Des biscuits pour un vieux monsieur

Ephemeria avait regardé 2 fois l'enseigne de la boutique avant de rentrer, car elle n'était pas certaine que ce soit la bonne.

Mais aussitôt franchie la porte, son nez frétilla de bonheur.

- "Hummm ! ça sent bon !" s'exclama la minuscule fillette.

Et puis il faisait bon aussi, et elle commença à avoir un peu chaud dans son manteau. Elle examina de ses grands yeux noisette les étagères et sourit en voyant des boules vertes qui la regardaient. Cela lui faisait penser à la boutique de Monsieur Frangemor et à son oeil dans un bocal. Sauf que là, tout était comestible.

Elle s'avança vers le comptoir, attirée par la pancarte qui indiquait la liste et les prix des produits proposés dans le magasin.

Là, elle vit qu'on pouvait se servir à boire, et elle fixa la vitrine des boissons avec curiosité. Il y en avait beaucoup de différentes, aux couleurs appétissantes. On pouvait aussi goûter aux bonbons ! Mais elle n'osa pas y toucher...

Il y avait une foule de choses.
En fait, beaucoup trop pour Ephemeria, qui ne connaissait rien aux sucreries.

Elle leva la tête, à la recherche de quelqu'un et vit une sonette sur le comptoir. Se hissant sur la pointe des pieds, elle appuya dessus et attendit en tendant l'oreille.
*Quelle jolie musique !!!*
Des violons murmuraient a des violoncelles pendant que des clavecins chuchotaient une ritournelle légère. Un air étrangement mélancolique. Comme l'hivers, comme le Manoir.
Ravie, elle ne bougea pas, de peur de ne plus l'entendre, et en profita pour humer les saveurs qui flottaient dans l'air.

« Besoin d’aide ? » Lança une voix douce derrière elle

Chérie regardait la petite fille qui restait immobile. Elle lui fit un large sourire en prenant la liste des bonbons.

« Qu’est ce qui te ferais plaisir ? Des biscuits ? Des bonbons magiques, moldu ? Dit moi ce que tu veux.»

Un chiot rejoignit la fillette et se planta juste devant elle. Chenapan avait faim. Il avait toujours faim. Il se mit assis et tendit la patte dans l’espoir qu’elle lui donne quelque chose. Chocolat, lui, plus malin, attendait tapis dans l’ombre sur une étagère. Il pouvait tout voir. Et de ses yeux verts étincellent, il épiait les moindre geste de la minuscule fille. Si elle offrait quelque chose au chiot, il sera le premier à le manger !

Un peu surprise par l'arrivée silencieuse de Chérie, Ephemeria se retourna brusquement et vit une jolie dame avec de très longs cheveux roux et un oiseau dans le dos.
*Un oiseau dans le dos ???*
Elle pencha la tête et s'aperçut qu'il ne s'agissait pas de cela du tout ! C'étaient des ailes !!
*Bééh ! Mais tous les marchands ont donc des membres d'animaux dans Mivia Town !?* pensa-t-elle en faisant involontairement une légère grimace. Elle repensait au mélange de fille et de chat de la librairie, et se dit que des serres d'aigle à la place des jambes auraient bien convenu au monsieur grognon Frangemor... Si ça se trouve, il les cachait sous sa robe de sorcier. Biiii !

Puis ses yeux se reposèrent sur le visage avenant de la commerçante, et Ephemeria se morigéna de rester ainsi muette face à une personne visiblement animée de bonnes intentions.

- "Heu, pardon, bonjour Madame. Je cherche des biscuits pour un vieux monsieur adorable. Mais je ne connais rien aux friandises, alors si vous pouviez m'aider, ce serait vraiment formidable."

Elle s'efforçait de ne pas regarder les plumes blanches qui dépassaient du dos de son interlocutrice.

C'est alors qu'un chiot trop mignon vient lui donner la patte !

- "Ho, qu'il est mignon !" s'exclama-t-elle, prête à le caresser.
Mais elle s'était tant faite gronder, dans les cuisines du Manoir, lorsqu'elle touchait un animal, qu'elle retint son geste au dernier moment.

La dame était décidément très gentille, mais les questions qu'elle posait, Ephemeria n'en connaissait pas la réponse... Ceci dit, tous les biscuits avaient l'air très appétissants.

- "Heu... Je ne sais pas ce qu'il aime, Madame. On n'est pas encore amis, je crois. Mais j'aimerai beaucoup, parce qu'il est... Il est... adorable ! Vraiment ! C'est Monsieur Selestin, vous le connaissez ?"

La minuscule fillette eut un grand sourire et rajouta :

- "Il m'a permis de venir le voir juste comme ça, et je ne voulais pas venir les mains vides... Mais je n'ai aucun idée de quoi apporter !"

Puis, a la remarque apaisante au sujet du chiot, Ephemeria répondit :

- "Heu, oui, je vois qu'il est gentil, et je n'ai pas peur. Heu... C'est juste qu'on m'a appris que ce n'était pas bien de toucher les animaux avant de toucher de la nourriture. Mais c'est dommage parce qu'il est très mignon..."

A ses questions, Ephemeria répondit qu’elle n’en avait aucune idée et lui donna le nom du destinataire…

« Selestin … Endymion Selestin, le marchant de baguette magique ? Oui je le connais un peu, j’ai été élève à Elementia. C’est vraiment très gentille de ta part de penser ainsi à lui. Je suis sur que peu importe les biscuits que tu lui apportera il sera très ravi. C’est le geste qui compte, ne l’oublie jamais…»

La jeune fille lui expliqua pourquoi elle n’osait pas caresser le jeune chiot, Chérie la regarda un instant perplexe puis repris sa recherche de biscuit qui pourrait plaire au vieil homme.

« Si c’est ce qu’on a appris. Note bien que ce n'est pas des caresses que veux Chenapan... Voyons, voyons, qu’est qui pourrait bien lui plaire ? Celui-ci ? Non, ça ne doit pas être son genre. Celui là ? Non plus. Ah ! Peut être que ça ? Ou ça ? Huuuuum ou bien ça ? »

Chérie regarda les différents bocaux en espérant trouver celui que préférerait Selestin, oubliant qu’elle venait de dire peu de temps auparavant que seul le geste comptait !

« Les meringues pépites de chocolat ? Ça devrait lui plaire. Veux tu goûter ? » Demanda t’elle à la fillette

Chocolat daigna alors bouger de son perchoir et sauta vers sa maîtresse, éraflant au passage les cheveux bouclés de la petite fille...

La petite Terro observa la dame aux cheveux roux qui hésitait devant une quantité impressionnante de bocaux emplis de biscuits. De dos, on voyait beaucoup mieux ses ailes.

*Bèèèèh !*

Ephemeria fit un effort pour regarder ailleurs. Ce qui n'était pas mal, car la boutique était très intéressante.
Mais lorsque la dame lui proposa de goûter une meringue, ses yeux globuleux revinrent immédiatement vers Chérie. C'est exactement à ce moment qu'une chose passa, ou plutôt fusa, tout près de sa tête, en accrochant légèrement la tignasse de la fillette.
Une véritable panique saisit la minuscule Terro qui porta aussitôt ses mains au bandeau vert, qui retenait sa masse de cheveux bouclés vers l'arrière. S'étant assurée que le bandeau n'avait pas bougé, elle parut soulagée et soupira :

- "Oh, c'était juste un chat."

Puis elle sourit, un peu gênée de sa réaction, et hocha la tête :

- "Je veux bien goûter votre meringue Madame."

A peine Chérie avait elle fini sa phrase que Chocolat avait bondit vers elle. La jeune fille fut pris de panique un instant puis se rassura en voyant qui ne s’agissait juste d’un chat. Elle semblait beaucoup tenir à son bandeau vert.

« J’ai dit pépite de chocolat, pas Chocolat ! Vilain, tu devrais avoir honte de toi de faire une telle arriver !» Sermonna t’elle

« Chocolat à souvent des réactions imprévisible mais il est très gentil…enfin presque. Tu n’es pas obliger de m’appeler tout le temps madame tu sais, tu peux m’appeler Chérie. Chocolat non ! »

Alors que Chérie tendait le bocal à Ephemeria pour qu’elle goûte les biscuits, Chocolat avait essayé d’en piquer au passage mais la jeune femme l’avait empêché. Vexer qu’une fille aussi minuscule puisse ainsi empiété sur son territoire – tout ce qui est composé de chocolat lui appartient- il partit se réfugier sur l’épaule de sa maîtresse sans quitter des ses yeux verts la fillette. Manger son chocolat, dans sa maison, ça ne se passera pas comme ça, promesse de chat !

- "Heu... Chérie, c'est votre prénom ? Waw, vos parents devaient avoir très envie de vous alors !"

Quand même, même pour le monde sorcier, Chérie, c'était un prénom bizarre !

Elle plongea sa petite main dans le bocal et attrapa une meringue, qu'elle goûta en observant le chat.
Il n'avait pas l'air si gentil que ça tout compte fait.

- "Mmmm !!!!"

Ce biscuit croquait, et fondait à la fois ! La douceur du sucre légèrement vanillé était réhaussé par la chaleur des pépites de chocolat. C'était à tomber par terre un tel délice !!
Elle finit la meringue avec une rapidité digne de sa gourmandise. Mais elle attendit d'avoir fini pour reprendre la parole :

- "Woa ! Mais c'est incroyable ! Tous vos autres biscuits sont aussi délicieux ?"

Ephemeria se souvint qu'elle avait goûté un macaron au cours de divination. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle était venue dans ce magasin précis.

- "Vous avez des macarons ? C'est bon ça aussi ! Je suis sûre que Monsieur Selestin aimera."

(Désoler pour le retard)

Lorsque la commerçante lui demanda de l’appeler Chérie, la petite fille lui demanda si c’était son prénom.

« Oui c’est mon prénom et oui on peut dire que mes parents avaient envie de moi»

C’était certain ! Les Elyzoranes tenait beaucoup à leur petite fille, plus que tout même. Elle appréciait d’ailleurs vraiment son prénom. Elle le trouvait jolie, bien qu’il puisse parfois prêter à confusion ! Chérie se rappela le nombre de fois où les clients l’avait prise pour la fiancé d’Oliver. Celui-ci prenait un malin plaisir à l’appeler « ma Chérie » alors évidemment…

Ephemeria apprécia beaucoup le biscuit qu’elle venait de goûter, au point de demander si tous les autres biscuits étaient aussi délicieux. Chérie eut un petit rire.

« A la basse tous sont délicieux, seul nos critères de goût les définissent comme bon ou mauvais. » Répondit elle dans un sourire

« Oui j’ai des macarons, ils sont là. Goûte les si tu en as envie, c’est à ça que servent les bonbonnières. Lequel voudrais tu lui offrir ? » Lui demanda t’elle aimablement

La minuscule fillette leva ses yeux globuleux vers la commerçante et tendit une main timide vers les bocaux.
Elle attrapa un biscuit, en gardant un oeil méfiant sur le chat, et croqua un petit bout.
Waw ! C'était un délice aussi !
Ce mélange de craquant et de fondant, de sucre et de crème ! Plus aucun doute, la cuisine était un véritable art !!

Elle goûta un autre macaron, puis un autre. Mais il y en avait tant qu'elle renonça à tous les essayer. Elle se sentait toujours coupable de manger en dehors des repas... Pourtant, elle aurait volontier fait une razzia sur la boutique, tant la gourmandise la tenaillait !

Mais quand à choisir lesquels elle voulait pour Monsieur Selestin...

- "Vous croyez que je pourrais en avoir deux de chaque ? Comme ça on pourra choisir lesquels on préfère ?"

La fillette goûta les biscuits les uns après les autres mais sembla ne pas savoir lequel ou lesquels choisir. Cela fut vite confirmé lorsqu’elle demanda si elle pourrait avoir deux de chaque. Si à cet instant il y avait eue une ampoule au dessus de la tête de Chérie, elle aurait probablement brillée pus fort encore que le soleil !

« Mais oui bien sure, s’exclama t’elle. Voilà une idée lumineuse ! Je vais de ce pas, te préparer un assortiment de macaron. »

Chérie pris un sachet où elle déposa les différents macarons, une fois le sac rempli, elle le tendit à la fillette.

« S’il te plait ! Veux tu autre chose ? »

Ephemeria regarda avec plaisir Chérie attraper délicatement différents macarons et les déposer avec soin dans un sachet. Ses mouvements montraient qu'elle aimait vraiment ce qu'elle faisait.

Puis elle lui tendit le paquet et lui demanda si elle voulait autre chose.
La minuscule fillette sourit :

- " Le contenu de votre magasin ?"

Elle eut un petit rire et reprit :

- "Merci, mais je crois que le sac est bien assez volumineux."

Ses yeux protubérants s'aggrandirent de gourmandise.

- "On va se régaler !
Mais la prochaine fois, j'essayerai vos meringues ! "

Ephemeria était un peu effrayée de l'ampleur que semblait prendre sa gourmandise, aussi, elle refusa poliment les meringues proposées par la dame bizarre.

Elle sortit sa petite bourse luisante et en sortit la somme demandée. Puis elle attrapa le paquet de douceurs et c'est avec un grand sourire qu'elle conclut :

- "Merci beaucoup Madame ! Au revoir !"

Faisant attention de ne marcher ni sur le chat, ni sur le petit chien, elle se dirigea vers la sortie.