour il lui fasse une démonstration de son pouvoir de lévitation.

Elle emprunta les escaliers qui menaient à l’étage avec une légèreté étonnant pour une centauresse. Les monter était une chose facile ; elle avait moins de grâce pour les descendre. Son panache aux longs crins noirs ébène se balançait de gauche à droit aux rythmes des marches montées mais la centauresse faisait bien attention à ne pas les lancer sur la figure l’orfèvre qui la suivait. Arrivé en haut de l’escalier, Missy se retourna pour lui sourire «Nous arrivons bientôt, c’est par là » dit-elle avant de regarder de nouveau devant soi pour guider Phébus.

Elle arpenta le couloir qui menait au bureau de la directrice et gardienne d’Elementia, ses lourds sabots raisonnant sur le sol de l’école. Certains tableaux tournèrent leurs regards vers l’imposante hybride, ayant peu l’habitude de voir un centaure déambuler entre ces murs mais connaissant déjà la centauresse Missy par les murmurent des élèves. Qui donc n’avait pas encore entendu parler qu’une centauresse avait élue domicile dans la forêt mystérieuse d’Elementia ? Une centauresse bavarde et curieuse de surcroit, qui apparaissait aux élèves dés qu’elle entendait leur voix….

Missy s’arrêta face à une porte et regarda l’orfèvre avec un grand sourire sur les lèvres, ses iris bruns pétillants de bonheur et de joie. « Monsieur Phébus, vous voici arrivé devant le bureau de la directrice et gardienne des lieux, mademoiselle Eidos. » Elle s’écarta pour laisser place à l’homme afin qu’il puisse toquer à la porte puis, avant de lui laisser le temps de montrer sa présence à la Directrice, rajouta « Voulez-vous que je vous attende ? Cela ne me dérange pas et je pourrais vous accompagner jusqu'à Mivia Town… »

Elisabeth accrochait une missive à la patte de Luna quand un bruit étrange retentit dans le passage menant à son bureau. Ce n'était pas réellement un pas habituel, mais cela semblait bien être un bruit de sabot...
Elle arqua un sourcil, l'air intriguée mais l'idée de la centaure déjà célèbre de la forêt d'Elementia lui vint et elle se demanda juste ce que la créature pouvait venir lui demander. Elle serait ravie de la revoir.

Elisabeth ne savait pas qu'au lieu de Missy, ce serait Phébus qu'elle verrait, ou plutôt retrouverait, car il avait été un ancien élève de l'école et personne, personne ne pouvait oublier ce personnage unique en son genre.

(Edit: oups, autant pour moi, on s'était effectivement déjà rencontrées, Missy)

Phébus le lui avait dit. Lorsque l’occasion se présenterait, il lui montrerait son fameux tour de lévitation d’armure. Missy avait hâte que cette occasion se présente pour pouvoir applaudir un grand Phébus en action. Elle pensa que concentré et entouré de magie, il devait probablement être plus beau encore…

Ses sabots raisonnaient lourdement à travers le couloir et les murs à chacun de ses pas, mais la centauresse, elle, ne les entendait pas ! Elle entendait inlassablement dans sa tête la douce voix du commerçant dont elle appréciait tant la compagnie. C’était dommage de le quitter si hâtivement, pensait-elle, bien qu’elle ait déjà fait une grande partie du chemin avec l’orfèvre. Rien d’étonnant qu’elle lui proposa, dés lors de l’attendre, espérant même au passage qu’il l’invite à le suivre dans le bureau. Apres tout, peut être ne voudrait-il pas se séparer d’elle si vite ? N’avait-il pas fait sous entendre que la compagnie d’une centauresse lui plaisait ?

Cependant, il prit sa main dans les siennes et si le père de Missy avait été là pour assister à ce geste, il aurait été fou de rage contre l’orfèvre et nul ne sait quel sort il réserverait alors à l’humain. C’était franchement déplacé si l’homme ne ressentait que de l’amitié pour la créature qui lui fessait face. Par ce geste, il donnait vérité aux vagabondes et utopiques pensées de Missy. Phébus l’aimait, c’était certain. Sinon, pourquoi sa main serait-elle là ? Serrée contre celles de ce bel homme souriant…

Seulement, ce ne fut pas un message d’amour qui sorti de sa bouche mais un tout autre qui attrista quelque peu la centauresse. Malgré les mots gentils de Phébus, elle fit une petite moue triste et boudeuse quelque peu forcée en comédie. Elle n’était pas déçue à ce point là, son bien aimé lui avait donné un rendez-vous auquel elle serait bien évidemment présente. Missy voulait juste lui montrer par sa grimace, qu’il n’abusait pas de son temps et qu’elle aurait été ravie de l’attendre s’il le lui avait demandé.

« Bien, lâcha-t-elle simplement, une point de déception perçant quelque peu dans sa voix. Alors je suppose que l’on se dit au revoir ici. »

C’était d’ailleurs mieux ainsi, car Missy prenait de la place que ce soit dans un couloir ou dans un bureau. La première fois qu’elle avait franchi la porte du bureau d’Eidos, cette dernière avait du faire magiquement de la place pour que la centauresse puisse se sentir plus à l’aise et bouger sans risque de se cogner. C’était donc plus simple et plus facile de laisser Phébus seul, en tête à tête avec la directrice. Il aurait plus de place pour discuter avec elle. Quand à attendre dans le couloir, Missy prenait de la place, ce n’était un secret pour personne et elle risquait donc de bloquer le passage ou du moins, gêner les éventuels élèves qui passeraient par là. L’idée d’écouter à la porte pour voir si la directrice ne lui volerait pas son aimé l’effleura quelques secondes mais elle se rendit vite compte que c’était une mauvaise idée ! D’abord, elle n’était pas très silencieuse avec ses sabots, nul n’ignorerais son départ précipité à la dernière minute et saurait alors qu’elle avait écoutée aux portes. Ensuite, écouter aux portes était une chose malpolie et qui devait donc se faire uniquement dans la discrétion ! Et puis, Missy avait confiance. La directrice n’était pas ainsi et le commerçant l’aimait même s’il ne le lui disait pas. Peut être même l’ignorait-il encore…Mais lorsqu’elle se sera éloignée, Phébus se rendrait compte que sa présence lui manque et qu’il est amoureux d’elle. Du moins, c’était ce donc pensait Missy et le pire, c’était qu’elle en était profondément convaincue…

« Je viendrais vous voir à votre boutique monsieur Phébus, promis. Pouvez-vous remettre le bonjour à mademoiselle Eidos de ma part ? Elle m’a gentiment accueillie dans son école et je lui en suis très reconnaissante. Je me suis même fait des amis parmi les élèves. Je vous souhaite bonne chance pour votre entretien. A bientôt.» Et elle acheva sa phrase d’un sourire pour l’encourager à entrée. Elle attendit qu’il soit entré dans le bureau avant de faire demi tour comme pour s’assurer qu’il n’allait pas frapper à une autre porte.

Citation :

"Je viendrais vous voir à votre boutique monsieur Phébus, promis. Pouvez-vous remettre le bonjour à mademoiselle Eidos de ma part ? Elle m’a gentiment accueillie dans son école et je lui en suis très reconnaissante. Je me suis même fait des amis parmi les élèves. Je vous souhaite bonne chance pour votre entretien. A bientôt."

"Bien, je n'y manquerais, à très bientôt donc !"

Phébus avait bien noté la déception de la centauresse, c'était bien normal, personne ne voulait se séparer de Phébus, pourtant, il le fallait bien, il était tellement demandé, admiré, l'orfèvre était habitué a ce que les gens veulent resté sans arrêt avec lui, tels les tournesols se tournant inlassablement vers le soleil... ()

Une fois son amie partie, Phébus se tourna vers la porte et frappa d'un rythme connu:

"toc, toc toc toc toc ........toc toc..."

Il se demandait comment était devenu la petite Elisabeth, avait-elle toujours son tempérament d'Aqua, Phébus se rappelait d'une petite fille très enjouée, intéressé de tout, curieuse, joyeuse, vive... En tout cas, la seule chose don Phébus était sur, c'est qu'elle se souviendrait forcément de lui, comment oublier un être aussi merveilleux ???

Quand on frappa à sa porte sur l'air de "tam, tam tam tam tam.... tsouin tsouin...", Elisaberth resta une seconde interdite. Etait-ce Missy qui frapperait ainsi, elle devait être d'humeur joyeuse en ce cas.
Une fois son étonnement passé, la directrice activa magiquement l'ouverture de la porte. Quelle ne fut pas sa surprise de ne pas voir la centauresse du château mais un homme, un homme dont le visage lui sembla familier.

"Entrez, je vous prie..." dit-elle en observant mieux l'encadrement de la porte afin de plus vite deviner à qui elle avait à faire.

Ce qui l'étonnait, c'est qu'elle n'attendait ni membre du personnel, ni nouveau professeur...alors, était-ce le père d'un élève?

L'homme ne resta pas longtemps dans l'entrée et arriva près de la directrice d'un pas sûr et franc. Elle le reconnu immédiatement. Ce sourire, cette crinière blonde et cette aura d'assurance qui semblait presque briller autour de cet homme. Cela ne pouvait appartenir qu'à une personne, et comme d'ailleurs il adorerait l'entendre, on ne pouvait le voir une fois sans s'en souvenir éternellement. Elisabeth, elle, l'avait cotoyé plusieurs années!
Soufflée de revoir un tel personnage ici, et de prendre en pleine face un souvenir vivant de son adolescence elle se laissa biser sans aucune autre réaction, l'air complètement stone.

Le personnage était le même. Même allure, même sourire, même bagou ahurissant. Elisabeth ne put s'empêcher de sourire en voyant qu'il n'avait vraiment pas changé et secoua légèrement la tête pour se remettre de sa surprise.

"Phébus.... Phébus Eros évidement... Et bien, tu n'as.... pas changé!"

Elle profita que l'homme se recoiffait dans son miroir pour faire danser tasse et théière pour proposer un thé à son visiteur inattendu.

"Je t'en prie, installe-toi pour prendre une tasse de thé..."

Elle fit le tour de son bureau et laissa le service se faire magiquement, en offrant d'un geste du bras un siège à Phébus.
Elle ne savait pas exactement comment réagir, partagée entre la sobriété de son caractère depuis des années, et le retour de ses souvenirs d'adolescence en voyant cet ancien "camarade" d'école. Phébus était à Terro, mais malgré qu'ils ne partageaient pas la même tour, personne ne pouvait passer à côté de cet être unique.

"Que me vaut le plaisir de ta visite à Elementia?" demanda-t-elle en poussant vers son invité une assiette de petits sablés de chez Manon Seyes.