Vite, vite, vite

Jo marchait d'un pas pressé dans la rue piétonne, elle pensait se fournir au plus vite une baguette magique - sait-on jamais, peut-être est-ce indispensable pour disputer un match de quidditch - La gamine comptait rapidement expédier la commission afin de se remettre en quête du mystérieux Ulrish qui lui avait fait parvenir un mot l'invitant à se rendre, le lendemain, au match de quidditch. Jo qui, ne l'avait jamais vu, aurait été bien heureuse de pouvoir demander conseil audit garçon avant la rencontre, elle qui n'avait jamais disputé la moindre rencontre. Après plusieurs secondes de veines recherches la fillette s'était décidé à parer au réalisable.

C'est seulement quand elle aperçut l'enseigne "Chez Sélestin, Baguettes Magiques de Qualité" qu'elle pris conscience d'un détail évident: pour acheter ne serait-ce qu'une toute petite baguette, il lui faudrait un minimum d'argent. Alors, elle repris sa marche, pressant un peu plus le pas, pestant contre son manque de cohérence. La jeune fille suivie la rue piétonne jusqu'aux Jardins de Thétys. De toute évidence, la banque n'était pas dans le coin. De toute évidence la petite s'était encore perdu, de toute évidence, elle commençait à en avoir plus qu'assez.
Jo s'arrêta, regarda autour d'elle, contempla la rue qu'elle venait d'avaler en un temps certainement record, et s'engagea finalement sur un chemin un peu moins fréquenté, trop fier pour faire demi-tour. Au bout d'un petit moment, Jo quitta la route qui semblait de plus en plus s'éloigner de la ville, choisissant de passer entre le grand bâtiment qui s'élevait sur sa droite, et deux autres, plus petits, sur sa gauche. Enfin, elle déboucha sur une petite place décoré d'une fontaine dans laquelle la petite fille plongea les mains pour se rafraichir le visage. La tête entre le mains, elle s'adossa contre le bord de la fontaine. Quand elle releva le crane, dont certaines mèches de cheveux mouillés pendaient nonchalamment, et gênaient quelque peu sa vue, elle aperçut un écriteau. Le grand bâtiment quelle venait de contourner s'avérait être une banque. La banque.

Jo gravie les quelques marches qui la séparait de la porte, croisa un binoclard qui faisait chemin inverse, choisie la file la plus courte et attendit impatiemment que son tour arrive.
La vue du gobelin qui se tenait derrière le comptoir la rebuta, mais la gamine n'avait pas de temps à perdre à faire des manières. Elle parla vite, comme d'habitude:

" Bonjour monsieur, je voudrais 200 MA je crois. Enfin... je sais pas si on peut dire Monsieur à... Ouais enfin c'est pas grave, donnez moi 200 MA, ça m'ira."

Au lieu de répondre tranquillement à la jeune Aqua comme s'eût été immensément simple, l'horrible Gobelin se mit à hurler comme si sa vie en dépendait.
Surprise, Jo resta calme:

"Jo Lombard, Aqua... Mais c'était pas la peine de crier, je suis pas sourde. En plus les gens qui crient, souvent c'est qui sont pas heureux. Vous êtes pas heureux c'est ça? Et ben c'est pas de ma faute. Prenez des vacances, ça ira mieux, et évitez de vous énerver pour rien. En plus s'énerver ça énerve, et ça sert à rien. Voyer là par exemple vous auriez parlez gentiment ça aurait été beaucoup mieux.
Je dis ça pour vous moi, parce que après tout, ça m'est égale. De toute façon j'imagine que je vous croiserais pas très très souvent. Enfin entre nous, si vous êtes toujours énervé comme ça, ça ne me dérange pas. Vous arriver à vous faire des amis comme ça? C'est bizar un gobelin.
Et puis c'est quand même pas très commerçant de crier sur les clients. Je voudrait pas vous apprendre votre métier, mais je descend d'une très grande famille de Banquier Italien. Lombard, vous connaissez? Un de mes ancêtre était le banquier de Philippe VI, et proche du pape de la même époque. C'est même grâce à lui que ce pape à été choisi. Le Roi les avaient enfermés dans une église, tout les prétendant aux titre, et...
Oui, enfin tout ça pour dire qu'ils n'ont certainement pas réussi à conquérir les marchés européens en étant aussi désagréable que vous. Sans vouloir vous offenser bien sur, je suis sur je vous comprenez que je dis ça pour votre bien.
Remarque, vous, vous n'êtes peut-être qu'un simple employer, c'est pas de vous que dépend la banque nan? Je sais pas en fait, ma mère ne m'a pas beaucoup parlez de votre espèce. Elle m'a juste dit que vous n'étiez pas très b... Jo s'arrêta et repris. Enfin de toute façon il n'y a pas de sot métiers. J'imagine que c'est un honneur pour vous de servir dans une aussi grande organisation je me trompe? Hein? ... J'ai un peu l'impression de parler toute seule là, vous répondez des fois quand on vous parle?"

Golby fixa la fillette qui débitait son discours devant lui....à plusieurs reprises il ouvrit la bouche pour répondre, mais, telle la carpe, la refermait aussitôt, la petite cliente n'en finissant pas de parler.

*Mais elle va se ....*

A un moment donné il eut l'impression qu'elle avait complètement oublié sa présence mais non elle en revenait toujours à lui. Il ne savait plus trop comment réagir mais sa nature gobeline l'amena à rester imperturbable.

Finalement, il attrapa un feuillet bleu et écrit les éléments de la création de compte.

Puis le déblattage de Jo s'arrêta.

"Ca y est vous avez fini? Alors Jo Lombard, Aqua, coffre n°200 [félicitations ] 200 MA dessus. Autre chose?"

Il la fixa, d'un regard qui disait "evitez les bla bla interminables" .

Impassible, le gobelin se contenta d'attendre patiemment que Jo finisse son speech, remplissant un formulaire, avant de lui attribuer un numéro de compte.

"Yeah! 200 tout pile! la classe!"

Mais le regard du gobelin, semblant signifier qu'ils n'avait plus rien à voir, fit taire la petite, un peu déçu par le manque d'enthousiasme de son interlocuteur.
De toute manière, elle n'avait pas vraiment le temps de discuter. [ah bon?! ^^] Elle n'insista pas. Sans regarder le gobelin, elle laissa échapper un rapide:

"au revoir à bientôt bonne journée"

et repris sa course, dévalant les escaliers puis dépassant le binoclard, maudissant au passage les gens trop lent et les gobelins aigris du même coup, puis disparue au coin de la rue.

Jo reparue très vite, faisant sens inverse! Elle était partit les mains vides!!

*Maudit soit-tu, Jo, d'être aussi bête!"

Elle croisa à nouveau le binoclard décidément beaucoup trop lent à son goût et ravala les escalier du plus vite qu'elle le pu et poursuivit sa course jusqu'au comptoir, grillant la politesse à un jeune sorcier - ou sorcière, comment aurait elle pu le savoir, elle n'avait pas regardé! - et interpella le gobelin grincheux qui l'avait servit tous une minute auparavant :

"Et toi! J'ai pas eut mon argent!! J'en veux, faut que j'achète une baguette pour le quidditch demain!!"

"Oh l'autre hè! patate! J'te l'ai dis y'a tr... Ouais je vois, Lombard, Jo, Aqua. J'veux 200 MA desuite, et dans ma main! Et qu'ça saute, j'ai pas qu'ça à faire!"

Jo applatit le dos de sa main sur le comptoir que gardait le Gobelin, les yeux plantés dans les siens. Elle n'avait plus du tout envie de faire la morale à cette créature sournoise, mesquine et insensible.

*S'il imagine que je vais baisser le regard, 'peut s'mettre les cinq doigts dans les l'oeil et y trifouiller jusqu'à en sentir son omoplate! Je veux bien être gentille, mais faut pas non plus me prendre pour une c... J'ai pas un chaperon qui recouvre mes oreilles moi!*

Jo fumait de rage tandis que le Gobelin déposait une à une ses pièces dans le creux de se mains. Lentement… trop lentement, beaucoup trop.

*Maudit gobelin ! Aller ! Grouilles toi l! Vraiment pas commerçant, ça ce voit qu’il à pas de concurrence dans le coin. J’m’en fous, je viendrais m’installer par ici plus tard, Il verra se qu’est une Lombard.*

En réalité, Jo n’avait jamais pensée à faire banquière, mais pour le coup s’était son souhait le plus chère. Du moins, jusqu’à que sa main trop pleine laisse échapper la 146 ème pièce qui vint rouler aux pieds de la petite : elle eut envie de hurler sur la créature qui lui tenait tête, mais elle se retint, contenant sa haine comme elle le pouvait. Elle failli craquer à la provocation du Gobelin, mais la encore, garda le contrôle. Elle ferma les paupières, respira profondément puis les rouvrit. Alors elle étala méticuleusement toutes les pièces qu’elle avait en main sur le comptoir, se baissa lentement pour ramasser celle qui était tombé qu’elle garda en main. Puis, sans un mot, elle en choisie neuf autres, quelle fourra dans sa poche. Elle fixa ensuite le gobelin et lui adressa la parole d’un ton faussement polie :

« Non, je ne pense pas avoir besoin de bourse : je ne prendrais finalement que 10 MA, une baguette ne doit pas coûter très chère. Je vous laisse ranger les autres tout seul, vous êtes si douer que j’aurais peur de vous déranger. Sur ces belles paroles Monsieur, je vous souhaite le bonjour. Honoré de vous avoir rencontré, soyer assuré de mes sentiments les plus distingués, j’ai l’honneur d’être, etc. »

Jo effectua une courbette respectueuse avant de tourner les talons, sans attendre la réaction du banquier.
10 MA en poche, elle pouvait reprendre sa course…

Jo se retrouvait pour la troisième fois de la matinée dans le hall de la banque qu'elle était désormais condamnée à haïr, au même titre que le Gobelin, seul derrière son comptoir. Elle déclara avec un maximum de fermeté:

"Jo Lombard, Aqua. 15 MA dans une bourse; je me passerais de tout commentaire."

La petite était à la fois humilié et excédé mais pour rien au monde elle n'aurait détournés ses yeux du regard de son ennemi: elle ne s'avouerait jamais vaincu!

Golby finissait de servir une cliente presqu'aussi antipathique que lui lorsqu'il aperçut la fillette du coin de l'oeil.

Se délectant à l'avance de ce retour si prévisible, il vit aussi qu'elle était pressée.

"Ouuuiiiii?"Vous désirez??" Dit il d'une voix lente et doucereuse?

"15 MA? Mais pas de soucis...je vais de ce pas vous les chercher".

Ajouta t'il avant de descendre de sa chaise. Il prit la direction des coffres, prenant le temps de s'y rendre, de prendre une bourse, d'y entrer en sifflotant, avant de ressortir, une dizaine de minutes plus tard, et de remonter tranquillement sur sa chaise.

Il sortit les pièces de la bourse et se mit à les compter devant la fillette.

"Alors. un, deux, trois, ...... sept.......dix.......douuuuuzeeeuhh.....treizeeuuuhhh.....et quinze MA."

Il sourit d'un air carnassier, faisant sortir ses petites dents pointues et jaunies, et ajouta:

"Autreeeuuhhh chose????"

Et il lui tendit la bourse.