Narcisse vient chercher Fanny

Voilà le premier paradoxe temporel que Narcisse vivait. A l'heure qu'il était, il allait chercher Mélissandre dans sa chambre, alors qu'il se trouvait là, devant la maisonnette de Fanny. Il la regarda avec un air nostalgique... Il avait quelques souvenirs ici. Des moments fabuleux...

Grace au chamboule tout de Pan, il venait de vivre une heure au bal en compagnie de Mélissandre, puis sous prétexte d'aller lui chercher un verre, il avait disparut de sa vue, et avait utiliser l'instrument magique.

Au départ, il pensait vivre le bal dans sa totalité et puis remonter le temps d'un seul coup... Mais il avait craqué... Il lui tardait trop de se trouver avec Fanny... Il était remonté d'une heure dans le temps et s'était précipité dans le quartier résidentiel. Il avait noté l'heure exacte à laquelle il avait passé la porte de la salle et se devait de se concentrer pour que lui et Fanny ne croise pas son double avec Mélissandre... "Orchidéus" dit il pour faire apparaitre un bouquet de roses rouges assez petit pour qu'elle puisse l'attacher à son poignet...

Il sonna à la porte, un petit sourire sur les lèvres... Il se sentait un peu timide. C'était bête, mais Fanny était une dominatrice, et il se sentait toujours un peu bête avec elle... Bête et bien à la fois... Il lui tardait de la serrer dans ses bras, comme un drogué qui espère sa drogue... Oui, il était dépendant de la fougueuse Fanny ! *Allez Fanny ! Ouvre moi ta porte ! Pitié ! Cesse de me faire languir...*

Fanny était prête depuis un moment quand Narcisse vitn la chercher.

Elle avait hâte d'être au bal avec son beau cavalier surtout après leur rendez-vous au clair de lune.
C'était un souvenir mémorable pour Fanny.
Si la pauvre avait su que Narcisse jouait les coureurs de jupons, peut être aurait-elle été moins enjouée.

Elle portait la robe que Narcisse lui avait réalisé.

Elle se dépécha de lui ouvrir la porte.

Elle découvrit dans ses mains un petit bouquet de roses rouges, qu'il était charmant.

"Bonsoir Narcisse, que tu es élégant.
Ta tenue est une merveille.

Elle embrassa Narcisse avec une tendresse sensuelle.

"Veux tu entrer un instant avant d'y aller ou y va-t-on de suite"

Narcisse très solennel, à défaut d'être surpris par la tenue de Fanny qu'il connaissait forcément, prit Fanny dans ses bras alors qu'elle l'embrassait, puis saisissant sa main, toujours collé à elle, lui fit un baise main évocateur. "Ma belle fanny... Quel joie de te revoir... Inutile de te dire à quel point tu es éblouissante, j'aurais l'impression de me vanter alors que tu es toujours éblouissante..." lui souffla t-il à l'oreille.

Et il l'embrassa encore...

A son invitation, un petit sourire naquit sur ses lèvres, et il lui fit faire trois pas de danse vers l'intérieur, puis claqua la porte d'un coup de pied. "Rester seul avec toi ? le temps de prendre un verre ? N'est ce pas risqué ?" lui demanda t-il taquin. "Je prends ce risque avec plaisir !" lui répondit il, heureux de souffler avant sa prochaine heure de bal.

Il s'éloigna un peu de Fanny, toujours en tenant sa main, délicatement dans la sienne, et fit tourner sa baguette au-dessus de son poignet. Une liane attacha le petit bouquet à son bras en créant de jolies arabesques végétales. Il souriait, heureux d'être là avec elle... *Mais pourquoi est ce que je ne resterais pas là ? Simplement ?* se demanda t-il soudain. Mais il se rattrappa très vite. Deux autres coeurs l'attendaient, et cela lui aurait fait mal de les décevoir.

Et puis il avait envie de tout lui dire, non pas par un soucie d'honneteté, mais, la fatigue aidant, il se sentait seul. Fanny lui serait une excellente confidente. Pratique, pleine de bon sens, elle saurait le conseiller, le guider... *Mais qu'est ce que je raconte là ? Elle m'enverrais ballader oui ! J'aurais plus qu'à aller pleurer dans les jupes de ma mère ! Là ! ça va plus ! Je débloque complètement ! Je vais y laisser ma peau ! ... à cause de ce travail !* Et il se mit à réver d'une vie où ses trois merveilleuses jeunes femmes le dorloteraient en parfaite harmonie alors que Fanny lui servait un verre... *Trois ?... Oh ben oui... trois ! Je me fais vieux !*

Trois pas de danse et ils se retrouvèrent à l'intérieur de la maison.
Une liane attacha au poignet de Fanny le petit bouquet.

Fanny resplendissait, ses yeux pétillaient de bonheur.
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas connu ça et elle était vraiment heureuse d'avoir rencontrer Narcisse, si la pauvre avait su.
Il allait probablement lui briser le coeur.
L"insouciance était loin pour le moment et Fanny savourait pleinement l'instant présent.

Pourtant, Narcisse n'était pas là.
Il était perdu dans ses pensées, dans sa rêverie.
Fanny pensa que c'était lui au surplus de travail qu'il avait dû avoir ces derniers jours.

"Narcisse, tu rêves, tu as l'aire d'être fatigué, des soucis?
Si tu préfères, nous pouvons aller marcher un peu pour prendre l'air sinon le champagne est servi"

En effet, Fanny avait déposé deux coupes devant eux

"Mmh ?... Non .. non.. tu as raison.. Je suis juste un peu fatigué... Le mois a été plus que rempli avec ces fêtes de Noël..." Il sourit pour la rassurer :"Mais on va pas s'en plaindre ? Hein ? On aura toute l'année pour s'en remettre..."

Il prit le verre de champagne pétillant et le fit tinter contre celui de Fanny. "A toi !" dit il doucement dans un petit sourire heureux. Il porta son verre à ses lèvres et tout en regardant Fanny, en but un peu. "Quant à tes ballades..." reprit il, "elles sont plus risquées qu'un verre prit en ta compagnie... Quoique, si tu n'as pas envie d'aller au bal, moi, je te suivrais bien... " fit il dans un clin d'oeil plein de sous-entendus.

"Remarques, je dis ça en riant, mais je suis sérieux... Si tu me dis de rester là ou d'aller ailleurs, où que ce soit, tant que tu es avec moi, je te suivrais !" Bon evidemment, il n'y croyait pas. Il se doutait qu'elle avait envie d'y aller et que son invitation à faire l'école buissonière resterait en l'air... Mais il tenta le coup... Après tout, s'il pouvait éviter ses deux autres moi... Pourquoi ne pas en profiter ? ça serait un beau coup de théatre si elle disait "oui"... *Et puis elle est si imprévisible parfois...?!*

"faire l'école buissonnière, tu n' y penses pas voyons!
Tu as réalisé quasiment toutes les tenues de ce bal, les gens vont te chercher voir comment tu es habillé.
Ton absence ne paraitrait pas tout à fait naturel, tu dois aller à ce bal et je vais t'y accompagner."

Fanny attendait ce bal depuis longtemps et elle était fière de s'y rendre aux bras de Narcisse.
Elle ne l'aurait raté pour rien au monde.

Elle prit sa coupe puis la leva

"A nous"

Fanny ne savait pas que le nous ne durerait peut être pas aussi longtemps que prévu.

Elle but une gorgée de champagne et vint se blottir dans les bras de son prince charmant, un petit moment de répit avant la foule, l'agitation et la musique

* Bon.. ben tant pis...* Il lui sourit tout en haussant les épaules... "Tu sais, ça ne me manquera pas... Mais pour toi, et rien que pour toi, j'irais avec plaisir..." Et la voilà qui s'asseyait sur ses genoux.

(Les dix minutes qui suivirent ne seront pas relatées... )

Réajustant son costume, aidant Fanny à remettre ses cheveux en place, il finit par se décider. Elle et lui arriveraient forcément après Mélissandre et lui... Car ils étaient à présent en retard !!!

"Fanny ! On va rater le discours d'introduction !" s'écria t-il en constatant l'heure. Il attrappa sa cape qu'il avait posé sur un dossier de chaise, aida Fanny à s'habiller pour sortir et attendit qu'elle fut complètement prête jouant l'impatience. Car en fait d'impatience, il ne lui tardait pas réellemnt d'y aller, mais Fanny y tenait ! Alors en avant !

Après avoir convaincu Narcisse de l'importance de ce bal, les deux tourtereaux s'offrir un flottement d'une dizaine de minutes.
Pour le coup, cette fois-ci, ils étaient en retard.

Fanny se recoiffa rapidement puis sortit pour rejoindre Narcisse qu'il l'attendait déjà dehors.
Il était hors de question qu'ils ratassent l'ouverture de bal.

Ils se dirigèrent à pas rapide vers le château