Aqua vs Aéri, Violette s'habille[terminé]

Deuxième arrêt nécessaire d'après Violette pour bien se préparer à aller encourager son ancienne maison, mais surtout ses élèves en priorité, La Cape Ella.

Depuis que l'ancien couturier était parti, la vieille dame n'avait pas remit les pieds dans la boutique. Il faut dire que M. Bouchtrou, remplaçant de M. Belcoupe, s'était montré des plus familier avec elle, attitude qui ne lui plaisait guère... Et puis, Violette n'était pas coquette, ou ne l'était plus... Depuis combien de temps à présent ? Portait elle le noir du deuil de son mari ? Et toutes les robes noires se ressemblait tant ?! * Ah ! Hector....* songea t-elle, le coeur serré, et oui encore... Après maintenant deux ans... S'y ferait elle jamais ?!

La porte émit un léger tintement quand elle la poussa et son pied s'enfonça dans une moquette moelleuse. Tout de suite, elle se sentit assez partagée sur ses impressions : D'un coté, elle appréciait le luxe de l'endroit mais de l'autre, elle est sa vieille carcasse se sentait tellement peu à sa place...

Et puis, il y avait Narcisse... Elle le connaissait depuis le bal de Noël. Il n'avait pas l'air bien méchant mais fort mal élevé ! A n'en pas douter !

" - Bonjour..." dit elle de sa voix qui résonna érayée entre les rayons.

Comme par hasard, après un long mois d'inaction, notre bon Narcisse se retrouvait immergé de demandes. Le futur match de quidditch avait réveillé tout le monde et chacun voulait être dans ses plus beaux atours pour l'évènement...

La porte ne cessait de s'ouvrir et de se fermer, Narcisse était débordé, Razboudine faisait de son mieux et Echo, la petite nyctale, hullulait pour on ne sait quelle raison... Peut-être pour encourager son maître ?

Se débarrassant de son client, envoyant une autre vers Razboudine, il se trouva face à face avec Violette. *Ah ! Qu'est ce qu'elle me veut ? La vieille pie ?* se demanda t-il regrettant de ne pas s'être chargé de la cliente qui déjà étalait ses demandes à l'elfe de Narcisse.

" - Madame Pierafout !" s'exclama t-il sans que son appréhension n'apparaisse... Il lui baisa la main très respectueusement et se redressa en souriant : "Que puis je faire pour vous, chère madame ?"

Si Violette s'était douté du monde qu'il y aurait chez Narcisse, jamais elle ne serait venue. Encore n'attendit elle pas trop. Mais son malaise avait empiré.

Narcisse arriva donc assez vite à sa hauteur et la salua fort aimablement, allant jusqu'à lui baiser la main. Violette sentit une petite chaleur envahir son coeur. Oh, très légèrement, mais suffisament pour que son malaise n'empire encore...

Reprenant un peu de contenance sous les étranges yeux vairons de l'homme, elle se racla la gorge et répondit :

" - Je souhaitais une tenue pour cette après-midi. Quelque chose de léger, de sobre et si possible dans les couleurs Aéri... "

Très digne, à présent, elle attendit qu'on la serve...

Le temps que Violette expose ses désirs, deux nouveaux clients étaient entrés à la Cape Ella. Narcisse soupira. Décidément, il n'aimait pas ces pics de popularité soudaine ! *Et dire qu'il y a deux jours, il n'y avait pas âme qui vive !*

Il se reconcentra sur Violette et lui sourit : " C'est que... Avec le match, toutes mes tenues bleues claires, vertes et bleues marines sont parties... Et pourtant j'avais prévu pour les quatre maisons !" Juste il ne s'était pas attendu à ce succès là...

Il était somme toute désolé pour la vieille dame qui se présentait trop tard... Et puis soudain, il eut une idée... " - A moins que vous acceptiez de porter du gris ?!" Il n'avait pas proposé cette couleur aux autres clients qui s'étaient présentés avec la même requète : Le gris c'est triste pour une occasion comme celle ci... Mais les aéris étaient représentés par le bleu ciel et le gris !

De plus, Violette souhaitait quelque chose de sobre... Quoi de mieux que le gris ?

La réponse reçue à sa demande ne fut pas celle escomptée. Le couturier d'un ton geignard se défendait de ne plus avoir quoique ce soit à lui proposer. La vieille dame fronça les sourcils. Pour qui la prenait il ? Elle savait parfaitement qu'un simple sort peut changer la couleur d'une robe ! Il n'avait surtout pas envie de s'embéter pour elle avec le monde qu'il y avait !

Mais le professeur de duel se radoucit : L'homme venait de lui proposer de porter du gris ! Voilà qui était tout à fait parfait ! Et elle le lui dit :

" - Voilà qui est tout à fait parfait !"

Encouragé par la réponse de sa vieille cliente, le couturier sourit et s'élança dans un rayon de robes sorcières pour y prélever les rares modèles qu'il avait en gris... couleur qu'il n'appréciait pas spécialement...

Il en ramena trois modèles. Tous légers... sobres et gris... La première robe était très élégante de par sa coupe et finit par de la dentelle blanche au col, en jabot et aux manches en fin liserais sur le bout. De plus, elle était taillée comme une veste moldue qui aurait surplombé une robe droite et stricte.

La deuxième était plus légère, plus floue, aux manches hautes et cape intégrée. De coupe trapèze elle tombait un peu de manière fantaisiste... Mais la couleur et l'absence de fioriture lui donnait un air de pureté indiscutable.

Enfin, la troisième était seyante, à la jupe élargie et tombante sur une jupe plus droite et au manche s'évasant aux niveaux des coudes.

Il la laissa regarder les différents modèles qui d'après lui devaient correspondre aux demandes de la vieille dame et ajouta :

" - Si vous souhaitez essayer, nous avons une cabine..." dit il en désignant l'étrange cabane de bambou au fond du magasin depuis laquelle Echo encourageait tout le monde -ou énervait... Au choix - de ses hululements incessants. " ... ou alors, je peux lancer un sortilège d'essai..." dit il fort aimablement.

Violette examina les trois robes. Un très joli travail. De plus le couturier lui proposait de les essayer. Et pour cela, il lui donna le choix, ce que la vieille dame apprécia énormément. Elle choisit la cabine et s'y dirigea avec les trois robes sélectionnées.

Bon évidemment, l'accueil de la petite chouette fut assez mitigé, mais Violette avait assez vu de chouettes dans sa vie pour ne pas se laissée impressionner par le volatile !

Elle entra dans la cabine, fort spacieuse au demeurant, et y posa les robes. Violette n'était plus toute jeune, et il aurait été sûrement plus raisonable d'utiliser un sortilège d'essai, mais le professeur de duel avait toujours eut horreur qu'on lui lance un sortilège, quel qu'il soit... Une déformation professionnelle, sans aucun doute !

Enfin, au bout d'un certain temps elle ressortit de la cabane de bambou et voulut s'admirer...

Narcisse regarda la vieille dame s'en aller vers sa cabine d'essayage. On ne pouvait pas dire qu'elle servait beaucoup ! Mais une nouvelle fois il se félicita de l'avoir installée là...

Violette mettait un temps incroyable à se changer... Essayait elle les robes unes à unes sans sortir de la cabine ? Lui était il arrivé un problème ? Avait elle eut un malaise ? Narcisse regarda Echo qui ravie qu'il s'interesse à elle fit toutes sortes de manies propres aux oiseaux.

Tout devait bien aller... Echo n'avait pas l'air perturbée... Narcisse s'occupa donc de ses autres clients, lançant un regard discret de temps en temps vers la cabine... Le rideau bougea enfin, les doigts calleux de la vieille dame s'y accrochèrent. Aussitôt, Narcisse fit apparaître son psyché... Ainsi pourrait elle s'admirer...

Violette allait se plaindre que ce fainéant de vendeur en avait profité pour aller s'occuper de quelqu'un de plus interessant qu'elle quand elle s'aperçut d'une psyché qui venait de se matérialiser devant elle. Après un léger geste de surprise, elle put s'admirer dans la robe grise au jabot de Narcisse.

*Mais... C'est pas mal du tout ?!* Pensa t-elle en admirant la coupe stricte du vêtement que sa haute taille mettait en valeur... Habituée au noir, le gris lui paraissait clair, mais elle n'avait pas le choix, et finalement, c'était pas mal non plus...

Elle rentra à nouveau dans la cabine et en ressortit un bon quart d'heure après, portant la deuxième robe du couturier. Différente, soit... Mais le manque de manche laissait apparaître ses chairs vieilles et cela ne lui allait, à son avis, pas du tout. Elle essaya la troisième, la trouva elle aussi magnifique, mais la coupe lui paraissait trop fantaisiste ! Probablement très élégante sur une jeune femme !

Ah la mode ne se souciait guère des vieilles dames comme elle....

Une quatrième fois, elle rentra dans la cabine et en ressortit bien vingt minutes après, la fatigue aidant... Elle avait revêtu son ancienne robe noire et s'approcha du comptoir avec la première robe essayée. Elle attendit que Narcisse daigne à nouveau s'occuper d'elle !

Le couturier jeta un oeil vers sa cliente quand elle sortit la première fois. La robe grise à jabot lui allait comme un gant ! Et la mine satisfaite qu'elle arbora devant le grand miroir lui donna quelques fiertés. Il en sourit d'aise : Il arrivait même à contenter les vieilles sorcières acariâtres ! Quel prodige !

Il eut le temps de s'occuper de son nouveau client avant qu'elle ne sorte une deuxième fois. Cette fois on était en pleine robe d'été. La coupe lui allait bien ! Narcisse espéra pouvoir maintenir sa silhouette aussi bien que ce vieux professeur quand il aurait son âge ! Mais d'après l'expression de la vieille dame elle n'en pensait pas autant.

Violette avait dut être une belle femme dans le temps et Narcisse appréciait les derniers vestiges de sa nature. Mais il se reprit très vite ! Aimer une vieille femme ? Pour sûr ! On le prendrait pour un fou ! Il finit de ranger les derniers essais de son client précédent et se dirigea vers une jeune sorcière et sa fille... Quelques rond de jambes plus tard, son oeil curieux tomba sur la troisième sortie de Violette...

Diable que cette femme avait de l'allure ! Il en oubliait la jeune dame et sa fille ! Elles le rappelèrent à l'ordre tandis que Narcisse se faisait des remontrances mentales !

Enfin, ces deux là parties, le magasin commençait à se vider. Narcisse soupira : Quelle rude journée ! Il s'assit entre deux rayons sur un petit tabouret quand il entendit le rideau de bambou s'écarter une fois encore. Il bondit sur ses jambes. Il était curieux de savoir quel robe Violette s'était choisie... La première ou la dernière ?

Il s'avança vers elle et repassa derrière son comptoir :

" - Madame Pierafout..." dit il dans un grand sourire accueillant. " avez vous trouvé ce qui sied à votre coeur ?" Apparemment oui... La robe à jabot était là, sur le comptoir bien en évidence. " - Oh ! Excellent choix." dit il toujours souriant. " Elle vous va à ravir !"

" - est ce que je peux faire quelque chose de plus pour vous plaire ?" demanda t-il espiègle.

Quelle épreuve ! Tous ces essais avait bien fatigué Violette qui se promit une petite sieste avant le match. Elle était là, devant le comptoir et allait s'énerver de ne voir personne alors que ses jambes lui faisaient tellement mal, mais elle n'en eut pas le temps, tant le couturier se montrait prévenant : Il ne la fit pas attendre.

Il commenta son choix et l'approuva. Comment ? Il l'avait vue ? Occupé qu'il était auprès de ses clients ? Violette se sentit touchée. Finalement le jeune homme ne se fichait pas plus d'elle que d'un autre. Cela flattait son égo et Violette ne s'était pas accordé ce luxe depuis bien longtemps !

Il s'empressa de lui demander si elle désirait autre chose. Violette, fatiguée, ne fit pas attention à la tournure étrange de la phrase de l'homme. Elle cherchait déjà sa bourse élimée pour régler ses achats... Il lui tardait de rentrer, mais une dernière course s'imposait ! Et pas des moindre ! Il fallait flatter ses papilles lors de cette fête ! Elle fit donc signe que non au bonhomme et attendit sa note.

Enfin, elle paya, récupéra sa monnaie et emporta la deuxième poche de ses achats. " - Au revoir, monsieur Chanterune." dit elle cependant avant de partir. " - Je suis agréablement surprise de l'accueil de votre magasin. C'est très bien !"dit elle. Puis elle s'éloigna vers la petite douceur, temple de toutes les gourmandises de Violette...

(La suite LA)

La vieille femme avait l'air fatiguée. Quelle plaie que la vieillesse ! Elle attendit que Narcisse tape sur les grosses touches de la caisse enregistreuse et lui tende le ticket.

Citation :

1xrobesorcierallégé................13 Ma
______________________________
Total.....................................13 Ma

Elle lui tendit alors deux pièces d'or et il lui rendit la monnaie. Elle s'en alla, mais cependant fit l'effort de s'arrêter, de se retourner et d'approuver le travail de l'homme. Narcisse se sentit gonfler de fierté : Oui, il arrivait même à contenter les vieilles dames acariâtres ! Il la laissa s'en aller et se mit à fredonner... Finalement, couturier c'était pas mal !