Ultime solution...

Paul venait de sortir de la salle Berghamov, le cœur lourd et les yeux fatigués...il errait dans les couloirs d'un pas lent, il tenait un grand hibou dans ses bras, qui avait perdu connaissance. Paul venait de se faire réexpédier la lettre qu'il avait envoyée quelques jours plus tôt à ses parents, ces derniers avaient brutalisé l'oiseau, pensant qu'il leur voulait du mal et n'avaient pas lu la lettre. Le jeune garçon était perdu, il ne savait plus quoi faire, sa famille l'avait renié, les paroles de son père était bien réelles alors, il pensait ce qu'il avait dit,…

Citation :: « prend notre fils mais laisse nous en paix… »

Cette phrase faisait tellement mal…ce seul souvenir lui était insupportable…
Après quelques longues minutes à marcher sans but, sans même savoir où il allait, Paul eut une idée, mais pour cela, il devait se rendre auprès de la directrice d’Elementia, qu’il aimait bien car elle partageait la même passion que lui…les dragons…
A la seconde près où Paul pensa au « bureau de la directrice », il eut la surprise de voir des flèches se dessiner sur le sol, sa curiosité l’incita à les suivre.
Le chemin était long, le hibou lourd et très mal en point, il perdait de nombreuse plumes qui donnait à Paul le sentiment d’être le petit poucet.

* oula…il va y avoir besoin d’un aspirateur dans ce couloir *

Soudain, les flèches cessèrent d’appraître, Paul leva les yeux, il se trouvait devant une porte portant une plaque où il était inscrit qu’il était bel et bien devant le bureau de la directrice…

*J’espère qu’elle est là…*

Paul tendit sa main, frappa trois fois puis attendit…

La directrice était là. Ainsi que Spix et Luna, perchés côte à côte sur un seul perchoir. Chacun avait pourtant le sien mais il fallait croire que le phénix et la chouette de la directrice ne voyaient pas d'inconvénients à partager leur chambrée.

Elisabeth était plongée dans une lettre à l'écriture tremblante. Une lettre incompréhensible, comme à chaque fois. Cette écriture l'emplissait d'émotions et ces mots alignés là, sans rapport les uns avec les autres, encore plus.
Elisabeth relu une fois encore la lettre de sa mère en soupirant.

*Il est temps que j'aille la voir. Une bonne fois, passer du temps avec elle...Effi et Bloom ne peuvent pas jouer le rôle de sa fille...*

On frappa à la porte et la directrice, qui à ce moment avait le visage soucieux, et le regard posé sur les paupières, toujours closes, du portrait de son père, retrouva en un instant sa stature et la neutralité qu'elle affichait le plus souvent sur son visage.

"Oui, entrez?" déclara-t-elle.

Elle dirigea machinalement sa baguette vers la porte qu'un sort informulé ouvrit.

Paul eut un léger sentiment de panique lorsque la porte s'ouvrit...Il entra à pas lent, les yeux remplis de larmes tournés vers la directrice, l'oiseau dans ses bras, de plus en plus mal en point, Paul s'avança jusqu'au bureau, posa le hibou dessus et éclata en sanglot...au milieu de ceux-ci, le jeune aeri parvint à prononcer quelques paroles:

"Je....je ne savais pas.....ou.....ou aller................il....il va mourir, c'est ma faute !! c'est ma faute......"

Les larmes coulaient sur les joues de Paul, elles ne voulaient pas s'arreter, instinctivement, il fit quelques pas en arrière et recula jusqu'a toucher le mur, craignant surement faire du mal à l'oiseau par sa seule présence.

Elisabeth ouvrit des yeux de plus en plus ronds quand entrèrent dans son bureau, un de ses élèves, le visage décomposé, avec sur les bras ce qu'il restait d'un hibou. L'oiseau était très mal en point et des plumes se répendaient partout sur le bureau alors que Paul l'y déposait.

Remise de son choc Elisabeth se leva d'un bond et écouta tout en faisant le tour de son bureau les sanglots violents de son élève. Celui-ci recula alors jusqu'au mur, l'air effrayé et perdu.

"Là..."

Elle avait parlé d'une voix douce, à la fois vers l'oiseau et vers Paul.

"Pauvre petit...que t'arrive-t-il..." souffla-t-elle, encore une fois ceci pouvait être dirigé vers les deux êtres présents.

Elle regarda l'oiseau en plissant les yeux. Il semblait avoir traversé un mur de coups. Il était si mal en point que même Elisabeth ne pensa pas tout de suite qu'il pourrait s'en sortir.
Elisabeth attrapa sa baguette et une cruche d'eau.
Elle incanta au dessus de l'eau et celle-ci devint légèrement rosée. Elle dirigea sa baguette vers le hibou et au fur et à mesure, celui-ci voyait ses blessures nettoyées, et apaisées. L'eau rosée disparaissait au fur et à mesure, avec les contusions du hibou.
Enfin, l'animal se trouva avec deux atèlles. Une sur une patte et l'autre sur une aile.
Elisabeth avait un mince espoir, mais il était visible que l'animal se portait déjà mieux.
Elisabeth fit apparaître un petit panier empli de coton et y fit léviter le hibou qui semblait dormir.
Elle souffla enfin avec plus de légèreté et se tourna vers Paul.

Elle tendit une main vers lui.

"Il lui faut un grand repos, c'est certain... mais je pense que le bon air et l'amour de son maître l'aidera."

Elle sourit, non sans penser qu'il fallait maintenant éclaircir ceci.

Elle dirigea sa baguette vers le jeune Aeri et alors un souffle doux et parfumé parcouru son visage.

"Paul, venez-vous asseoir, et nous allons parler un peu...non?"

Elle tentait de paraître calme et détendue, et elle espérait que l'Aéri prendrait un peu de ceci.

Paul était effaré, elle allait peut-être penser que c'était lui qui avait fait du mal à ce hibou...mais après tut, indirectement c'était lui, s'il n'était aps devenu sorcier, ses parents ne seraient pas devenus comme ça et ils n'auraient rien fait de mal...

La directrice se pencha sur l'oiseau et Paul fut fasciné par la façon dont elle le soigna. Lorsqu'il vit les blessures de l'oiseau disparaître, ses sanglots devienrent moins violent et il commença petit à petit à reprendre une respiration normale.

Lorqu'elle lui tendit la main, Paul hésita, voulait-elle le sermonner ?? elle n'en avait pas l'air, son regard était doux et sa voix apaisante.

Citation :: "Il lui faut un grand repos, c'est certain... mais je pense que le bon air et l'amour de son maître l'aidera."

".....je......je ne suis pas son maître, c'est.......un hibou de la.....de la volière....."

Paul eut un sursaut de panique lorsque la directrice pointa sa baguette sur lui, il fut agréableent surprit de sentir un souffle parfumé sur son visage, elle lui proposa alors de venir s'assoir...

C'est avec prudence et non sans crainte que Paul avança doucement vers le bureau, et s'assit sur une chaise, la tête baissé...

Elisabeth regarda le hibou qui semblait s'endormir...

*Pourvu que tu te réveilles, petit...*

Entre temps, elle leva un sourcil, apprenant que cet oiseau n'était pas celui de Paul, mais bien un des hibou de la volière. Elisabeth sentit deux pensées passer en elle. La première était que c'était bien rare que les élèves s'inquiètent de la santé des oiseaux de l'établissement, et la seconde que si c'était un accident de parcours, il fallait donner des instructions pour que ses messagers ne passent plus par là... c'était bien trop dangereux...

Paul s'était assis. Elisabeth resta debout, non loin de lui, et s'assit sur le coin de son bureau, paraissant parfaitement détendue.

"Je vois...mais je ne doute point qu'il guérisse si vous pensez bien à lui tout de même..."

Elle décida qu'il était plus facile, sans doute de parler franchement que de tourner plus longtemps autour des véritables interrogations.

"D'où vient cet oiseau, Paul, savez-vous ce qu'il s'est passé pour qu'il soit si mal en point?"

Elle se pencha plus vers le garçon et ajouta, doucement.

"J'ai cru vous entendre dire que c'était de votre faute? Qu'est-ce que vous vouliez dire?"

Elle se disait que si l'enfant avait fait quelque chose de vraiment mal et non avouable, il ne serait pas venu la voir, elle, pour l'aider...il aurait au trop honte, surtout pour un Aeri, malgré leur honnêteté...
Bref, il lui fallait comprendre le fin mot de cette histoire.

Paul garda la tête baissé, il ne voulait pas regarder dans les yeux de la directrice, de peur d'y voir de la colère, ou un quelconque reproche, malgré tout, d'après sa voix, la directrice n'avait pas l'air faché mais Paul n'était pas rassuré pour autant, ses larmes continuaient de couler, il craignait les sorciers et pour lui, tous ces malheurs étaient de leur fautes...et en partie de la sienne...

Paul fut légèrement rassuré lorsque la directrice lui dit que l'oiseau allait surement guérir si il pensait à lui....peu après, Mlle Eidos lui posa des questions auquelles le petit garçon ne voulait pas répondre, allait-il dire du mal de ses parents? jamais...pourtant, du mal...eux en faisaient, peut-être sans s'en rendre compte mais ils en faisaient...

Il garda le silence un bon moment...puis déclara entre les sanglots...

"Il y a environ....5 jours, j'ai......j'ai envoyé une lettre à mes parents...avec ce hibou.....de la volière et......aujorud'hui, il....il...il est revenu comme ça, la lettre.....dans le bec.....déchirée....mais toujours fermée....."

Citation :: "J'ai cru vous entendre dire que c'était de votre faute? Qu'est-ce que vous vouliez dire?"

C'est au moment où la directrice posa cette question que Paul craqua.
Il se leva brusquement de la chaise, la faisant presque tomber, ses pleurs et la puissance de sa voix doublère d'intensité.

OUI, OUI c'est ma faute !! c'est ma faute, je n'aurais jamais du devenir un sorcier, mes parents me haïssent, ils me prennent pour le diable !! et je suis sur que j'en suis pas loin !! Je n'aurais jamais du m'interresser aux choses bizarres de votre monde, JE NE VEUX PAS ETRE SORCIER, JE HAIS CE MONDE, il m'a enlevé en quelques minutes les personnes auquelles j'étais le plus attaché !!! mais je n'ai nulle part où aller, je n'ai plus de famille, ils ont préféré me rejeter, ils ont....peur de moi...........je ne sais plus quoi faire....."

Paul s'accrocha au bureau pour ne pas tomber puis il eut une idée...bien qu'il haïssait les sorciers et n'en connaissait que très peu, il pensait que celle qui était devant lui était la plus puissante et qu'elle piouvait réaliser n'importe quoi, il releva la tête et la regarda de ses yeux rouges, humides puis dit d'une voix faible...

"Mlle Eidos....je.....j'ai quelque chose à vous demander...pouvez-vous......enlever mes pouvoirs....??? et me rendre "normal"....?"

Elisabeth plissa les yeux.
Il y avait 5 jours... Elle chercha à calculer intérieurement le trajet possible du hibou, sa durée jusqu'à chez Paul.
Il avait sans aucun doute mit beaucoup plus de temps que la logique voudrait.
Elle repensa à la forêt, encore fragile après le drame qui s'y était tenu. 2tait-ce possible que le hibou fût passé dedans en plein dans la bataille..ou à sa fin...qu'il ait prit la rebellion des gobelins?
Elle secoua la tête, tout ceci ne tenait pas vraiment la route, les durées étaient trop éloignées.
Mais alors, Paul se mit à avoir un comportement complètement différent et surprenant.

Elisabeth l'écouta attentivement, essayant de reconstruire ce qu'il disait en passant outre sa voix ondulante et son émotion.
Paul raconta alors que ses parents le haissaient, qu'il était un montre à leur yeux, et dans un moment assez fou il cria qu'il ne voulait plus être sorcier, qu'il detestait le monde dont il faisait partie.

Elisabeth affichait un visage neutre, laissant la colère, la rage et la tristesse découler du jeune Aeri.
Enfin, il reprit son souffle, s'appuyant à son bureau.
Elisabeth tendit une main vers lui mais déjà il relevait la tête, les yeux gonflés de larmes et de panique.
Il lui demanda alors de le faire redevenir normal...

Elisabeth aussitôt eut un léger sourire.
Etait-ce malvenu? Non, sans doute pas, car elle portait dans son regard toute la compréhension possible. Une telle situation pouvait arriver à un demande pareille, elle le comprennait parfaitement, et elle imaginait que Paul n'était pas le seul sorcier à ne pas accepter de l'être.

"Paul..." commença-t-elle.

Alors, d'un appel mental le fauteuil devant le bureau s'approcha et se plaqua contre les jambes du garçon, l'invitant à s'asseoir, ou du moins prévoyant avec sécurité que le jeune garçon pourrait bien ne plus sentir ses jambes et s'écrouler.

"Je comprends ce que vous vivez... Ne pas être accepté par les autres est une choses difficile à vivre, et encore plus quand dans ses autres se trouvent ses plus proches..."

Elle soupira un instant.

"Paul...bien que tout le monde ne le comprenne pas comme ceci, vous êtes normal."

Elle eut un regard tendre.

"Vous avez juste une faculté supplémentaire, celle de la magie...Paul, vous pouvez choisir de ne pas voir ses pouvoirs, de ne pas les vivre, de les laisser enfouis au fond de vous, mais la magie qui est en vous ne s'ôte pas. On ne peut retirer ses pouvoirs à quelqu'un qui en bénéficie..."

Ne voulant pas que l'élève se précipite pour lui annoncer qu'effectivement il renonçait à vivre sa magie elle continua.

"La souffrance que vous vivez actuellement est compacte, vive et dure. Mais elle n'est pas éternelle... Les gens ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas, c'est naturel. Mais ils changent parfois d'avis quand ils comprennent qu'il n'y a rien à craindre. Si vos parents réagissent ainsi, c'est fort regrettable, mais votre rebellion n'y changera rien."

Elle regarda le hibou...

"Votre première tentative à échoué...pensez à la prochaine, et à la suivante...pensez à eux, et à votre amour pour eux. Pensez que vous êtes leurs fils, et que la peur n'efface pas ce lien unique. Le temps est votre seul allié, maintenant, et le courage, aussi."

Elle soupira.

"Je ne vous retirerai pas vos pouvoirs. Ca m'est impossible, et même si cela l'était, la magie reviendrait à vous d'une manière ou d'une autre, un jour... Il vous faut vivre avec, et l'accepter, et ceci fait, elle sera beaucoup plus aisée à être acceptée par les autres..."

Elle se pencha vers le jeune garçon et murmura...
"Je vous en prie...parlez-moi...dîtes moi ce que vous avez sur le coeur..."

Paul n'était plus tout a fait lui même, il avait la tête qui [color=white]tournait à cause de sa colère, il se sentait mal et pensait que personne, même la directrice n’allais le comprendre, était-il allé trop loin en lui avouant ce qu’il venait de lui dire ? Il avait explosé, contenant trop d’émotions depuis trop longtemps, …
Paul tremblait de tout ses membres, il sentit soudain quelque chose contre ses jambes et se retrouva assit sur une chaise sans même en avoir prit l’initiative. Il voulut se relever mais estima que c’était plus prudent comme cela.

Après la question de Paul, la directrice émit un petit rire, si Paul n’avait pas eut les yeux rouge, ils le seraient devenu, comment….Comment se permettait-elle de rire de son malheur, cela n’avait rien de drôle, était-ce sa tristesse qui la faisait rire ?? où sa colère ?? Paul avait envie de prendre tous les objets, de les jeter contre le mur, de taper des poings contre le sol, de déchirer toutes les feuilles se trouvant sur le bureau, mais il ne fit rien…Paul se contenta de serrer les poings aussi fort qu’il le pouvait.

Citation :: "Paul...bien que tout le monde ne le comprenne pas comme ceci, vous êtes normal."

Ses ongles s’enfonçaient à présent dans la paume de ses mains.

« Normal ????……….moi normal ???……. les yeux et les cheveux rouges, c’est normal ??? »

C’est à ce moment là qu’il décida de relever les yeux vers la directrice…il perçut alors son regard tendre, celui-ci eut pour effet de calmer Paul, il desserra ses poings et laissa couler les larmes sur ses joues.
La directrice lui expliqua qu’il avait quelque chose en plus par rapport aux personnes comme ses parents…la magie…

« Est-elle….vraiment un plus……..lorsqu’elle vous enlève tout ce que vous avez ? »

Il pouvait ainsi comme elle le disait faire comme si ses pouvoirs n’existaient pas…C’est ce qu’il aurait sûrement fait si ses parents ne l’avaient pas obligé à partir comme il l’avait fait…
C’ était peut-être une bonne idée…..se faire teindre les cheveux, mettre des lentilles de couleurs et reprendre sa vie d’avant….mais….
A sa grande surprise, cette idée chagrina Paul, il ne s’attendait pas à cette réaction de se part…
La directrice poursuivit par le fait que le temps allait sûrement faire réfléchir ses parents, si elle avait raison alors il lui fallait seulement être patient…

Paul comprit alors que la magie était effectivement en lui, qu’il le veuille ou non…la directrice lui demanda alors de parler, de lui dire ce qu’il avait sur le cœur…elle avait un regard si tendre et maternelle que Paul ne put contenir sa colère…

« Je……Malgré tout ce que vous venez de dire, une partie de moi l’entend et le comprend mais l’autre partie ne peut s’empêcher de haïr ce monde, votre monde enfin……mon monde aussi maintenant….puisque je n’ai pas vraiment le choix pour le moment mais…. C’est bizarre, quand vous avez dit que je pouvais oublier mes pouvoirs, j’ai trouvé que c’ était une excellente idée….
Je pensais que c’est ce que j’allais faire mais, ça m’a rendu triste…je déteste ce monde et pourtant, je m’y attache….. »

Paul regarda par la fenêtre et repensa aux dragons, créatures appartement au monde des sorciers qu’il adorait.

« Je crois que c’est parce que ce monde m’a offert une passion, jamais je n’avais éprouvé ça !!! Vous savez, quand je suis venue à Elementia, j’ai vécut sur le dos du dragon le plus beau moment de toute ma vie ! et c’était tellement étrange car, ça suivait le moment le plus douloureux de ma vie…. »

Un leger sourire se dessina enfin sur le visage du petit garçon…

« Oh j’adore les dragons !!! si je pouvais choisir ma prochaine vie, je voudrais être un dragon !!! J’adore tout ce qu’il représente, ce qu’ils sont,…Quand je vous ai aidé à faire accoucher Kaseïope, j’étais tellement heureux !!! tellement heureux de contribuer à la naissance de ces merveilleuses créatures »

Paul sentit à nouveau des larmes au bord de ses yeux, mais des larmes de joie cette fois qu’il avait en se rappelant ce souvenir.

« Quand je suis avec un dragon, que je lis un livre à propos d’eux ou quand je pense à eux, j’oublis tout ce que j’ai vécut juste avant mon arrivée……Oh Mlle Eidos, vous auriez du voir le regard de mon père lorsqu’il m’a dit d’emporter leur fils mais de les laisser tranquille…et celui de ma mère, terrorisée par ce que j’étais devenu. J’espère qu’ils vont bien… »

Paul était à présent calme et serein, il avait quelque spasmes de temps en temps, comme on a souvent après avoir beaucoup pleuré.

(mon plus long post ^^)

(bravo ^^)

Quand Paul répondit à Elisabeth en ironisant sur sa normalité, la directrice sembla presque prendre réellement conscience de la couleur des cheveux et des yeux de Paul. Il était vrai qu'elle était si habituée au monde étrange de la magie, et aussi au monde extravagant moldu, qu'elle n'en avait pas été plus choquée que cela. Elle baissa les yeux, admettant que ce n'était pas évident à normaliser, tout en repensant à certains anciens élève, dont la rousseur des cheveux s'approchait fortement au rouge vif.

Elle vit ensuite Paul se calmer à ses propres paroles et à son regard et elle en fut rassurée.
Le garçon expliqua son sentiment d'être sur un fil entre deux rives, et elle le comprennait parfaitement. Elle même avait eu ce sentiment. Il est souvent dans une vie des instants où l'on se sent en phase de devoir choisir deux chemins radicalement différents. Quand elle avait apprit la disparition de son père, il n'avait fallut que ce mot qu'elle avait eu de lui pour lui faire choisir sa juste voie. Un instant elle n'aurait sûrement pas pu relever la tête, et malgré la force de son caractère, il s'en serait fallu d'un rien pour qu'elle plonge avidement dans un gouffre sans fond, et cela avec une delectation salutaire... du moins sur le moment.

Alors que ses pensées s'entrechoquaient, Paul évoqua sa passion, et Elisabeth sentit presque ses fosettes se creuser et ses yeux pétiller de joie. L'ancienne aqua était bien visible, en ce visage éclairé, lui aussi, par la passion.
Il déclarait l'avoir ressentie après sa plus grande douleur. Elisabeth se dit que c'était sans doute comme ça que naissait les plus grandes passions.
Elle même l'avait connue ainsi... du moins vraiment ressentie à son apogée au moment de sa plus grand peine.
"C'est étrange... Paul, tu sais, nous avons la même passion. Et la vie n'étais pas drôle au moment où Kaséïope me l'a révélée..."

Elle laissa se figer un sourire étrange sur ses lèvres. Cependant, l'ancienne exubérante aqua avait changé, et elle n'avait pas, ou plutôt plus, pour habitude de se confier à quiconque. Et puis, Paul ne méritait pas de subir les confidences idiotes de sa directrice.
Elle le fixa d'un oeil inquisiteur. Ce petit bout d'homme remuait en elle des souvenirs qu'elle ne laissait mûrir qu'en des moments de solitudes, des moments personnels. Ce garçonnet serait-il un jour le meilleur phsychanaliste d'une directrice rongée par un passé pesant?
Elle sourit à cette idée, la laissa prendre une petit place en elle, et la chassa d'un coup de main, une main entourée d'une carapace trop épaisse.

"Les dragons sont merveilleux. Et au dragoport, nous ne pouvons trouver que quelques races d'entre eux. Si tu savais la diversité de ce peuple, leur richesse et leurs pouvoirs. On dit que pas un homme un jour ne pourra cesser d'être étonné par eux, et j'en suis certaine. Il nous révèlent chaque fois que nous les cotoyons de nouvelles choses. Je suis émerveillée par ce qu'ils ont déjà entreprit, et il est évident que nous avons beaucoup à apprendre d'eux!"

Qu'était-ce là que ce flot de mots? Elisabeth Eidos parlait toujours pour ne dire que le strict necessaire et l'utile et la voilà, portée par la passion qui ne contrôlait pas ses phrases. Cependant, si intérieurement elle se rendait compte du bizarre de ceci, elle n'en afficha absolument rien sur son visage.
Tout ceci, sur les dragons...tout ceci lui rappelait tant de choses. Et ceci aussi qu'elle avait laissé, un jour, il n'y a pas si longtemps pour prendre en main cette école. Ceci qui aurait pu ne pas être son destin, mais qu'elle n'avait pas testé pour le dire.

Elle revint un peu à elle et regarda Paul dont les yeux marquaient une sorte de séreinité retrouvée.

"Vous serez sans doute heureux d'apprendre que le prochain cours d'Elementarisation aura pour principal thème les dragons... Je songe même à..."

Elle hésita un instant, incertaine encore du projet.
'Enfin...surveillez juste le tableau d'affichage".

Comme il était étrange qu'un tutoiement porté par le naturel passionné fasse si vite place à un vousvoiement posé et professoral.

"Je suis sûre que votre passion vous mènera loin."

Elle laissa un regard planer sur Paul, comme si elle le sondait.

"Peut-être...prochainement...seriez-vous assez reposé pour que je vous parle des dragonniers..."

Elle laissa le mot planer dans l'air, le laissant évoquer seul tout un tas de choses.
Pendant ce temps là, elle se réinstalla derrière son bureau, et placa une main vers son livre de notes, comme montrant là le signe que l'entretient touchait à sa fin.
Il ne fallait jamais être tendre et direct avec une vraie passion. C'était le meilleur moyen de la voir s'éteindre. Une passion s'animait, se réveillait, se provoquait.
Si elle était là pour Paul, elle devait en cet instant déchâiner ses pensées et ses entrailles.

(Un petit coté de moi est fier de ce post, je l'aime lol)

(il est bien ton post ^^)

Paul était à la fois surprit et content du nouveau ton qu'avait soudainement prit Elisabeth, le tutoiement qu'elle lui accordait lui faisait chaud au coeur, Paul se sentit un peu plus proche de cette grande dame qui l'intimidait un peu jusqu'à maintenant.
Lorsqu'une passion est similaire chez deux êtres, c'est souvent une façon de tisser des liens, de partager ce qu'on aime, Paul aimait savoir qu'il y avait quelqu'un au sein de ce chateau qui éprouvait les mêmes bonheurs face aux mêmes créatures magnifiques.

Etrangement, lorsque Mlle Eidos changea légèrement de comportement, Paul ne la vit plus seulement comme la directrice sévère et puissante de ce domaine mais aussi comme une assez jeune femme ayant des passions, des peines, des désirs, de la tristesse, de la joie et ayant apparement vécue des choses terribles...
On ne voit souvent les personnes importantes que derrière leur statut en oubliant qu'elles ont les même sentiments que nous.

Paul ne pleurait plus du tout, ses sombres pensées avaient été remplacées par des songes joyeux.
Pendant un instant, il crut que la directrice allait se confier à lui comme lui venait tout juste de le faire, à onze ans, Paul était sans aucun doute un piètre conseiller et il était surement trop rongé par la colère pour donner des conseils justes et avisés. Néanmoins, ce petit élan de la directrice vers le jeune garçon lui fit le plus grand bien, pour la première fois depuis toujours, Paul ne se sentit pas rabaisser mais au contraire, meilleur...et à une place plus importante qu'il n'avait jamais eu.
Même si cet élan n'allait pas plus loin qu'une courte phrase, Paul comprit que la directrice s'arrète la, il était trop jeune, mais peut-être dans quelques annés, avec le recul de sa propre experience, il pourrait à son tour venir en aide à Elisabeth.

Les lèvres de Paul esquissait un sourire à présent, qui s'intensifia lorsque Mlle Eidos parla à son tour des dragons.

"Beaucoup à apprendre, c'est certain, j'aimerai tant les connaître plus !! et peut-être....leur parler un jour.......certains parlent français ???? je vous ai entendu parler à Kaseïope...en langage "dragon"....je pourrais l'apprendre aussi....?"

Le petit garçon fut légèrement déçu lorsque la directrice lui parla en reprenant le "vous" habituel, certains prenaient le vouvoiement pour une marque de respect, certe...mais c'était également une marque de distance entre deux personnes.

Paul fut enchanté par la nouvelle dont la directrice lui fit part, sur le prochain cours d'elementarisation, il faillit même applaudir tant il était content.

Quelques secondes après, la directrice mentionna quelque chose qui capta toute l'attention de Paul, les dragonniers....qu'est-ce que cela pouvait bien être....

"Des dragonniers ????" dit-il précipitemment...

"Qu'est-ce que c'est ??? c'est....heu..............escusez moi......"

Paul remarqua que la directrice commençait à reprendre ses activités, il comprit qu'il était temps de partir.

"prochainement.....très bien, merci pour tout.....je reconduis le hibou dans la volière ?"

*dragonniers, trop fort...c'est quoi.......une espèce de dragons....non....ça s'appelerait pas comme ça...OH....nan, un métier ? un métier sur les dragons ????......oh je suis impatient de savoir.....du calme....patience....*

bouh...?

(je pensais que tu étais sorti Laughing

)

Paul, cet étrange garçon qui avait remué bien des choses dans les pensées troublées de la directrice, allait mieux. Il ne pleurait plus et il était porté par sa passion pour les dragons, passion que partageait évidement Elisabeth.

L'aeri parla du fait qu'il avait vu Elisabeth parler avec Kaséïope. Effetivement, elle arrivait à comprendre certains de ces cris, et elle s'était approprié une 20aine d'expression guturale qui parlait à la créature bleue... Mais elle aurait pu faire bien plus... elle aurait pu être en entière communion avec elle, complètement... Si elle n'avait pas sacrifié cette idée à la direction d'Elementia.
Elle ne le regrettait pas, au fond, mais elle s'interrogeait beaucoup...
L'avantage, dans cette grande histoire, c'est que Kaséïope l'avait suivie dans sa décision.
"J'ai apprit à comprendre Kaséïope, à lui parler un peu à force de la cotoyer...c'est étrange, cela n'a pas d'explication à part notre amitié profonde depuis des années...."

Et la mort tragique qui les avait soudées comme deux soeurs.

"Vous pourriez sûrement le faire aussi un jour..."

Elle sourit quand Paul exculta sur le mot "dragonnier" et voulu de suite en savoir plus...

"Pas encore Paul...mais...un jour...peut-être..."

Il comprit alors que l'entretient touchait à sa fin.

"Pour le hibou, pour le moment, il vaudrait mieux qu'il soit logé à l'infirmerie, Madame Poivron veillera sur lui..."

Elle n'était pas vétérinaire, mais le garde-chasse, actuellement, était trop occupé pour s'en charger, avec la forêt à rebatir... (on va dire ça, quoi...)
"Portez-le délicatement jusqu'à là-bas, et retournez à vos activités Monsieur Lorian."

Elle lui sourit, en guise d'au revoir silencieux, et posa le panier devant le petit garçon. A l'intérieur, le hibou était toujours à demi conscient, mais semblait en bien meilleur état qu'à son arrivée.

Paul était rassuré, il voyait l'avenir plus clairement et réalisait son but, il voulait rattacher sa passion et son futur métier, et le mot qu'avait prononcé la directrice l'intriguait, mais il lui falait être patient avant tout...patient et comprehensif.

Elisabeth lui parla de ce langage singulier qu'elle échangeait avec sa dragonne, elle l'avait apparement apprit seule, peut-être que si Paul passait plus de temps avec les dragons, il pourrait lui aussi parler leur langue...

Mais Mlle Eidos lui dit d'attendre, il avait encore le temps d'apprendre tout ce qu'il voulait apprendre et réaliser ses rèves.

Elle lui demanda de mener le hibou à l'infirmerie, qu'il se ferait soigner la-bas, Paul était content de l'avoir sauvé, il prit le panier dans ses bras et répondit au sourire de la directrice.

"Merci Mlle Eidos..."

Il se retourna et, l'oiseau dans les bras, se dirigea vers la porte, une fois celle-ci franchie, il traversa les couloirs et les escaliers à la recherche de l'infirmerie.