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 Lune carmine sur le dragoport

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Edward Elminster
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MessageSujet: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyDim 29 Juil - 17:48

Je viens de LA

Le professeur de magie noire, qui avait retrouvé ses habits dont l'obscurité allait parfaitement à son humeur du moment, apparut soudainement au beau milieu des pistes d'atterrissage du dragoport. Etait-ce son esprit qui lui jouait des tours ou bien la lune avait opté pour des teintes brunes qui n'étaient pas sans rappeler la couleur du sang ? ...

Quoi qu'il en fut, il ne recherchait qu'une chose en cet instant : Eli. Levant les yeux au ciel étoilé, il tenta de percer les abysses sombres du cirque pour apercevoir Kaséïope et sa maîtresse. A moins qu'elles ne fussent déjà en route...

Un mouvement lui fit brusquement tourner la tête dans cette direction.
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyDim 29 Juil - 20:25

Elisabeth avait transplané au milieu du dragoport, encore dégoulinante de sucreries...

Elle avait regardé autour d'elle, comme si elle pouvait encore plus être ridiculisée en étant surprise par un nouvel arrivant... Les lieux étaient calmes, elle soupira.
Très rapidement elle regretta sa réaction. Elle aurait dû rester, ne pas se laisser aller et surtout, remplir son rôle!! Elle avait laissé la salle de bal, sans même s'occuper de ce piège de guy bisouteur de plus près, ni regardé à quoi étaient dû ce jet de gâteaux soudain...
Elle s'accroupit, sentant sa respiration s'accelerer et ses jambes ceder sous sa tristesse rageuse.
Alors qu'elle le retenait depuis de nombreuses minutes un cri roque et enragé sortit de sa gorge. Elle sentait ce besoin de lâcher un peu de lest et n'ayant plus une larmes depuis des années, c'était la seule façon qu'elle trouvait de se calmer un peu...
Aussitôt, un autre cri lui répondit et celle qu'elle était venue voir attérit juste en face d'elle.

"Kaséïope...je voudrais m'envoler loin...tu sais...comme quand nous étions plus jeunes toutes les deux..."

La directrice soupira et la dragonne étrangement, souffla rapidement par les naseaux comme pour un "PFF!" humain version dragon.

"Je ne suis pas fière de moi non plus..." souffla la directrice, regardant son amie comme une petite fille prise en faute.

Alors la dragonne approcha sa gueule d'Elisabeth Eidos et celle-ci pu sentir le souffle chaud et enfumé sur son visage.

Elisabeth plongea son regard dans celui de sa soeur, hésitant entre lui enserrer le cou ou s'en aller sous cette onde de réprobation. Finalement, Kaséïope rompit ce moment en sortant une langue gourmande et en allant lécher sur les joues de la femme les restes de pâtisserie...

"Kasé....pfff..."

Elisabeth passa vite de la gêne au rire et se sentit enfin mieux...
Après ces retrouvailles qui avaient eu le but escompté, Elisabeth envoya un sort sur les plus légères de ses tâches pour les nettoyer. Pour le reste, elle ne pourrait échapper à la laverie, mais au moins elle était nettement plus présentable. Enfin, elle lança un sort mental pour ôter de sa peau les souillures sucrées et se retrouver nette et propre.
Ceci fait, elle ne put résister à l'appel de son amie. Sa carapace bleue brillait étrangement sous une lune brûne mais Elisabeth sentait sa puissance et son envie d'envol au plus profond d'elle.
Un petit tour, simplement... Un vol au milieu des cieux, pour se donner une nouvelle énergie et retourner affronter sérieusement ses devoirs.

Elisabeth eut un sourire et saisit la corne sur le haut du dos de Kaséïope, celle à laquelle elle s'agrippait toujours pour grimper sur elle.
Alors, Kaséïope eut un mouvement de la tête pour exprimer sa joie de cette promenade imprevue et accordée et fit craquer sa musculature...

C'est sûrement ce mouvement qu'Edward avait perçu.
Elisabeth, grimpée sur le dos de la dragonne ignorait encore sa présence. Ce n'est qu'alors qu'elle levait un pied pour lancer le vol qu'elle tourna la tête pour voir briller le visage du professeur dans le dragoport. Elle eut un sursaut et s'immobilisa.
Il devait la voir à présent...
Après une caresse sur le flan de Kaséïope, Elisabeth redescendit. Elle n'écouta pas le grognement jaloux de son amie et fit quelques pas vers son cavalier.

"Edward...?" hasarda-t-elle comme parole d'introduction...

Elle allait mieux, mais Edward, lui, où en était-il de sa vision de cette soirée presque ratée. Etait-il trop tard pour rattraper les choses.
Une chose était sûre, elle était heureuse de le voir là, et au fond, si Kaséïope avait commencé à l'apaiser, il achevait de la rassurer vraiment...
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Edward Elminster
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyLun 30 Juil - 23:21

Sa vue ne le trompait pas, et son instinct était intact. Eli était bel et bien venue au dragoport, et allait décoller !
Mais avant que Kaséïope ne prenne son envol, elle redescendit de sa dragonne et posa son regard sur Edward. Elle semblait aller un peu mieux, et contrairement à ce que le jeune homme aurait cru, elle paraissait contente de le voir.

N'y tenant plus, il s'avança vers elle, et son soulagement dut se voir sur son visage, qui perdit une bonne partie de sa crispation. La magnifique créature, qu'il connaissait bien, ne semblait pas enchantée de le voir surgir à ce moment-là et Ed savait pourquoi. Il s'adressa pourtant d'abord à elle.

"Bonsoir, Kaséïope. Cela fait longtemps..."

Ces paroles réveillèrent en lui le sentiment de trahison qu'il avait pu infliger à Eli en fuyant toutes ses responsabilités pour partir à l'aventure... Mais il refusa de se laisser submerger par la honte.
Observant son amie sans ciller, il l'entendit prononcer son nom d'un ton incertain. Un sourire forcé se peignit sur les traits du jeune homme. Son ton était légèrement moqueur envers lui-même.

"Lorsque je t'ai invitée à ce bal, je n'aurais pas imaginé que tu aies à subir de telles choses."

C'était même un bel euphémisme. Dans chacun des scénarios qu'il aurait pu imaginer lors de sa demande, cela finissait dans une certaine complicité et après un bal réussi...
La voix d'Edward se fit plus douce. Il prit le ton qu'il réservait à son amie sans s'en rendre compte.

"Tu n'es pas responsable de ce qui est arrivé." Il marqua une pause. "Malgré tout, je veux que tu saches que pour moi cela ne change rien. Ta robe, même tâchée, reste resplendissante à mes yeux." Il retint sa respiration quelques secondes, avant de laisser échapper les derniers mots dans un souffle. "Parce que c'est toi qui la portes."

La lune éclairait suffisamment les lieux pour qu'Eli puisse deviner que le teint de son ami avait viré au rouge.
N'en pouvant plus, il détourna brusquement les yeux de la jeune femme, contemplant quelques instants ses pieds, avant d'oser lever la tête à nouveau, et plonger son regard dans celui de la directrice. Qui en cet instant n'était plus que l'amie qu'il avait toujours connue. Il semblait que les années de séparation avaient disparu. Pour lui en tout cas...
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyMer 1 Aoû - 0:30

Edward s'approcha et avec ce geste, Elisabeth sentit sa dragonne tendre ses muscles. Elle savait Kaséïope jalouse et posséssive... De plus, elle venait d'interrompre un moment privilégiée, une sorte de rituel, de complicité de toujours.
La directrice posa une main sur le cou de la créature ailée mais celle-ci ne se calma pas pour autant.
Son cavalier alors commença par la saluer. En guise de réponse, un grognement désaprobateur se fit entendre, et Kaséïope secoua sa tête comme elle aurait humainement haussé les épaules pour se moquer de son interlocuteur.
Elisabeth baissa légèrement les yeux, en proie à une remontée de sentiments.
Devant le "Cela fait longtemps..." d'Edward, elle réalisa une fois encore comme son absence avait été pesante. En une pensée elle se revit sur le dos de la dragonne, partageant un voyage avec Edward, et elle eut un sourire légèrement teinté de tristesse. Il est vrai que la jeune fille qu'elle était avait dû surmonter seule ce que beaucoup d'amis, de proches auraient pu l'aider à vivre mieux. Jamais elle n'avait ressenti la moindre rancoeur ou l'envie de reprocher des choses à ses amis absents. Kaséïope, elle, sans doute se montrait bien plus rancunière.

Elisabeth avait réalisé avec le retour d'Edward combien il lui avait manqué, et combien elle avait changé. Revivre "auprès" de lui lui donnait une nouvelle force, une nouvelle jeunesse et elle parvenait à accepter qu'elle même avait des moments de doute, de fatigue ou de faiblesse, et qu'il fallait les vivre aussi pour bien avancer. Peut-être que la dragonne jalousait également l'idée qu'elle n'avait pas pu donner cet élan là à Elisabeth, ou pas assez grandement.
Elle avança d'un pas supplémentaire et alors Kaséïope souffla par ses naseaux un souffle sec et vif.
Edward commença à parler à Elisabeth et celle-ci baissa les yeux pour regarder sa robe.
Effectivement, elle non plus ne pensait pas vivre cela pour son premier vrai bal.
Elle avait appréhendé la soirée, quelque peu, au souvenir du dernier bal qui s'était particulièrement mal passé... Mais rapidement, le fait de savoir que son cavalier était son ami retrouvé l'avait mise en confiance et elle avait rêvé une douce soirée remplie de retrouvailles et de complicité. Elle avait osé une toilette brillante et prestigieuse, et elle se sentait joyeuse au bras de son cavalier, tout "sapin de Noël" qu'il avait été étiqueté...

Elle lui sourit et écouta la suite de ses mots, sentant comme sa voix grave l'apaisait, simplement. Au fond, elle l'apaisait comme savait le faire le grondement de Kaséïope.
Alors qu'il terminait sa phrase en baissant les yeux, deux évènements arrivèrent.
Déjà, Kaséïope lacha un souffle flambant avant de reculer de quelques pas dans une vexation toute enfantine. Ensuite, Elisabeth attrapa la couleur flambante de la lune qui vint empourprer ses joues, à elle aussi.
Elle se demanda s'il avait remarqué ceci quand elle leva de nouveau les yeux vers lui, le voyant la fixer de nouveau. Elle avait bien vu que son visage à lui aussi avait viré au rouge un instant et elle trouvait cela particulièrement charmant.
Elle avança encore, les yeux brillants, en proie à une étrange émotion. Elle n'aurait su définir le mélange d'impression qui l'envahissait alors. Tout ce qu'elle savait, était que c'était à la fois délicieux et angoissant à ressentir.

"Tu es bien trop flatteur..." murmura-t-elle en souriant de nouveau.

"Merci de ne pas m'avoir laissée seule ce soir..."

Sa phrase reçut un grognement dans son dos...

"Enfin, je n'étais pas seule, évidement, mais...enfin..."

Elle lui jeta un regard qui signifiait un "tu comprends ce que je veux dire". Elle espéra qu'Edward ne pense pas qu'elle lui reprochait de façon sous-entendue de l'avoir laissée déjà seule avant et réalisant que sa phrase pouvait être mal comprise elle commença à s'embrouiller.

"Je voulais dire...c'est...enfin, tu m'as cherchée..et...je n'aurais pas..."

Elle finit par se taire et soupira, secouant la tête.
En quelques pas qu'elle fit lentement elle fut finalement devant lui et lui jeta un regard plutôt enfantin. La directrice n'était plus. En cet instant, Elisabeth ressemblait surtout à l'adolescente qu'Edward avait laissée, comme si en un bond ils avaient été projetés dans ce passé, juste avant qu'il ne parte. Si L'ancien surveillant avait alors débarqué pour les sermonner sur l'heure tardive et le couvre feu, sûrement qu'Elisabeth n'aurait pas trouvé drôle.
Elle cru même imaginer le profil de son père à son bureau par une fenêtre du château.
Elle avança sa main vers le bras d'Edward avant de la reculer et de la laisser pendre à côté d'elle. Tournant la tête elle regarda d'abord la lune, faisant briller le cercle brun au milieu de ses prunelles vert foncé... Ensuite, elle regarda les étoiles et eut un léger sourire.
Finalement, elle prit une profonde inspiration et regarda le château.
Son sourire s'éteignit comme une bougie dans une bourrasque et elle eut un murmure...

"Il faudrait retourner..."

Elle n'en avait pas envie. Elle avait voulu chevaucher Kaséïope, seule déjà, pour se régénérer... Elle voulait toujours le faire...

Elle plongea ses yeux dans ceux de son cavalier.

... elle voulait d'autant plus le faire avec lui
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Edward Elminster
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptySam 4 Aoû - 15:39

Désolééé de m'être fait attendre dwarf

Les joues d'Eli s'étaient embrasées elles aussi, Edward le voyait bien. Cela fit même oublier au jeune homme la réaction de Kaséïope à son égard. Par le passé il n'avait pas fait attention à la possessivité de la jeune dragonne...
Les mots d'Eli s'élevèrent dans l'air frais de la nuit. Ils disaient qu'elle était heureuse de le voir là. Peut-être même signifiaient-ils plus ?

Le mot "seule" cependant fut le déclencheur d'une réaction en chaîne. Elle commença à bredouiller, et ne put faire une phrase complète. Elle semblait tout à coup redevenir enfant. Ce fut comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.
Non, plutôt comme si lui ne l'avait pas abandonnée. Il était seul responsable de ces années d'éloignement.

Mais Eli ne semblait pas lui en vouloir. Elle n'en gardait pas rancune. Pourtant, Ed voulait se faire pardonner. Il savait qu'il aurait pu l'aider au travers des tragédies qui avaient frappé sa vie depuis leur séparation. Cette morsure cruelle rappelait à Ed sans cesse le prix qu'elle avait payé la hâte d'un jeune homme fougueux. Voilà pourquoi il était revenu à Elementia. Voilà pourquoi il avait noué son destin avec l'école, avec sa nouvelle directrice...

Sous la lune brune, Eli semblait si frêle, si douce, si vulnérable. Si belle aussi. Ed sentit qu'elle était proche des larmes. Elle fit mine de tendre la main pour reprendre le bras de son cavalier... Mais laissa retomber son bras avant d'avoir conclu son geste.
Elle s'était rapprochée, et il ne voyait plus qu'elle. La dragonne était passée au second plan, oubliée. Eli tourna la tête vers la lune, et Ed put voir le reflet de la lune sur ses yeux. Puis elle leva son regard vers les étoiles et un sourire légèrement triste passa sur sa bouche. Le jeune homme aurait cru qu'elle retenait un soupir.

Mais soudain le sourire avait disparu et elle le regardait de nouveau. Un souffle sortit d'entre ses lèvres. Mais elle n'alla pas jusqu'à la fin de sa phrase. Edward sentit de tout son être que les mots qui sortaitent de sa bouche le faisaient à contrecoeur. Retourner au bal ? Il savait qu'elle ne l'apprécierait pas. Et lui non plus. D'autant qu'il semblait tourner mal quand il l'avait laissé aux bons soins d'autres adultes.

Puis Eli plongea ses yeux dans les siens, et le reste fut balayé. Le monde n'existait plus pour lui, les soucis étaient déjà loin. Il avait la tête vide. Il nageait dans un univers empli de coton. Ses gestes, sa position lui apparaissaient malhabiles, lents et grotesques. Il n'avait plus conscience que de la présence troublante d'Eli. Et de son corps. Ses genoux manquaient de se dérober sous ses pieds, il lui semblait que le monde tournait autour de lui. Qu'il allait tomber et s'éloigner de ses yeux...

Il sentait la pulsation de chacun des battements de son coeur dans ses veines. Le bourdonnement de ses nerfs. La rugosité de ses vêtements. La fraîcheur du vent qui faisait frissonner ses poils.
Et Son regard... Comment faire pour ne pas s'y noyer ?

Ed avança son bras, sa main. Il lui sembla que des heures s'écoulaient dans ce simple geste. Le moindre pouce gagné contre cette distance était gagné de haute lutte...

Puis le contact eut lieu. Doucement, Ed caressa la main d'Eli, la laissant posée dessus, laissant le contact se prolonger.
Il n'avait pas écarté son regard de celui de la jeune femme. Tel une proie prise au piège d'une serpent, il n'en avait pas la force.

"Eli..."

Sa voix était faible, elle semblait provenir d'outre-tombe. Ravalant sa salive, il continua. Il ne pouvait pas s'arrêter. Pas après être arrivé là. Il puisa du réconfort dans les yeux de son amie, puis se lança à nouveau.

"Eli... Il n'y a plus rien pour nous là-bas."

Il reprit encore une fois son souffle pour pouvoir continuer. Il était diablement conscient du contact électrisant de sa main sur celle d'Eli.

"J'ai même quitté ma tenue... Je voudrais..."

Il ne fallait pas que cet instant cesse. Il ne fallait rien changer. Que tout reste comme ça, que le temps s'arrête ! Mais...

"... que jamais ce moment ne s'arrête."

Il n'avait plus la force de continuer. Il ne pouvait pas. Il ne savait même pas ce qu'il devait continuer. Son cerveau tournait au ralenti, il était rempli de coton. Ses sens étaient soit émoussés soit exacerbés. Il tremblait presque...
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyLun 6 Aoû - 2:33

Elisabeth sentait la fraîcheur de la nuit lui emplir les poumons à chaque inspiration. Cela lui faisait à la fois une pression douloureuse sur la poitrine et ensuite une sorte de nettoyage intérieur délicieux. Cependant, elle ne sentait pas réellement le froid. Sur ses épaules, le châle accompagnant sa robe ne la couvrait pourtant que très peu, mais elle avait tellement été remuée depuis quelques dizaines de minutes que rien ne pouvait lui faire vraiment revenir à la réalité. Elle profitait des bouffées d'air glacées sans en sentir la gêne ou la dangerosité sur sa santé.
Elle se sentait juste bien.

Il est des moments où l'on se sent juste bien... parfaitement comme il faut.

C'était sans compter avec ce léger tiraillement intérieur qu'elle venait d'exprimer à Edward. Elle sentait qu'elle aurait dû revenir à la salle de bal, déjà pour assumer son rôle et même assumer les échecs et les problèmes dont elle venait d'être victime. Elle sentait que son absence, et maintenant celle de son cavalier seraient là pour bientôt la punir et aller contre elle.
Ce tiraillement était léger, mais lancinant. Il la titillait, la testait, cherchait à la jauger.
Es-tu capable Eidos, de jouer l'indisciplinée...? Es-tu capable, fille de Lord Eidos, émminent directeur d'Elementia, de te montrer faible directrice, un soir de bal..? Es-tu capable...?

Il est des moments où l'on se sent capable de s'éloigner de soi.

Il est des moments où l'on sent que même si une partie de vous vous attire vers une direction, il faut choisir la seconde.

Elle avait les yeux dans ceux d'Edward et comme elle buvait l'air frais, il lui semblait qu'elle s'abreuvait de son regard profond.
Un contact s'était établi entre leur quatre prunelles et rien ne semblait pouvoir le rompre. Comme deux aimants, leurs yeux restaient figés l'un à l'autre.

Est-ce choquant, madame la directrice d'avoir ainsi un tel regard envers un de vos professeurs...

Est-ce délicieux, jeune Elisabeth Eidos d'avoir ainsi un tel regard envers un de vos proches amis...

Quelques temps auparavant, quand elle avait reçu la lettre annonçant prochainement l'arrivée d'Edward et son désir de venir enseigner dans son ancienne école, Elisabeth était restée comme hypnotisée devant cette nouvelle, à son bureau.
Au moins une heure avait passé avant que soudain elle sorte de sa létargie et reprenne constance.
En lisant le nom du postulant au poste de magie noire, elle avait été soufflée par un bon dans le passé et avait vu mille souvenirs lui sauter au visage.

[HJ: Le passage qui suit ne sera confirmé que par un mp de ta part, je parle de notre passé, je ne veux pas l'imposer, donc il nécessite ton accord]

L'amitié qu'elle avait lié avec Edward, elle ne l'avait jamais oubliée. Elle était cette jeune fille qui raisonnait parfois ce grand dadet fougueux. Elle était son amie, de temps en temps sa confidente, même. Elle l'avait croisé, suivi, vu grandir et évoluer. Elle l'avait vu vivre son adolescence quand elle finissait de vivre son enfance... elle l'avait vu vivre l'amitié, l'amour, la réussite et l'échec. Il était son ami, avec en plus ces petits moments qu'ils avaient sû ajouter à leur rencontre. Ces ballades sur Kaséïope, ces réprimandes sur un Edward qui contournait le règlement, qui se terminaient en une complicité silencieuse dans les petits larcins... Ces instants où il l'ignorait pour vivre des amitiés ou des amours à ce moment plus importantes. Ces moments où elle l'oubliait pour retrouver des amitiés plus logiques et bien vues par ses professeurs.

Ce moment où il était partit, la laissant sans explications ou si peu. Cependant, méritait-elle à l'époque plus d'explications qu'un(e) autre? La jeune femme qu'elle devenait alors avait mal vécu ce départ, mais la positivité toute Aqua qui la caractérisait avait su passer outre, faire oublier le regret, la tristesse d'avoir perdu cet ami là. Quand elle repensait à Edward, les dernières années de sa scolarité, elle se demandait ce qu'il faisait, l'imaginant dans toutes sortes d'aventures passionnantes où elle aurait rêvé avoir une place, même minuscule. Elle l'admirait, l'idôlatrait, le rêvait. C'était un de ceux qu'elle avait appelé "un grand" à son arrivée à Elementia et il gagnait une part de mystère et d'héroïsme. La romantique Lizbeth avait sans aucun doute parfois pensé spécialement à Edward, mais jamais cette par d'Eli n'était ressurgie avec vigueur et en pleine lumière.

Après, le drame de sa vie avait fait s'enterrer son passé. Elle avait changé de personnalité et en somme, elle avait aussi changé de passé, le transformant en flou sur lequel elle ne voulait plus plisser les yeux pour l'éclairer. Elle était devenu un rang, une image, une réussite.
Elle s'était interdit toute extravagance et avait oublié chacun de ses bonheurs et même chacune de ses amitiés.

Cette lettre avait ouvert une brèche sur ce flou qui ne demandait qu'à reparaître, sur cette identité qui ne demandait qu'à ressurgir.
Elisabeth avait changé, c'était certain, mais tout le changement n'était pas définitif.
Cette lettre, puis Edward lui même, se présentant à elle, et laissant soudain la liberté à l'ancienne Eli de revenir un peu...
Edward le professeur, Edward l'ami, Edward le cavalier...

Elle oublia bientôt ce petit tiraillement qui l'attirait vers son devoir.
Plongée dans les yeux d'Edward, elle le sentit remplacé et écrasé par de toutes autres sensations. Elle se sentait engourdie, malgré le froid vivifiant, de plus en plus fébrile, malgré pourtant l'assurance de son regard sur lui.

Le dragoport ne lui avait jamais semblé si silencieux. Kaséïope était-elle encore derrière eux?
A ses oreilles, elle n'entendait qu'un tambourinement régulier, rapide et étouffé comme elle l'entendrait la tête plongée sous l'eau. C'était son coeur qui tempêtait ainsi...ou était-ce le siens...? Les leurs...

Ne quittant pas ses yeux elle ne s'attendit pas à soudain sentir le contact de sa main sur la sienne. Son ventre alors se noua et sa bouche s'ouvrit dans une exclamation non formulée.
Elle laissa alors le noeud de son ventre s'agrandir et s'emmêler, pendant que le vent la faisait (enfin?) frissonner. Il lui semblait que les petits cheveux le long de son cou s'étaient dressés pour la faire frémir d'avantage. Tout ceci qui aurait pu paraître pénible à ressentir était au contraire un flot de sensations qu'elle aurait voulu voir bizarrement durer.

La main d'Edward était posée sur le dos de la sienne et sa caresse, timide, était douce et simple.
Elle tourna sa main, posant sa paume contre celle de son cavalier et piannota doucement contre chacun de ses doigts.

Déjà surprise par ce contact elle le fut d'avantage par la voix d'Ed qui retentit alors. Un instant elle faillit reculer sa main mais finalement, elle la laissa là, prolongeant les pianotements de ses doigts pour les faire devenir véritables caresses.
Il devait lire en elle car elle voulait justement l'entendre dire qu'ils ne retourneraient pas au bal...du moins, par pour le moment. Elle sentit ses lèvres s'élever en un doux sourire.
Il reprit son souffle, il semblait étrangement perdu, troublé, et cela le rendait d'autant plus attachant.

Elisabeth semblait devant la frontière entre la totale maîtrise d'elle-même et le complet inverse. Un pas et elle paniquerait, elle bredouillerait, gafferait, tremblerait, et se laisserait envahir par le côté effrayant de ces sensations neuves. Son noeud à l'estomac deviendrait trop troublant, ses frissons deviendraient trop difficile à s'autoriser...Cependant, devant la frontière, elle semblait parfaitement maîtresse de ses pensées, de ses sensations et de ses idées.
Elle continuait de tenir la main d'Edward comme si ce geste était aussi évident que leur regard prolongé depuis déjà bien des minutes. Comme si sa main avait cherché la sienne depuis toujours et qu'enfin, elle la trouvait.

Il voudrait...

Elle s'était accrochée à ses paroles, sentant qu'Edward trouvait les mots justes, sentant qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert et qu'elle allait bientôt entendre exactement les paroles qui sonneraient juste à son oreille. Son sourire s'élargit, son regard se fendit d'avantage.
Elle voyait devant elle l'aventurier qu'elle avait rêvé de suivre quand il était parti. Elle l'avait dans sa main, elle avait ses mots à son oreille et il lui semblait qu'elle avait la capacité d'arrêter le temps avec lui.

La phrase tomba alors, aussi caressante que ce vent étrange sous cette lune nouvelle.
D'abord elle profita de chacun de ses mots qui frôlait tout son visage et qui était, comme elle l'avait deviné, ceux qu'elle pensait elle même depuis quelques instants.

Elle accrocha alors soudainement la main d'Edward. Elle sentait que son pied s'approchait de la frontière qu'elle narguait depuis quelques instants.
Ses doigts se mélèrent à ceux d'Ed et elle regretta de ne pas avoir son autre main également emmêlée à lui. Mais déjà le frôlement de la frontière interdisait celle-ci d'aller chercher sa soeur...
Elle serra sa main sans perdre son sourire même si les battements de son coeur tambourinaient plus fort et lui faisaient perdre de l'assurance. Elle sortait la tête de l'eau et elle prennait peur, elle sentait que justement, comme l'avait dit Ed, ce moment pouvait finir et ils ne le voulaient pas. Avoir osé prononcer ces mots, qu'elle voulait pourtant entendre les mettait en face de ce fait, cet instant n'allait pas durer, et il était peut-être déjà en train de s'échapper...
Elle ne quitta pas son regard, sachant que s'y détacher la ferait définitivement tomber dans le fossé de la panique...

"Moi aussi...je voudrais que cela dure toujours ainsi" souffla-t-elle presque inaudiblement.

S'il ne l'avait pas entendue, il l'aurait comprit de toute façon, sûrement, à travers son regard.
Resserant encore au possible sa prise sur la main d'Edward, elle sentit qu'elle franchissait la frontière. Elle ne maîtrisait plus rien...

Reculant presque imperceptiblement, elle eut un dernier murmure...

"J'ai...j'ai...j'ai un peu peur..."

...avant de baisser les yeux pour fixer le sol.

(Pardon je me suis laissée emportée par le post, ça fait pas mal de lecture...)
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyVen 10 Aoû - 1:12

(Euuuuuh... j'ai le droit de verser une petite larme ? ^^)

Edward sentait que quelque chose de similaire se passait en Eli. Il pouvait le lire dans ses yeux. Dans sa réaction quand il lui prit la main. Qu'elle joignit leurs mains ensemble. Qu'elle serra la sienne comme pour éviter qu'elles soient un jour séparées. Plongé dans son regard, il ne voyait plus que les reflets de l'astre nocturne sur les yeux de sa cavalière. Ce qu'il y lut, happé par leur éclat, par leur intensité, il n'aurait su le dire. Seuls comptaient ces deux contacts. Sa main. Ses yeux. Plus rien d'autre n'avait d'importance. Edward ne savait même plus où il se trouvait, ce qui s'était passé en début de soirée. Ravalés au second plan tous les tracas de la vie. L'instant présent était unique. Le temps s'arrêtait pour eux, présent inestimable. Plus magique que tout ce que le jeune homme avait jamais vu.

Puis lorsque les mots sortirent des lèvres d'Ed, il sentit un frisson parcourir la jeune femme qui lui faisait face. Luttant contre quelque chose, il n'aurait su dire quoi, elle se raccrochait à son regard comme si c'était le dernier fil qui suspendait le temps, qui permettait à ce moment d'avoir lieu. Elle mêla ses doigts aux siens, et resserra son étreinte.
Il ne voulait pas la lâcher non plus. Ayant toutefois peur de sa force, peur de lui faire mal, il n'osait laisser libre cours à son besoin de s'attacher à elle pour toujours, de ne plus quitter cette main. Il savait que s'il la lâchait, quelque chose n'irait plus dans le monde. Quelque chose n'irait plus en lui. Quelque chose...
Il ne serait plus entier, il ne serait plus complet. Une partie de lui-même manquerait.

Edward n'était plus professeur en cet instant. Il n'était même plus un adulte. Ne restait plus qu'un enfant apeuré, un adolescent terrifié, de ce qu'il était en train de vivre et qui le dépassait complètement, et de ce qu'il pourrait advenir de lui si ce moment s'arrêtait...
Il sentait Eli avancer vers lui et reculer simultanément, ballotée elle aussi par des sentiments contradictoires. Elle répondit aux paroles qu'il venait de prononcer peu avant - c'était pourtant déjà si loin ! - et leur fit un écho, reflet de ses prunelles captivantes qui en disaient plus long que n'importe quel discours.

Puis une barrière invisible fut franchie, et Eli recula. Ce fut presque insaisissable, la distance était infime. Mais tous les sens d'Edward l'avaient capté. Alors elle avait peur. Et le lui avouait. Puis elle baissa les yeux.
Cela plus que toute autre chose, remua les entrailles du jeune homme. Ce fut comme un coup de poignard qu'il reçut au ventre, lui coupant l'usage de la parole pendant de longues secondes.

Il savait que cela devait arrivait. Il savait que cela allait arriver. Il savait que rien ne durait éternellement. Pourtant il l'aurait tant souhaité en cet instant ! Au mépris de toutes les lois de l'univers. Au mépris du reste du monde. Il aurait fallu que le temps s'arrête !
Oui, il savait que cela allait arriver, mais rien n'aurait pu le préparer à ce qu'il ressentait en cet instant.

Peu à peu ses sens revinrent. Il vit de nouveau le décor, la lune au-dessus des arbres, qui bruissaient sous le vent frais. Kaséïope qui leur tournait le dos, tentant d'ignorer leur présence en mimant une austère contemplation de la flore locale. Le cirque qui s'étendait autour d'eux, massif mais formant une architecture étonnante, douce au regard, aimalbe à la promenade, et pas écrasante.

Et puis... La main d'Eli. Toujours dans la sienne, malgré leur désorientation. Sans même le remarqué, il la serrait encore plus à présent. Il ne pouvait pas la laisser lui échapper.
Quelques instants auparavant, Ed était tout tremblant, ne sachant plus où il en était. Perdu dans les méandres de ses sentiments.

Mais à présent, tout doute l'avait quitté.

La nuit claire jetait un nouvel éclairage sur ces zones d'ombres qu'il n'avait jamais osé explorer. Il était calme, car il savait ce qu'il devait faire. Avant qu'Eli ne l'avoue elle-même, il avait lui aussi peur. Une peur terrible, qui lui nouait le ventre.

Mais à présent, cette peur l'avait quitté.

Il n'était plus conscient que de ce qui restait. Qui n'avait pas été balayé par cette chute hors du temps, ce retour à la réalité, cette difficile prise de conscience. Il n'avait jamais été habile avec les filles.

Mais à présent, il savait.
Il était. Il faisait. Il écrivait. Son futur. Leur futur.

Sans se départir de son calme, gagné par une suprême ivresse, grisé par la folie qu'il allait commettre. Empli de nervosité. Mais surtout lui-même, sans faux-semblant. Et il le fit.

Il fit un pas, un et demi, s'approchant d'Eli. Relevant au passage le bras au bout duquel leurs doigts étaient encore entrelacés. S'arrêtant juste pour ne pas être collé à elle, la dominant légèrement, il posa sa tête à côté de la sienne, son menton sur l'épaule de sa cavalière. Son autre bras vint entourer le bas du dos de la jeune femme, juste au-dessus des reins, sans pour autant se faire pressant. La serrant alors légèrement contre lui, il lui caressa le bas du dos, et lui murmura à l'oreille...

"N'aies pas peur, je suis là."

Puis il ajouta : "Pour toujours cette fois."
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyVen 10 Aoû - 3:38

(Si tu verses une larme, moi j'en verse encore plus!!)

Elle avait baissé les yeux...la panique avait été trop forte, trop lourde et elle sentait que son être entier la traduisait.

Son regard bas, fixant le sol irrégulier du dragoport...son coeur dont le battement se précipitait, prennant un rythme effrayant, tapant partout en elle à la fois. Il lui semblait presque sentir son sang battre dans chaque parcelle de son corps.
Elle sentait son souffle s'accélerer et le froid du dragoport la gagner petit à petit.

Le temps qui s'était figé, suspendu, comme elle l'était dans le regard d'Edward, semblait la rattraper et se venger d'eux en accélerant tout, cette fois! Il se rattrapait, ils les rattrapaient.

Etait-ce la magie qui avait réellement figé leur vie un instant, et cette magie avait-elle soudain cessé...comme un sort innachevé?
Eli aurait voulu relever la tête, retrouver les yeux d'Ed et retourner au plus profond de cet instant unique et divin qu'ils venaient de vivre, qu'elle quittait petit à petit.

Au fond, de quoi avait-elle peur...?

Elle se sentait perdue, évidement, troublée par tout ce qui se passait en elle et qu'elle ne connaissait pas, mais au fond, la peur qui venait la figer en cet instant précis était surtout qu'elle venait peut-être elle-même de gâcher quelque chose d'unique... Et si Edward et elle ne pouvaient plus alors retrouver ce regard? Si cet instant où peu de mots avaient tant dit, ou peu de gestes avaient tant apporté, ne pouvait se reproduire, et pire... s'ils venaient à le regretter..?

Alors comme pour la contredire, elle sentit la pression de la main d'Edward sur la sienne. Elle n'avait pas lâché prise et lui non plus ne quittait pas ses doigts. S'ils avaient perdu le lien de leurs yeux il semblait que rien ne pouvait détacher ces deux mains entremêlées.
Ed appuyait ses doigts contre les siens, marquant son empreinte dans sa peau, mais elle n'avait pas mal, loin de là, elle sentait que cette étreinte était son seul salut. Sans sa main retenue par lui, sans doute que le fossé de panique ouvert devant elle l'emporterait vers un nouveau repli sur elle même dont elle ne se relèverait pas.

Depuis son retour, il l'avait fait revenir de cet enfer qu'elle s'était elle même crée, il lui avait ouvert les yeux doucement et il avait entreprit de la porter à bout de bras, de réchauffer son coeur blessé petit à petit...

Tout à l'heure, c'était elle dont l'assurance rendait ses gestes sûrs, ses regards forts et ses sentiments limpides à son esprit. C'était Edward qui semblait en proie à la panique et à l'incompréhension...
A cet instant, leur rôle inversés, elle sentait dans sa prise la séreinité revenue d'Ed et il parvenait à lui transmettre assez d'energie pour qu'elle ne cède pas à la peur qui l'envahissait.

Soudain elle sentit sa main s'élever avec son bras, ramenée vers le haut comme Edward s'approchait d'elle.
Plutôt que de sentir la peur, elle acceuillit cette avancée avec un sentiment grandissant de sécurité.
Une partie d'elle attendait ainsi qu'il se rapproche.
Si le contact de sa main avait agit pour l'apaiser et la maintenir debout, elle sentait comme son être reprennait de la stature à l'approche de son cavalier. Comme il venait vers elle, elle voulait venir vers lui.

Un demi pas...elle aurait voulu en faire dix...

Un pas entier et elle sentait déjà son corps aimanté par celui d'Ed.

Un demi pas enfin et il fut assez proche pour qu'elle ne perçoive plus que son odeur et son aura.

Tandis que soudain elle fermait les yeux, il la frôla pour l'entourer de son bras et sa tête vint rejoindre son épaule.
Elisabeth laissa alors leurs joues se rencontrer et sentit tout à coup comme tout était simple.
Quelle était cette ironie qui balançait tour à tour la panique et la certitude?

Si près de lui, toutes les manifestations de sa crainte s'envolèrent. Etait-ce sa peur qui était effrayée maintenant?

Elisabeth sembla plonger dans un nuage de séreinité et de soulagement.
Le froid partit, remplacé par une lourde chaleur, juste reposante, non éttouffante.
Son coeur se calma et bientôt il lui sembla qu'un battement unique s'était établi entre eux...

Et Edward pronnonça ses quelques mots.
Point besoin de grand discours, il savait dire l'essentiel, il savait ce qu'elle voulait entendre à nouveau.
La chaleur de ses mots à son oreille, son souffle descendant de ses tempes à son cou, la caressant lentement furent le lancement de ses nouveaux frissons. Ce noeud délicieux qui reprit vie dans son estomac acheva de la rassurer. Si un instant elle avait perdu cet unique moment avec Edward, ils étaient en train d'en créer un nouveau, tout autant particulier et exclusif...

Alors ses derniers mots retentirent et vinrent tout bousculer. Alors qu'il venait d'effacer sa peur, il lui promettait sa présence à ses côtés, pour toujours. Il ne la quitterait pas, elle pourrait toujours compter sur lui, et peut-être pourraient-il encore et encore se créer des instants précieux comme ceux de cette soirée...C'était la plus belle promesse qu'il pouvait lui faire à ce moment, elle en avait besoin comme jamais, lui qui avait peu à peu brisé sa carapace qu'elle croyait indestructible...


Elisabeth détacha alors lentement sa main de celle d'Edward...

Ce n'était nullement pour s'échapper comme elle aurait pu le faire il y a quelques temps, mais au contraire pour étreindre son cavalier de plus forte façon.
Ses bras enserrèrent Edward tandis que son visage s'enfonçait au creux de son épaule. Elle semblait se graver en lui dans cette étreinte, et elle inspirait profondément pour s'enivrer de son odeur et de lui tout entier.

C'est alors qu'elle sentit monter en elle le flot des larmes qu'elle avait refoulé depuis toutes ses années. Elle crut suffoquer sous cette pression inattendue et s'accrocha d'avantage à Ed en étouffant un lourd sanglot.

Elisabeth Eidos n'avait pas versé une larme à l'annonce du drame qui était tombé sur sa vie. Elle avait montré un visage dévasté et s'était enfermée dans une prison qui l'avait laissée pâle et affaiblie mais elle n'avait pas pleuré...
Elle ne s'était plus jamais laissée aller à sa profonde peine qu'elle avait jugé trop égoïste alors. Elle s'était endurcie à travers les épreuves, le travail aussi et avait oublié qu'elle était humaine, après tout...

En elle, la directrice d'Elementia, la fille de Lord Eidos, la responsable des lieux, voulut à nouveau résister et ne pas laisser une goutte salée tomber, mais dans les bras d'Edward, elle n'était plus là...

A sa place, il y avait Elisabeth...Eli...peut-être même Lizbeth...

Elle n'aurait pas fondu en larmes, bien entendu, elle n'aurait pas pu laisser couler à flot le malheur qu'elle avait vécu, elle s'était trop battue contre ça pour que tout lui échappe soudain.

Pourtant, dans un gémissement étouffé par l'épaule d'Edward, parmis les larmes qui étaient montées en elle comme un torrent instantané, quelques unes s'échapèrent et vinrent tremper ses cils et ses joues... Ses premiers pleurs depuis toutes ces années... Cette manifestation était à elle seule, même pour une poignée de larmes le symbole fracassant de la renaissance d'Elisabeth...

Comme ces quelques larmes tombaient, en elle montait un savoureux mélange de sensations. En plus des frissons indescriptibles que lui procurait l'étreinte d'Edward, cet apaisement soudain et inattendu depuis tant d'année la grisait inévitablement.
Après les sanglots elle sentait presque grimper en elle l'ombre d'un fou rire...

Elle ne pouvait prononcer en revanche aucun mot, tout était encore trop serré dans sa gorge...Au lieu de ça, en guise de discours, elle serra d'avantage un de ses bras dans le dos d'Edward et remonta son autre main jusqu'à sa nuque, où elle laissa ses doigts s'enfoncer dans ses cheveux...


(Je ne pouvais pas attendre pour répondre, j'espère juste pas avoir été trop fouilli dans ma précipitation ^^
Merci pour la musique Ed lol ^^)
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyDim 12 Aoû - 17:37

Eli avait collé sa joue contre la sienne lorsqu'Edward avait posé son menton sur l'épaule de sa cavalière. Lorsque le jeune homme dit ses quelques mots, elle détacha sa main de la sienne. Un instant, il eut peur qu'elle ne s'éloigne de lui. Mais au contraire, ce fut pour mieux le serrer contre elle. Elle enfonça son visage au creux de l'épaule d'Ed, comme si elle voulait s'imprimer à jamais en lui.

Avec Eli dans ses bras, serrée contre lui, il semblait enfin entier, serein.
Durant ses innombrables voyages, en plus de rechercher la connaissance et la sagesse, ainsi que d'autres manières de penser et d'envisager le monde, il avait peu à peu découvert qui il était. Petit bout par petit bout, il s'était construit.
Chaque voyage apportait une pièce au puzzle, chaque découverte le rendait plus lui-même. Mais à chaque fois lui remontait une impression de plus en plus claire : il avait raté quelque chose, il avait oublié quelque chose en cours de route.

En cet instant, il sut qu'il avait retrouvé tout ce qu'il avait pu manquer par le passé, et encore plus. Il s'en était rendu compte, et avait décidé de ce qui serait sa vie future : il avait promis de toujours être aux côtés d'Eli. Et cette promesse, il comptait la tenir. Edward avait de nombreux défauts, mais il avait un honneur indéfectible.

Tandis que son amie, blottie contre lui, inspirait son odeur, il lui rendit son étreinte, et passa sa main dans ses cheveux, faisant fi de sa coiffure compliquée qu'il dérangeait par ses douces et tendres caresses.

Et soudain, Eli ne put retenir plus longtemps ses sentiments. S'accrochant à lui comme au dernier roc dans le déluge de ses pensées, elle ne put retenir un gémissement, et ses muscles se contractèrent irrépressiblement.
La serrant encore plus fort contre lui, Edward imprégna dans tout son être sa volonté de s'ériger tel un rempart devant le malheur qui assaillait cette petite fille qu'il avait vue grandir, et qui était à présent femme dans ses bras.

S'efforçant de lui apporter tout le réconfort dont il était capable, il fit descendre sa main, depuis la tempe de la jeune femme jusqu'à sa joue, en épousant le contour de sa mâchoire, en une douce caresse qu'il voulait apaisante.
Il fut surpris de découvrir les joues d'Eli mouillées.
Cela, plus encore que le reste, lui prouva qu'il avait choisi la bonne voie en revenant ici, et en forçant le destin.
Il sentit qu'Eli était à lui autant qu'il était à elle, et que rien ne serait plus jamais comme avant.
Ils n'avaient pas seulement un passé commun, ils avaient à présent un avenir entremêlé, indissociable. Seule la mort ou quelque autre sombre tragédie pourrait les séparer. Et encore, temporairement. Edward sentait, par-delà les frontières de la mort, qu'ils seraient amenés à se retrouver.

Comme pour entériner ses pensées, Eli se détendit entre ses bras, mais ne prononça pas un mot. En revanche elle serra encore plus la pression du bras d'Edward dans son dos, et plongea son autre main dans la chevelure du jeune homme.

Ed sentait que celle qu'il serrait dans ses bras avait changé, elle aussi. En elle ne subsistait plus l'ombre d'un conflit. Elle se laissait aller, entière, sans plus réprimer son désir de ne jamais se détacher du jeune homme.

Pour toute réponse, il continua de lui prodiguer son amour par sa seule proximité et ses caresses, légères comme le vent qui soufflait dans les frondaisons dépourvues de feuilles.
Tournant son regard vers la lune, Ed sembla alors constater que le voile dont elle était revêtue auparavant s'était évaporé, et que la couleur de l'astre avait repris sa pureté originale...

Puis, mû par une impulsion subite, Edward tourna la tête vers son amie, et déposa sur sa tempe un unique baiser, le nez légèrement chatouillé par les mèches qui s'échappaient de la chevelure de sa belle.
Puis il se recula, quêtant le regard de son aimée.

Aucune parole n'avait été échangée depuis un moment, mais ils n'en avaient pas besoin pour l'heure.
Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ?
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyLun 13 Aoû - 13:10

L'étreinte d'Elisabeth et d'Edward semblait avoir allumé le ciel.

Comme cette femme semblait naître soudain, se montrer à la nuit et lui sourire, vidée de larmes encore plus amères car trop longtemps refoulées, la lune semblait lui répondre, et l'éclairer de sa blanche lumière, pure et claire, comme l'était cet instant.

Edward lui avait offert ses bras, son épaule et en quelque sorte sa vie. Elle s'offrait à lui en retour de la même manière, soutenue par l'éclairage de l'astre lunaire.

Leurs gestes étaient doux, tendres l'un pour l'autre, couverts d'une certaine maladresse mais jamais faux ou hésitants.
Elisabeth ne savait comment exprimer tout ce qu'elle ressentait en cet instant et elle laissait ses caresses simples tenter de transmettre ses sentiments.

Un baiser lui fit ouvrir les yeux. Elisabeth fut parcourue d'un frisson qui sembla naître au creux de son cou et se répendre en une demie seconde à tout son corps.

Edward avait embrassé sa tempe et maintenant il cherchait son regard. Elisabeth leva sur lui un visage brillant des larmes qu'elle avait versées mais portant un sourire calme et serein.
Elle quitta la chevelure d'Edward et vint essuyer ses joues mouillées de la paume de sa main.
Enfin, replongeant ses yeux dans ceux d'Ed, elle eut un étrange rougissement.
Elle contourna d'une caresse le visage de son cavalier, laissant leurs regard se parler encore une fois et se dire tout ce que les mots ne pouvaient plus exprimer.

Elle avait le visage levé sur lui, semblant le dévisager avec un nouveau regard. Ce n'était pas la directrice qui l'observait, ni même l'ancienne amie, mais une nouvelle femme. Pas de regard professionnel, jaugeant ou jugeant... pas de regard uniquement admiratif ou amical... mais un regard rempli d'amour et de passion nouvelle.

Comme un instant auparavant, elle sembla aimantée encore un peu plus à Edward. Maintenant qu'il étaient si proches, à part se confondre, il n'était plus grand chose qu'elle puisse faire pour se rapprocher de lui.

Levant imperceptiblement les talons elle eut l'audace tout à fait Aqua de s'approcher un peu plus de son visage.
Elle lui offrait alors ses lèvres, n'ayant cette fois aucune voix intérieure qui lui disait que c'était inconscient ou inconvenant. Elle se fichait de ce qu'on pouvait penser, elle l'aimait...

Cependant, alors qu'elle allait lui donner son premier baiser, une énorme patte bleue vint la faire reculer avec un manque certain de délicatesse.

Kaséïope, qu'elle avait effectivement oubliée totalement à ce moment là, regarda le couple avec un air colérique.
Elle secoua son cou, semblant soupirer et tapant de la patte contre le sol elle poussa un grognement.
Elle cracha une flammèche en regardant Elisabeth et sembla presque humainement hausser les épaules devant elle.

Sans désaprouver ce qu'il se passait depuis de longues minutes, elle exprimait à sa façon sa grande jalousie, et surtout, son désir clair et net de ne pas vouloir être oubliée et délestée.
Elle avait été la seule confidente et le plus grand soutient d'Eli pendant tout ce temps, elle ne comptait pas céder sa place comme ça!!!!

Elisabeth la fixait, interloquée d'avoir été ainsi séparée d'Edward, mais elle finit par sourire à la créature et l'enserra de ses bras.
Alors, elle eut quelques sons gutureaux uniques que seule la dragonne pu comprendre, comme elles partageaient leur langage. Ce qu'elle lui dit reste entre elles, mais la dragonne cligna des yeux en signe de compréhension.

Kaséïope souffla une dernière fois et fixa Edward.
Ses pupilles brillantes semblaient faire peser sur lui un avertissement qui en disait bien long ainsi que le souffle sortant de ses naseaux et atteignant son visage.

Elisabeth se redressa et fixa de nouveau Edward.
Elle lui offrit un sourire, encadré de joues rouges d'émotions, et finalement, elle se mit à rire doucement, cédant au comique de cette interruption qui avait gâché sa plus grande audace de la soirée, et sûrement des 5 dernières années...
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyMar 14 Aoû - 1:11

Eli avait relevé la tête, et Edward voyait à présent qu'elle rosissait sous la lune d'argent. Ses joues étaient encore mouillées d'avoir versé des larmes, mais le sourire qu'elle avait sur les lèvres était plein d'une sérénité que le jeune homme ne lui avait plus revue depuis leurs années d'école.
Désarmante dans son innocence, elle n'en était que plus désirable. Jamais encore une telle force n'avait étiré son emprise sur les sens et la volonté d'Edward.

Dans les yeux de la jeune femme, il y lut pour la première fois un éclat particulier, reflet de ses propres sentiments. Et qui le mettait à nu.

Ce fut alors qu'elle le surprit. Se hissant sur la pointe des pieds, elle approcha ses lèvres de celles d'Ed, sans une once d'hésitation, le regard brillant, la bouche entrouverte, lui offrant la clé de son coeur. Comme dans un rêve, il la vit se rapprocher. Il sentit - ou plutôt pressentit - la douceur de ses lèvres, la fraîcheur de son haleine...

Mais soudain elle reculait, comme si une force surnaturelle ne voulait pas qu'ils soient ensemble.
Puis Ed réalisa que ce n'était que Kaséïope. Que... Kaséïope... Il l'avait presque oubliée celle-là ! Mais elle ne les avait pas oubliés ! Et apparemment, elle voyait d'un mauvais oeil qu'ils fassent comme si elle n'était pas là !

Eli ne sut tout d'abord pas trop comment réagir aux récriminations de sa dragonne. Puis elle se reprit, elle sourit de nouveau - qu'elle était belle lorsqu'elle souriait ! - et enlaça son amie de toujours. Un son étrange sortit alors de sa gorge, trouvant un écho en Kaséïope, tandis qu'Edward, lui, ne comprenait pas de quoi il était question...
Mais une chose était sûre, Kaséïope avait été rassurée de cet échange, et était moins désapprobatrice.

Puis la dragonne se tourna vers le jeune homme, et le fixa dans les yeux, comme pour le sonder. Ed comprit qu'il tenait là un avertissement clair : il n'avait pas intérêt à trahir Eli ! Le souffle du dragon l'atteignit, faisant voleter autour de sa tête ses longs cheveux corbeau. Ed rendit au dragon son regard.
Dans ses yeux il n'y avait ni malice, ni tromperie, seulement de l'amour, et une volonté sans faille. Il ne s'était peut-être pas rendu compte pendant ses années ici combien Eli comptait pour lui, et combien il comptait pour elle, mais à présent il ne voulait plus qu'une chose : rattraper le temps perdu !

Eli cessa alors d'enserrer le cou de son amie, et se redressa, faisant face à son cavalier, qui était à présent bien plus... Ses joues étaient rosies - par l'émotion plus par le froid, Ed le devinait. Elle lui fit un sourire rayonnant, qui éclairait son visage d'une lumière intérieure plus resplendissante que toutes les étoiles. Puis, n'y tenant plus, un rire la prit.
Communicatif, il se propagea à Edward. Ses lèvres s'étirèrent, signe déjà rare en soi, puis ses dents devinrent visibles. Et enfin, comme une machine qui se mettrait en marche, un rire joyeux sortit de sa gorge. Dans le dragoport résonna alors une musique douce à l'oreille car pleine de promesses de bonheur et de bonne humeur : les deux rires des deux amoureux, qui se contrebalançaient, l'un grave l'autre plus aigü.

Le spectacle devait être effarant s'il était aperçu par un élève. Et pourtant il le devint encore plus lorsque Kaséïope y ajouta son propre rire, qui ébranla les cieux autant que la roche alentour. Mais ce chant n'en gardait pas moins une certaine musicalité.
Le résultat était que quiconque entendait cela ne pouvait que voir son humeur s'améliorer, ces rires agissant comme un élixir...

Enfin, après plusieurs minutes à profiter de cette brèche dans leur retenue habituelle, les trois compères, unis par un même rire, stoppèrent peu à peu leurs effusions. Restait la bonne humeur, qui flottait dans l'atmosphère comme un parfum grisant.

Edward savait qu'il y aurait d'autres moments comme celui-ci, à partager avec Eli. Ils le savaient tous trois. Ils savaient également que Kaséïope ne serait pas toujours là pour stopper l'inévitable...

A cette pensée, Ed rougit. Il préféra mettre un terme à cet échange silencieux auquel il n'était pas encore habitué - il n'était pas sûr de vouloir le faire aux côtés de al dragonne !

"Eli..."

Dans sa bouche, ce simple mot revêtait à présent un sens bien particulier. Le prononcer lui donnait des frissons. Lorsqu'il le prononçait, ce nom se chargeait d'émotions, d'une profondeur parfaitement audibles.

"... Il doit être temps à présent de mettre un terme au bal. Toi seule le peux...
Après, si tu le désires..."


Il ne continua pas sa phrase, laissant la caresse du vent terminer pour lui, et porter à son aimée les promesses contenues dans ce qui n'avait aps été formulé...
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptyMar 14 Aoû - 19:07

Alors que son rire résonnait dans le dragoport quelle ne fut pas la joie d'Elisabeth d'entendre celui d'Edward qui s'y associait bientôt...
Elle s'illumina d'avantage adorant ce son qu'elle connaissait que trop peu. Edward était quelqu'un qui savait rire mais depuis son retour, elle ne se souvenait pas l'avoir entendu le faire.
Son rire lui plaisait, l'enthousiasmait et la rendait encore plus joyeuse que tout.

L'instant n'aurait pas eu tout son charme si Kaséïope ne s'était pas manifestée à son tour dans l'expression de leur joie à tous les trois.

Enfin, soufflant légèrement, Elisabeth se calma, bientôt rejointe par Ed et Kasé. Il y avait dans l'air plus de magie que dans toute nuit de Noël sorcière... et l'écho de leurs rires semblait s'être répendu sur les alentours. En plus de la lune qui brillait maintenant d'un blanc joyeux, l'air tout entier semblait palpable de bonheur.

Peut-être n'était-ce que le sentiment d'Elisabeth, et sans doute de celui d'Ed, mais elle rayonnait en cet instant...

Inspirant à plein poumons l'air de la nuit elle regarda de nouveau Edward. Quand il prononça son nom, elle cru qu'elle fondait comme la neige de cet hiver dans un soleil puissant. Il y avait tant de reliefs maintenant dans ce surnom sorti de leur adolescence...
Elle l'écouta et hocha la tête, toujours souriant doucement. A ses derniers mots elle rosit aussi légèrement. Cette invitation non prononcée d'Ed à se retrouver de nouveau, plus tard dans cette nuit de Noël, et à se replonger dans un de ces moments qu'ils se créeraient, un moment rien qu'à eux, une bulle d'amour imbrisable était tout ce qu'elle voulait attendre encore...

"Tu as raison..." dit-elle d'abord en simple réponse, sa voix légèrement brisée par cet instant rallongé de silence.

Elle regarda alors le ciel, essayant de juger de l'heure et de ce qu'il pouvait se passer au bal en cet instant.(HJ: je viens de lancer la fête, ce serait dommage de la fermer maintenant lol)
L'heure de l'échange des cadeaux devaient avoir eu lieu, et la musique devait sûrement battre son plein.
Elle se devait de retourner au bal, de s'y montrer et d'y présider comme la directrice de l'école qu'elle était.

Dévisageant la tenue d'Edward elle regretta qu'il se soit changé...

"Tu ne viendras pas avec moi...?" demanda-t-elle en le fixant dans les yeux.

Elle aurait aimé qu'ils ne se séparent pas... Il semblait follement effrayant de retourner à la réalité sans lui. Elle aurait trop peur alors d'ouvrir les yeux et de constater que tout ceci n'était qu'un rêve, ou un voeu de Noël...

"Tu pourrais...au moins...me rejoindre...?"

Son ton avait quelque chose de suppliant...
Il fallait avouer également qu'elle avait espéré déjà bien avant le bal de partager une danse avec son cavalier... Cette soirée ne serait pas la même si cela n'avait pas lieu. D'autant plus, que maintenant, cette danse pourrait être une façon de déjà profiter légèrement l'un de l'autre, avant de se retrouver seuls de nouveau. Une façon d'être déjà seuls parmis la foule...

Attendant la réponse d'Ed elle embrassa sa dragonne lui promettant de revenir vite la voir et qu'elles iraient faire la plus longue ballade jamais partagée jusqu'alors.

Ensuite, elle sortit sa baguette avec laquelle elle refixa sa coiffure, rougissant de bonheur au souvenir de ce qui avait pu la défaire...
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Edward Elminster
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptySam 18 Aoû - 0:59

Suite à ses derniers mots, Eli rosit délicatement. Elle avait été séduite visiblement par la proposition sous-jacente aux propos de son cavalier.
Mais déjà son visage se figea, et il crut discerner une crispation sur ses traits par ailleurs magnifiques.

Ecoutant ses craintes révélées, Ed fut surpris. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle prenne ses mots de cette façon. Il n'avait pas pensé qu'elle puisse croire qu'il veuille se séparer de lui en cet instant.
Pourtant le regard qu'elle posa sur son costume de tous les jours lui fit remonter à l'esprit le fait qui demeurait : il s'était changé, et ne pouvait décemment se montrer ainsi au bras de sa belle, qui rayonnait dans la nuit. Il ne se voyait pas vraiment faire le remake de La Belle et le Clochard - un dessin animé de son enfance...

Ne sachant tout d'abord quoi répondre, il contempla l'étoile de sa nuit dire au revoir à Kaséïope. Lorsqu'elle se recoiffa d'un coup de baguette magique, Edward prit la parole, d'un air réconfortant.

"Eli, je n'ai jamais dit que je ne t'accompagnerai pas. Tu m'as mal compris. Je ne suis pas indispensable à cette soirée, alors que toi tu es la pierre qui surplombe l'édifice, l'étoile qui magnifie le sapin. Tu te dois d'y être. Quant à moi, j'y irai simplement parce que j'ai envie d'être encore une fois à tes côtés..."

Il marqua une hésitation à ce moment-là. Puis une idée lui vint, qui allait les mettre d'accord. Un sourire se peint sur le visage du jeune homme, comme au ralenti, à mesure qu'il se résolvait à faire ce à quoi il venait de penser.

"Je crois que j'ai une solution pour ma tenue. Je ne peux me montrer ainsi à tes côtés, bien que cela ne ferait que ressortir ta magnificence...
Non, je crois que j'ai trouvé. Avec ça plus besoin de passer dans ma chambre...
Arrives-tu à visualiser très précisément une image de moi portant la tenue qui te plairait le plus ?"


Il attendit la réponse. Si elle le pouvait, ce serait la surprise pour lui...
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptySam 18 Aoû - 1:34

Elisabeth, rougissant de nouveau sous les mots d'Edward se vit rapidement rassurée. Elle ne se souvenait pas l'avoir déjà entendu si poète mais c'était une agréable découverte.

Comme elle, il avait envie de rester à ses côtés, et il allait le faire. Restait uniquement à régler son petit soucis de tenue.

Elisabeth portait sans cesse des robes sombres, depuis la mort de son père...c'était une habitude, un enfermement qu'elle s'était choisie...
Edward le faisait également, par goût, par choix et pour le côté pratique sans aucun doute.
En songeant à cette histoire de tenue, un éclair passa sans l'esprit d'Eli. Elle avait une subite envie de vêtements plus clairs...plus colorés.
Peut-être était-il temps de lever son lourd deui?
Son coeur se serra à cette pensée encore trop rapide pour la jeune femme et heureusement, elle fut rattrapée vers la douce réalité par les mots d'Edward qui conitnuaient.

Alors qu'il parlait un sourire vint illuminer son visage.
Qu'elle aimait ses traits souriants, qu'elle aimait ses yeux ainsi fendus dans l'expression sereine d'un bonheur légitime... qu'elle l'aimait...

Il lui proposa alors de l'habiller, en quelque sorte.
Elle le visualiserait dans une tenue qu'elle voulait le voir porter.

"Comment vas-tu..."

Finalement, elle lui fit confiance et chercha, un amusement lisible sur son visage, la tenue qu'elle allait choisir. En fait, c'était évident (enfin presque looool). Elle avait été charmée par son apparat de bal. Cette tenue qu'il portait quand il était venu la chercher, quand elle avait prit son bras ce soir, devant la porte de sa chambre.

"Bien...j'ai trouvé...je vais me concentrer..." dit-elle tout sourire...

Elle visualisa Edward dans la tenue qu'elle lui avait vue sur le dos, un sourire éclairant son visage de le réimaginer avec ce vêtement qui lui allait parfaitement. Elle essaya de revoir les détails, les couleurs, les coutures, et ancra dans son esprit l'image la plus précise qu'elle pouvait trouver.
Les yeux clos, elle attendit la suite des évènements, espérant que son regard s'ouvrirait sur une bonne surprise.
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptySam 18 Aoû - 17:12

Après avoir hésité, Eli fit savoir à son cavalier qu'elle avait fait son choix. Alors Ed ferma les yeux, laissant son esprit dériver le long du flot qu'il avait appris à connaître. Les frontières du réel s'évanouirent, et il navigua pendant ce qu'il lui semblait des heures à travers le bouillonnement de la magie elle-même.
Pourtant il savait que seules quelques fractions de secondes s'étaient écoulées depuis qu'il avait fermé les yeux. La désorientation temporelle dans cette dimension méconnue était inévitable.

Alors commença le véritable travail...
Il abaissa ses barrières, et laissa les pensées proches l'emplir, sans chercher à les analyser, filtrant naturellement tout ce qui ne correspondait pas à sa tenue...
Devenant alors l'aiguille d'une improbable laine, sous la tutelle des pensées d'Eli, il se mit à tisser...
De l'extérieur, on pouvait voir la tenue se construire, maille par maille, détail par détail, mais à une telle vitesse que l'oeil ne pouvait en percevoir le déroulement exact. Il suffisait de cligner des yeux et... Le costume était là !

Edward savait pourtant qu'une telle construction ne durait pas éternellement. Il avait mis juste ce qu'il fallait de magie dedans pour qu'il tienne jusqu'à une heure avancée du matin. Au-delà, il se déliterait avant de disparaître... Le laissant avec ses vêtements noirs - qui étaient pour l'heure contenus dans le costume en lui-même, il servait de support en somme...

Ouvrant les yeux, le jeune homme n'avait soudain plus l'air ténébreux du tout, dans son costume rouge et vert qui lui était revenu... Mais pour l'heure lui-même n'en savait rien. Son premier regard fut pour sa belle - un regard pétillant, contenant amour et promesses. Un brin de fierté avait jaillit en lui, car il savait qu'il venait d'effectuer une passe dont son aimée ignorait tout...
Sachant ces pensées incorrectes pour l'heure, il eut le bon goût de rosir, puis baissa les yeux vers son poignet, qui tenait à présent sa baguette, si singulière...

Il eut un sourire attendri en découvrant la même manche qu'il venait de quitter il n'y avait pas si longtemps. Ainsi Eli appréciait vraiment le costume qu'il avait choisi pour elle. Il en était ravi...

Sans un mot, mais toujours le sourire aux lèvres, il rangea sa baguette, salua Kaséïope d'un mouvement de tête respectueux, et également affectueux, puis se tourna complètement vers la dame de ses rêves. Lui offrant sa main, il lui signifia d'un regard qu'il était prêt à la suivre vers la fin des festivités...
Alors seulement il parla, voix douce et grave.

"Je suis à toi, Eli. La soirée nous appelle..."
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MessageSujet: Re: Lune carmine sur le dragoport   Lune carmine sur le dragoport EmptySam 18 Aoû - 17:34

Elisabeth fermait toujours les yeux, entourant Edward dans ses pensées du costume qu'elle avait tant aimé sur lui.
Elle ne savait ce qu'Edward entreprenait mais elle se doutait que d'une manière ou d'une autre, elle aurait une surprise en ouvrant les yeux.
Comme un cadeau de Noël un peu en avance, elle avait envie déjà de le découvrir, pressée comme une enfant.
Bientôt elle sentit que la concentration magique n'était plus. Percevant que son cavalier devait en avoir fini de son mystérieux tour, elle entrouvrit les yeux.
Un large sourire illumina son visage.

"Comme tu es élégant..."

Elle posa sur lui un regard empli de fierté. Elle se sentait heureuse comme jamais d'imaginer revenir dans la salle de bal à son bras.
C'est cependant sa main qu'il lui offrit et elle la prit avec le plaisir évident de cette nouvelle complicité.

"Allons-y, Ed..."

Elle se concentra pour transplaner, emportant avec elle l'homme de sa soirée.... l'homme de sa vie...?

(suite au bal)
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