Un hibou inattendu

Ce matin là, Elisabeth était dans son salon, un plaid noir sur les épaules, assise les jambes recroquevillées contre sa poitrine dans un des grands fauteuils. A côté d'elle un thé fumait. A côté de ce thé, un sachet de l'infirmerie, les fameuses herbes apaisantes qu'elle prennait régulièrement.

Ce soir, elle avait essayé de joindre sa mère et n'avait pu avoir que l'elfe de la maison qui avait éludé la question. Elisabeth avait compris que l'état de sa mère ne s'améliorait pas et qu'elle n'avait aidé en rien en n'appelant pas plus tôt.

Elle prit le sachet d'herbe, l'ouvrit délicatement, en soupirant.

Elle sentait l'angoisse monter et si elle voulait attaquer la journée avec séreinité, elle avait besoin de sa "dose".
Alors qu'elle allait verser les herbes dans son thé un hibou entra soudain par la fenêtre entre-ouverte.

Il posa sur ses gneoux une lettre.
Etrange...
En général, tout courrier concernant l'école était posé dans son bureau et non directement dans son appartement. C'était donc autre chose.
Elle reposa son sachet d'herbes et caressa le hibou, invoquant pour lui des graines blondes.
Un fois parti, elle déplia le message.

Citation :

Chère Eli

Que dirais-tu de venir prendre un thé dans ma chambre cet après-midi ?
Je serais très heureux de t'accueillir.

Amitiés

Ed

Elisabeth escquisca un sourire. Mais qu'était-ce que cette proposition indéscente? Un thé...dnas sa chambre? Même pas dans son bureau ou un salon de l'école.
Elle souriait intérieurement de l'amusement que pouvait provoquer la lecture de ce mot et elle réfléchit à sa réponse.
Il aurait sans aucun doute fallu qu'elle refuse, qu'elle la détourne par un pretexte quelconque mais elle avait déjà été si brusque dans la fin de son entretient avec Edward qu'elle se dit que ce ne serait que normal d'accepter son invitation pour se faire pardonner son impolitesse de la dernière fois.
Elle se redressa dans son siège et avisa le mur du salon.
Elle sourit car elle avait vu Edward emmènager dans la chambre juste à côté de ses appartements. Instinctivement, même si, peut-être, sans doute, le hasard avait provoqué ce choix de place, elle s'était sentie rassurée de le savoir tout à côté...

Elle se leva et se promena quelques instant dans son salon. Bientôt elle attrapa un bout de parchemin et de l'encre et rédigea ce mot.

Citation :

"Cher Edward,

Je serais ravie de venir prendre un thé dans tes appartements cet après-midi.
Pardonne moi cependant si je ne peux m'attarder.

A tantôt donc,

Elisabeth."

Elle hésita encore à siffler Luna et puis elle se dit qu'après tout, elle en avait réellement envie et que si elle disait non elle passerait son après-midi à penser à sa mère et à ses soucis et cela était déjà trop difficile ce matin.

Elle appela sa chouette et lui glissa le mot à la patte.
"Va ma belle..."

Elle la regarda s'envoler.

Edward était à peine de retour dans sa chambre - il avait déambulé dans le château, ne s'attendant pas à recevoir une réponse si rapide - lorsque la chouette entra par la fenêtre ouverte... Qui aujourd'hui donnait sur la forêt mystérieuse... Fendant un rayon qui filtrait des ramures, elle se posa dans un bruissement d'ailes sur une table encombrée de parchemins.

Avant toute chose, Edward ôta le message qui était accroché à sa patte, puis, avant même de le lire, il fit apparaître en un mouvement de baguette un bol de lait. Puis il lut la missive.

Citation :

"Cher Edward,

Je serais ravie de venir prendre un thé dans tes appartements cet après-midi.
Pardonne moi cependant si je ne peux m'attarder.

A tantôt donc,

Elisabeth."

Soulagé que la directrice ait accepté son invitation, le professeur n'en nota pas moins qu'elle avait utilisé son nom complet au lieu du diminutif, signifiant par là qu'elle ne poussait pas les familiarités aussi loin qu'il l'aurait voulu.

Sans doute se gardait-elle de lui depuis leur première entrevue, dans le bureau d'Eli justement... Avec un pincement au coeur, Edward pensa - mais un peu tard - qu'il aurait peut-être dû attendre un peu plus avant d'attaquer de front le sujet... Il aurait dû lui laisser le temps de reprendre habitude à sa présence...

Pourtant une partie de lui plus sage lui soufflait qu'il avait eu raison.
L'attente n'avait jamais aidé personne dans ce genre de cas, et une habitude une fois prise était difficile à perdre.

Prenant une plume, il griffonna une réponse rapide, qu'il accrocha à la patte de la chouette avant de lui signaler par une caresse qu'elle pouvait y aller.

Citation :

Je t'attends donc cet après-midi, merci d'avoir accepté.
A tout de suite alors, ou presque...

Ed

Il avait délibérément réutilisé son diminutif pour montrer clairement son désir de redevenir proche d'Eli...

En attendant qu'elle arrive devant la porte de sa chambre - elle n'avait pour cela qu'à sortir de la sienne et faire trois pas ! - Edward commença à mettre de l'ordre dans ses affaires qui jonchaient la moindre surface plane à hauteur de table...

Puis il irait en ville pour retirer de l'argent et faire quelques achats...

(pardon pour le retard, j'ai une connexion de vacances aléatoire ^^)

Elisabeth vit avec étonnement Luna revenir presque aussitôt avec une réponse à son propre mot.

Elle le lu avec un étrange sourire.
Cela donnait presque l'impression qu'ils s'attendaient mutuellement, chacun d'un côté d'un mur, et aussi ridicule la distance pouvait être, ils communiquaient par hiboux...

Elisabeth regarda l'heure. Il était encore tôt dans la matinée, elle allait pouvoir travailler avant de se rendre chez Edward pour le thé. Elle s'installa de nouveau dans son fauteuil, attrapant un bloc de feuille et une plume d'oie et commença à travailler, les pensées plus légères. Bizarrement, elle sirota son thé, mais n'ajouta pas les herbes médicinales de madame Poivron.

(la suite dans un nouveau message)